Il y a tout juste un mois, le village d’Acoua faisait face à de fortes inondations qui ont tout détruit sur leur passage, laissant les habitants démunis de quasiment tous leurs biens matériels. Un élan de générosité venant de divers donateurs a permis à la mairie et au centre communal d’action sociale d’Acoua de venir en aide aux sinistrés. Autrement, la mission aurait été impossible.
Les riverains d’Acoua fortement touchés par les récentes inondations ont tout perdu, ou presque. La mairie et le centre communal d’action sociale de la ville ont dû agir en urgence pour aider la centaine de personnes dans le besoin. Très vite, les habitants de l’île ont fait preuve de solidarité. “Les aides sont venues de toutes parts. On a reçu des vêtements de particuliers, des denrées alimentaires, ils ont donné ce qu’ils avaient chez eux”, raconte Fatourani Mohamadi, directrice du CCAS d’Acoua. Certaines entreprises de Mayotte ont également fait preuve de générosité en envoyant de l’électroménager absolument nécessaire pour les sinistrés. “On leur a donné des équipements de première nécessité, comme des réfrigérateurs, des congélateurs, des lits et des matelas”, indique Fatourani Mohamadi.
Selon cette dernière, le CCAS a pour l’instant enregistré 25.000 euros de dons en électroménager venant des entreprises, mais ce chiffre n’est que provisoire puisque les donateurs continuent de se manifester. À cela s’ajoute le soutien de l’association des maires. “Le président avait annoncé une très grosse donation. On n’a pas encore le montant exact mais c’était autour de 20.000 euros”, précise Fatourani Mohamadi. Les associations ne sont pas en reste puisque nombreuses ont prêté main-forte à ceux qui ont subi les dégâts. De son côté, le centre hospitalier de Mayotte a mis en place une cellule psychologique pour que chaque personne en ressentant le besoin, puisse se confier à un professionnel.
“Sans les dons, on n’aurait pas pu autant aider les sinistrés”
La directrice du centre communal d’action sociale de la ville d’Acoua n’a pas les mots pour exprimer sa gratitude. Les donations ont permis aux familles de retrouver un semblant de vie normale. “Je ne remercierai jamais assez les donateurs parce que sans les dons, on n’aurait pas pu autant aider les sinistrés”, admet Fatourani Mohamadi. Selon elle, la solidarité mahoraise a plus que jamais été au rendez-vous. 170 familles ont pu bénéficier de cette générosité, et la distribution des biens électroménagers s’est faite sur critères sociaux. Les personnes sans emploi étaient prioritaires, mais à ce jour “toutes les familles ont au moins eu un bien électroménager”, affirme la directrice du CCAS. La ville s’est basée sur une liste de déclaration de pertes que chaque foyer a dû remplir le jour des inondations. Ceux qui ont constaté les dommages quelques jours plus tard, ont tout de même pu s’inscrire et ont bénéficié de ces dons indispensables. Concernant les denrées alimentaires, les vêtements ou encore les fournitures scolaires, un site a été ouvert pour que chacun puisse se ravitailler.
La directrice du CCAS d’Acoua souligne le comportement des habitants touchés par la catastrophe naturelle. “Ils ont presque tout perdu et pourtant, je n’ai vu aucune larme couler. Ils sont restés dignes.” Se pose désormais la question du relogement de ces personnes puisque selon Fatourani Mohamadi, pratiquement tous ont déjà été frappés par la tempête Hellen en 2014. “Une fois que l’on a géré les urgences, le relogement sera à l’ordre du jour. Pour le moment, c’est en cours de faisabilité”, évoque-t-elle. Le CCAS et la mairie acceptent encore les dons, mais ils lèvent le pied sur les vêtements puisque toutes les familles ont été généreusement servies.
100 plaquettes d’œufs offerts par les Jeunes agriculteurs
L’élan de générosité pour le village d’Acoua est loin de s’arrêter. Dernière preuve en date, l’association Jeunes agriculteurs de Mayotte a offert 100 plaquettes d’œufs au CCAS de la ville. Cette action s’inscrit dans le cadre de leur campagne nationale “Les Agriculteurs ont du cœur”. Les habitants, eux, n’ont qu’un mot à la bouche : marahaba.