Lors de ses vœux adressés aux institutionnels, aux élus, au personnel du CHM et à la presse, la directrice Catherine Barbezieux a annoncé le chiffre officiel du nombre de naissances en 2017 sur le territoire et rappelé les enjeux auxquels avait fait face l’hôpital en 2017 ainsi que ses perspectives pour 2018.
Si l’activité du centre hospitalier de Mayotte (CHM) a enregistré « une hausse plus faible que les années précédentes », son activité reste « extrêmement soutenue », a admis mercredi lors de ses vœux Catherine Barbezieux, directrice de l’hôpital mahorais. « Les accouchements ont de nouveau frôlé les 10 000 naissances, 9674 exactement, soit 160 de plus que l’année dernière », a annoncé la responsable. Autre chiffre qui prouve la vitalité des services du CHM : « Les urgences ont connu plus de 72 000 passages, soit autant qu’au CHU de Saint-Denis », a-t-elle affirmé. Cependant, la directrice a constaté que « l’ensemble des postes médicaux avaient été occupés » en 2017, soit plus de 200 médecins en activité mais a reconnu que « le turn-over reste considérable » et que certains secteurs demeurent en tension, tels que celui des infirmiers de bloc opératoire qui connaît une véritable « pénurie » exhortant le CHM à « réduire ses activités en fin d’année ». A ce titre, un groupe de travail a été constitué afin de prendre des mesures pour pallier cette carence.
Des centres de recherche labellisés
Catherine Barbezieux a énuméré les autres avancées favorables au fonctionnement du CHM en 2017 : mise en service des locaux de consultation de médecine légale et d’une salle permettant l’interview filmée de victimes, aménagement d’une salle supplémentaire dédiée à l’endoscopie, mise aux normes du service des brûlés et du dispensaire de Koungou, ouverture imminente d’un centre médico-psychologique à Chirongui, lancement des travaux d’assainissement du centre de référence de Dzoumogné, renouvellement des équipements notamment pour la salle de radiologie os-poumon, élaboration de nouveaux plans d’urgence (attentats, peste) et actualisation des existants (tsunami, choléra, cyclone, etc.), et poursuite des travaux de l’hôpital de Petite-Terre avec une réception du chantier prévue pour septembre 2018. En outre, Catherine Barbezieux a également évoqué les deux centres de recherche mahorais sur la drépanocytose et les maladies du globule rouge qui ont été labellisés.
172 millions pour agrandir le CHM
De manière prospective, la directrice a rappelé que le CHM travaillait à l’élaboration d’un dossier à destination du Comité interministériel de performance et de la modernisation de l’offre de soins (Copermo), visant à financer la reconstruction et l’augmentation des capacités de l’hôpital. Catherine Barbezieux a souligné que la ministre de la Santé, lors de sa dernière visite à Mayotte, avait promis de financer l’opération à hauteur de 172 millions d’euros. Néanmoins, ce dossier, qui n’aura des retombées concrètes que dans sept ou huit ans, « ne doit pas faire oublier (…) qu’il faut mettre en place des actions intermédiaires », a souligné la responsable.
Ainsi, en 2018, la mise en service de l’hôpital de Petite-Terre permettra le déménagement des services de l’actuel hôpital de Dzaoudzi et l’ouverture en 2019 du premier service de soins de suite et de réadaptation (anciennement appelé service de convalescence) avec 55 places.
Côté CHM, la création de trois blocs opératoires supplémentaires est envisagée ainsi que l’augmentation dès 2018 de la capacité de la réanimation et de l’IFSI (Institut de formation en soins infirmiers) et en 2019, du nombre de lits de médecine. En brousse, la mise à niveau du centre de Mramadoudou est programmée.
Contrôle de la gratuité des soins
La direction a également annoncé « l’augmentation des consultations programmées, une modification de la politique de distribution des médicaments, un plus grand contrôle de la gratuité des soins, et une modification des modalités de délivrance des certificats médicaux » ainsi que « la sécurisation du circuit du médicament et l’identito-vigilance », consistant à s’assurer de la bonne identité du patient.
Enfin, concernant la coopération régionale, un dossier multipartenarial devrait être déposé pour une demande de fonds européens sur trois thématiques essentiellement : la poursuite de l’activité du sas brûlés (sas sanitaires situés aux Comores), la prise en charge de la maladie chronique et l’orthopédie.
Mayotte sort du groupement hospitalier de territoire (GHT)
A la fin du mois de décembre, et pour une période d’un an renouvelable, Mayotte a décidé de quitter le groupement hospitalier de territoire (GHT) en raison « de l’éloignement et des difficultés liées aux modes de rémunération des personnels et de financement de l’activité du CHM », a indiqué Catherine Barbezieux mercredi. Mais cette décision « ne remet pas en cause les partenariats privilégiés avec le CHU de La Réunion », a rassuré la directrice de l’hôpital. Lors du Conseil de surveillance exceptionnel du CHU de La Réunion qui s’est tenu lundi, le Conseil départemental a précisé que les présidents des conseils de surveillance des deux îles échangeraient prochainement « sur les modalités afin de continuer le travail de collaboration entre les deux établissements ». Issa Issa Abdou, président du conseil de surveillance du CHM « s’est engagé à se rapprocher de ses collaborateurs afin de préparer un document qu’il va soumettre à Monsieur Virappoulé (président du conseil de surveillance du CHU de La Réunion, NDLR) dans le courant du mois de février 2018 », a encore précisé le Département.
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