Arrêt cardio-respiratoire : des formations pour sauver des vies

La Préfecture, l’Agence régionale de santé de Mayotte, le conseil départemental et la Caisse de sécurité sociale de Mayotte, en collaboration avec l’association Sauv Life, organisaient du 28 mars au 1er avril, pour la première fois sur l’île, une semaine de sensibilisation sur l’arrêt cardio-respiratoire et les gestes qui sauvent.

Lors d’un arrêt cardio-respiratoire (AC), chaque minute passée sans intervention réduit les chances de survie de 10%. À Mayotte, 100% des personnes victimes d’un AC en dehors d’une structure médicale décèdent. Un enjeu de santé publique majeur, mais des gestes simples, que chacun peut réaliser, permettent de sauver des vies.

« En apprenant les bases des premiers secours, les Mahorais seront en capacité d’intervenir auprès d’une personne en situation de difficulté cardio-respiratoire », explique le président de l’association Sauv Life, docteur Lionel Lamhaut. Sa structure a invité cette semaine tous les publics à partir de 10 ans à se former au massage cardiaque.

« Vous placez vos mains comme-ci »

Vendredi 1er avril, dans les locaux de l’entreprise Électricité de Mayotte, les volontaires viennent apprendre les gestes qui sauvent. « Ça peut nous arriver n’importe où il faut pouvoir agir », affirme Assiati, employée du service public d’électricité. Avec sa collègue Faouzia, la mère de famille très concentrée s’applique à reproduire les mouvements indiqués par la formatrice. « Vous placez vos mains comme-ci », détaille-t-elle en positionnant ses mains sur le sternum du mannequin, « Puis, vous gardez un rythme constant et vous ne vous arrêtez pas de masser jusqu’à l’arrivée des secours », commente Inssa Boueni Safi, infirmière aux urgences depuis cinq ans.

« Et un, et deux, et trois », au son des instructeurs, les élèves du jour réalisent pas à pas leurs premiers gestes de secourisme. « Le message aujourd’hui, c’est que vous ne pouvez pas faire de mal. Le pire, c’est de ne rien faire. C’est la peur de mal faire qui tue », affirme l’urgentiste Lionel Lamhaut. Deuxième cause de mort en France, après le cancer, l’arrêt cardio-respiratoire n’est pas une pathologie à négliger.

ENCADRE Une application qui sauve des vies

L’application Sauv Life doit augmenter les chances de survie d’un arrêt cardiaque. Grâce à cet outil, l’utilisateur est géolocalisé et a accès à une carte des défibrillateurs autour de lui ce qui permet une intervention rapide de citoyens sauveteurs en attendant l’arrivée des services de secours. « Que vous soyez formés ou non, professionnel de santé ou non, vous pouvez aider une victime en téléchargeant cette application gratuite dédiée à une urgence vitale. »

Un dispositif déjà efficace dans les 71 autres départements déjà équipés. « Grâce à l’application et aux gestes qui sauvent, aujourd’hui, c’est un cœur qui repart un jour sur deux », affirme les représentants de Sauv Life. Une lueur d’espoir donc sur un territoire où les arrêts cardiaques surtout chez les plus jeunes font des centaines de victimes chaque année.

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