Après son passage au CHM, Annick Girardin a pris la route vers la maison de santé de Mamoudzou, où elle a notamment visité le laboratoire d’analyses et échangé avec quelques professionnels de santé. Le tout en un rien de temps.
Par dizaines, les policiers municipaux abondent dans la rue du commerce et autour du rond-point du Manguier. À peine a-t-elle quitté le CHM qu’Annick Girardin arrive déjà à la maison de santé du Jardin Créole, à Mamoudzou. Il est 16h30. Moins de 20 minutes plus tard, la ministre des Outre-mer s’en va. Et à en juger par le programme de cette visite expresse, tout rappelle que ce déplacement exceptionnel à Mayotte a été prévu dans l’urgence.
En descendant de voiture, exit les traditionnels colliers de jasmin et le chant des m’biwis, Annick Girardin est cette fois accueillie par des poignées de gel hydroalcoolique et passera, finalement, autant de temps à se frotter vigoureusement les mains qu’à échanger avec les professionnels de santé présents pour l’occasion. Première étape, la visite des lieux, menée par le docteur Ducastel. Mais ce ne sont pas les salles de consultation des trois médecins embauchés ici qui attirent l’attention de la ministre. Sur une porte, un large écriteau indique “Téléconsultation”. Dans la petite pièce exiguë, la ministre des Outre-mer se penche, les yeux ronds, sur une large valise noire. “Ça, c’est une belle mallette ! Où est mon téléphone ? Il faut que je la prenne en photo !”, sourit-elle. Une belle mallette, oui, d’autant plus qu’elle est capable de réaliser à distance des électrocardiogrammes et des échographies. Un service bienvenu à l’heure de la distanciation sociale. Ironie du sort, celle-ci sera de nombreuses fois enfreinte par les représentants des autorités lors du déplacement.
Pas le temps de s’extasier, il faut encore faire quelques pas pour pousser, cette fois, la porte du laboratoire d’analyse privé, le seul de l’île, qui a dont été missionné pour prendre en charge les tests de dépistage du Covid-19, en sus du CHM. Dans le hall, quelques libéraux attendent la ministre. Après une nouvelle flopée de “caribou” échangés, ceux-ci ne tardent pas à faire part d’un problème qu’ils rencontrent fréquemment : le manque d’approvisionnement en réactifs dits Covid PCR, nécessaires à chaque test. S’ils manquent à la structure depuis déjà quelques jours, une nouvelle livraison est prévue jeudi. “Cinq boîtes de 24”, précise un professionnel. “Quoi ?”, s’étonne cette fois le préfet. “Mais c’est à peine de quoi tenir une journée !” Une remarque sur laquelle Annick Girardin rebondit immédiatement : “C’est un problème national, donc par la force des choses, il impacte aussi les départements.” Une mauvaise nouvelle pour les deux nouveaux automates de tests, livré mardi matin pour le premier, et un peu plus tard dans la semaine pour le second.
Quelques mercis et un au revoir plus tard, celle que l’on surnomme la “MOM” se dirige vers la pharmacie du Lagon, attenante à la maison de santé. “Oh, vous avez même mis une pompe de gel à l’entrée !” Hop, voilà que toute la délégation se désinfecte à nouveau les mains, pendant que Jean-François Colombet applaudit le marquage au sol et les parois de plexiglas fraîchement posées devant chaque caisse. “Vous vendez des masques ?”, interroge Annick Girardin. “Oui, on en vend quelques-uns”, répond sobrement le gérant de l’officine. “Pourtant, nous en avons distribué dans toute l’île”, lance le préfet, l’air étonné. “Mais certains viennent quand même pour prendre des masques chirurgicaux”, lui précise-t-on. Alors que le petit groupe s’apprête à quitter la boutique, l’un des pharmaciens leur propose de leur offrir quelques flacons de gel hydroalcoolique. “Non, c’est bon, on a ce qu’il faut !”, le rassure Dominique Voynet, directrice de l’agence régionale de santé. Mais, dans le doute, la délégation passera tout de même une dernière fois les mains sous la petite pompe
installée près de l’entrée avant de remonter en voiture. Peut-être, finalement, qu’un tube de pommade aurait été plus adapté.
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