Dans le 101ème département aussi la lutte contre le VIH est une priorité

Les 21 et 22 février 2022 au pôle d’excellence rurale de Coconi, s’est tenu le premier colloque de Mayotte en Santé. Au programme : le diagnostic territorial pour la mise en œuvre de “Mayotte sans Sida et sans hépatites”, porté par l’organisme Nariké M’sada.

Préservatifs ou encore dépistages, autant de moyens qui ont fait leurs preuves pour prévenir la transmission du virus du Sida (virus de l’immunodéficience humaine). Sur l’île aux parfums, la Croix-Rouge française, Mlezi Maoré, les Apprentis d’Auteuil ou encore Solidarité Sud font partie des onze structures qui ont participé à la réalisation d’un “diagnostic territorial”. L’objectif de ce travail collectif étant de cibler les véritables besoins de Mayotte en matière de gestion de l’épidémie de VIH et d’adapter les politiques publiques aux particularités du territoire.

“Le 1er décembre a été publié un document cadre mettant en avant la stratégie publique adoptée au niveau national en matière de santé sexuelle et reproductive. De cette feuille de route ont été mises en avant 28 actions prioritaires à mettre en place pour lutter notamment contre l’épidémie de VIH”, détaille François Dabis, professeur de santé publique à l’université de Bordeaux et président de la stratégie nationale de santé sexuelle pour le ministère de la Santé.

Passer à l’acte

101eme-departement-lutte-contre-vih-prioriteInformer, communiquer, éduquer, dépister, suivre ou encore promouvoir la contraception se poseront comme les leitmotivs de ces 28 travaux prioritaires mis en place au niveau national sur la période 2021-2024. Par ailleurs, pour “passer à l’acte” et adapter ces mesures aux contextes locaux, deux actions propres aux territoires d’Outre-mer s’additionnent à cette vingtaine de priorités. Elles constitueront la mise en place d’une cohérence régionale en lien avec les pays frontaliers afin de gérer ensemble la propagation de ce virus. Enfin, à Mayotte un programme destiné à démocratiser et augmenter l’usage de la contraception sur le territoire sera la dernière mesure prioritaire du programme.

“Nous sommes bien conscients que le contexte mahorais peut rendre l’exécution de certaines mesures plus difficiles”, s’attriste François Dabis. Difficultés logistiques, manque de qualification, de moyens ou encore de ressources humaines, beaucoup de politiques publiques sont venues se casser les dents sur les côtes mahoraises. “Nous devrons nous adapter, mais je reste optimiste. Notre objectif est avant tout de promouvoir l’équité”, argumente le professeur.

Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin

En amont du colloque, les objectifs du diagnostic partagé étaient de “dresser un bilan à l’instant T de la prévention réalisée par les associations sur le territoire”, explique Vincent Bertrand, responsable développement au sein de l’association Nariké M’sada. De ce constat ont émergé diverses propositions. Parmi elles, la décentralisation des lieux ressources sur l’île, mais aussi le développement de l’offre de formation sur les métiers du médico-psychosocial afin de pallier aux manques de personnel avec des qualifications spécifiques ou encore, la mutualisation des diverses ressources humaines et matérielles dans une logique de collaboration.

Par ailleurs d’après les chiffres de Santé Publique sur l’année 2020-2021, les dépistages du VIH auraient baissé de 20% en France métropolitaine. Un chiffre qui atteint les 30% à Mayotte et une inquiétude qui demeure : comment redonner envie aux gens de se faire dépister ? Une problématique majeure, car si l’épidémie de Covid-19 ralentie, celle de VIH ne cesse de faire des victimes…

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