La fin de la saison sèche coïncide avec un nombre multiplié de moustiques tigres porteurs potentiellement de virus tels que la dengue ou le chikungunya. À Mayotte, l’Agence régionale de santé a donc lancé une campagne de prévention par du porte-à-porte, de la sensibilisation auprès des enfants et des outils tels que des cartes pour repérer les zones à risques (voir encadré).
Des hommes en t-shirt bleu tapent à la porte de maisons situées dans le quartier de Cavani sud, ce vendredi matin. Les habitants les laissent volontiers rentrer, la démarche étant à la fois pour faire de la prévention et évaluer s’il y a une présence ou non de moustiques tigres. « On est ici dans une zone à risques », confirme Ambdoul-Bar Idaroussi, responsable du service de lutte anti-vectorielle à l’Agence régionale de santé de Mayotte. Cette police du moustique quadrille les quartiers pour déterminer où se forment les gîtes larvaires.
Dans la première maison par exemple, les agents expliquent à l’habitante qu’elle devrait vider « tous les cinq jours » les dessous de ses pots où l’eau a l’habitude de stagner. En effet, la femelle du moustique peut y déposer ses œufs pour qu’ils puissent éclore. « C’est un acte individuel, mais il peut réduire l’impact de crises à venir », estime le responsable. À La Réunion, la dengue continue par exemple de sévir. « Pour l’instant, il n’y a aucun cas », rassure Olivier Brahic, le directeur de l’ARS Mayotte. Peu touché par la dengue en 2021, le département l’a été très fortement en 2020 avec 4.500 cas et douze décès.
De la sensibilisation auprès des enfants
Il n’y pas que sur le terrain que les agents font de la prévention. Ce vendredi matin, en même temps que l’opération effectuée dans une centaine de maisons de Cavani, une autre équipe était au Village d’Eva à M’tsapéré. Habitat, nourriture, méthodes pour les éliminer, tout ce qui tourne autour du moustique est enseigné. Il y a beaucoup d’informations d’un coup, mais la plupart des enfants connaisse déjà bien le problème grâce à leurs parents. Certains savent quels produits sont utilisés pour les éliminer ou les repousser.
Selon les agents de la lutte anti-vectorielle, le meilleur moyen de se prémunir contre le développement des moustiques reste de vider les points d’eau stagnante et couvrir ses réservoirs.
Des cartes pour savoir si vous habitez une zone à risques
Les outils utilisés par le service de lutte anti-vectorielle permettent de découper les communes en plusieurs zones. Rouge étant la couleur où les moustiques ont le plus de chances de proliférer. Selon l’ARS Mayotte, « le seuil d’alerte est fixé à 1.000 moustiques par hectare ». Régulièrement mises à jouer, ces cartes sont disponibles sur le site de l’agence : www.mayotte.ars.sante.fr/cartographie-du-risque-vectoriel-mayotte