Manuel Valls, ministre de l’Outremer, s’est montré favorable à l’installation d’une base militaire navale dans le nord de Mayotte, en commission de défense de l’Assemblée nationale. Une nouvelle qui ne ravit pas l’Union des Comores, y voyant “une annonce hostile et contraire au droit international”.
En répondant à une intervention de la députée Estelle Youssouffa, mercredi, en commission de défense de l’Assemblée nationale, Manuel Valls a évoqué plusieurs sujets abordés dans la future loi-programme pour Mayotte. “Mayotte doit prendre la place dans la vision française dans l’océan Indien, j’en suis intiment convaincu”, a indiqué le ministre de l’Outremer. “L’idée de soutien de la base navale afin de garantir la surveillance permanente de l’approche du territoire et assurer le soutien de bâtiments de la marine nationale, comme le commandement de la gendarmerie (N.D.L.R. qui devrait être transféré en Grande-Terre), oui, ces éléments seront dans la loi”, a-t-il assuré. L’ancien Premier ministre n’est donc pas opposé à une nouvelle base qui s’ajouterait à celle qui existe déjà à Dzaoudzi.
Cette sortie n’a pas plus au gouvernement comorien, qui s’est fendu d’un communiqué, le samedi 15 mars. Il estime qu’il s’agit “d’une annonce hostile et contraire au droit international, ainsi qu’aux engagements pris par l’Union des Comores et la République française, de privilégier le dialogue au contentieux qui les oppose sur cette île”. En réalité, Manuel Valls n’a jamais caché qu’il souhaitait “plus de fermeté envers les Comores”, notamment à cause des manquements de Moroni dans la lutte contre l’immigration illégale. C’est pour des raisons aussi migratoires que les parlementaires mahorais, comme Estelle Youssouffa, Anchya Bamana ou l’ex-député Mansour Kamardine, demandent qu’une nouvelle base dans le nord de Mayotte puisse dissuader l’arrivée des kwassa-kwassa d’Anjouan vers Mayotte.
Un commandement déjà présent
Dans son communiqué, les autorités comoriennes s’alarment aussi “de l’installation d’un commandement de la gendarmerie nationale française sur l’île comorienne de Mayotte (sic)”. En réalité, ce commandement de gendarmerie est déjà présent à Mayotte. Avec à sa tête le général Lucien Barth, il est actuellement à Pamandzi. Toutefois, au regard de l’augmentation des effectifs (la gendarmerie disposera d’ailleurs d’une nouvelle brigade à Dzoumogné, après celle créée à Combani), l’état-major cherche ces dernières années à s’implanter en Grande-Terre. “On réfléchit à ce que le commandement de la gendarmerie puisse se trouver plutôt sur Grande-Terre. C’est là que se trouve 95% de notre activité”, nous indiquait le général Olivier Capelle, l’ancien commandant de la gendarmerie de Mayotte, en juillet 2023, avant son départ.
Sur ce point, Manuel Valls a donc simplement confirmé que ce déménagement pourrait être facilité par la future loi. Dans le même extrait, il est aussi d’accord sur le fait que “Mayotte soit membre de la commission de l’océan Indien”. Alors que le sommet de l’instance est prévu sur l’île malgache de Nosy Bé en avril, celle-ci ne compte toujours que La Réunion dans ses représentants français.
Rédacteur en chef de Flash Infos depuis 2022. Passionné de politique, sport et par l'actualité mahoraise, ainsi que champion de saleg en 2024. Passé un long moment par l'ouest de la France, avant d'atterrir dans l'océan Indien au début de l'année 2022. Vous me trouverez davantage à la plage quand je ne suis pas à la rédaction.