Un exercice cyclonique sans chiffrage de sinistrés

Lors de ses voeux à la presse vendredi dernier, le Préfet Frédéric Veau a tenu à faire le point sur divers sujets, à savoir les ressources en eau, la lutte contre l’habitat illégal, le bilan de l’exercice cyclonique et les violences ayant poussé les conducteurs de bus scolaires au droit de retrait.

Après avoir présenté ses voeux aux personnalités de l’île le 19 janvier, le Préfet de Mayotte, Frédéric Veau, a convié la presse vendredi dernier afin de lui souhaiter une belle année et d’aborder quelques sujets brûlants, à savoir les ressources en eau, la lutte contre l’habitat illégal, le bilan de l’exercice cyclonique et le droit de retrait des conducteurs de bus scolaires. Le représentant de l’Etat s’est d’abord réjoui d’une situation des ressources en eau « favorable », avec la retenue collinaire de Combani remplie à près de 105% (ce chiffre, supérieur à 100%, s’explique par le fait que la retenue ait été récemment rehaussée), et celle de Dzoumogné remplie à 54%, ce qui correspond à « la situation au début de la saison sèche en 2017 ». Selon les prévisions, ces ressources permettraient à l’île d’être approvisionnée en eau au moins jusqu’en décembre 2018. Ensuite, Frédéric Veau a confirmé avoir reçu jeudi les maires de l’île afin « d’organiser des opérations de lutte contre l’habitat clandestin, en commençant par Mamoudzou » en raison d’une demande particulièrement appuyée de cette commune.

La moitié de la population exposée

Puis, il a évoqué « le plus vaste exercice de sécurité civile depuis cinq ans à Mayotte », à savoir l’exercice cyclonique s’étant déroulé de lundi à mercredi derniers, visant notamment à améliorer la coordination et la réactivité des services de l’Etat et d’autres acteurs clés (mairies, EDM , SMAE, etc.) en cas d’alerte cyclonique. « Nous avons travaillé sur l’hypothèse d’un cyclone puissant, de force 4 », a rappelé le Préfet, pour qui il est nécessaire de poursuivre l’équipement en téléphones satellitaires, de progresser sur la liaison entre les deux îles, de travailler avec les communes sur la question des mises à l’abri, de réfléchir à un déclenchement de l’alerte rouge plus souple et, en termes de communication à la population enfin, de mieux ajuster les messages de début de crise (à visée pédagogique et comprenant les mesures de sécurité) et les messages en situation opérationnelle (qui doivent davantage être directifs et insister sur la mise à l’abri). « Nous n’avons pas intégré la dimension des sinistrés et des victimes, (…) car un tel chiffrage relève du postulat », a expliqué Frédéric Veau, pour qui de telles projections ne peuvent être « qu’arbitraires ». Cependant, le Préfet a admis que des « données tangibles de mesure des risques » existaient, notamment grâce à l’Insee, qui chiffre à 20 000 le nombre d’habitats en tôle à Mayotte, ce qui implique « que la moitié de la population est exposée ». Enfin, le Préfet a annoncé que quatre personnes, deux majeurs et deux mineurs, avaient été interpellées suite aux caillassages de bus de la semaine dernière et qu’elles paraîtraient aujourd’hui en comparution immédiate, les deux majeurs étant incarcérés à Majicavo. « La violence n’est pas une fatalité à Mayotte », a conclu Frédéric Veau, rappelant que le premier jour de la grève des transporteurs scolaires, familles et associations s’étaient mobilisées pour interférer auprès des jeunes qui montaient des barrages, avec succès. Le Préfet a donc appelé à la mobilisation de tous sur la question de la délinquance.

 

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