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Tribune libre « Mayotte est le territoire par nature de toutes les crises »

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C’est une idée on ne peut plus originale qui a émergé dans la tête d’un amoureux des danses traditionnelles locales. Mansour Ramia est à l’origine de Moovafrica, un programme de sport basé sur les danses de chez nous. Le concept est adopté à l’international par des centaines de milliers de personnes. Aujourd’hui, le fondateur a besoin de passer à l’étape supérieure, mais le parcours n’est pas de tout repos.

Munia Dinouraini, une benjamine prête à redistribuer les cartes de la politique

Novice en politique, la benjamine de 27 ans du nouveau conseil municipal de Mamoudzou, membre de la majorité, ne veut pas faire de la figuration au cours des six prochaines années. Au contraire, elle compte bien jouer des coudes pour se faire entendre et défendre ses dossiers avec hargne. Portrait d’une enfant de M’Tsapéré, prédestinée à un tel engagement. 

Discorde à la mairie de Mamoudzou

Rien ne va plus à la mairie de Mamoudzou. L’opposition sort les griffes via un courrier envoyé le 23 avril, demandant au maire de réunir les conseillers municipaux. Le courrier signé par neuf d’entre eux pointe du doigt la politique de la mairie pendant la crise sanitaire. L’équipe du maire Mohamed Majani dénonce un coup politique.

Julien Kerdoncuf, sous-préfet à Mayotte en charge de la lutte contre l’immigration clandestine : “Nous n’avons pas constaté d’arrivées de kwassas liés au Covid”

Alors que l’épidémie de Covid-19 continue sa propagation à Mayotte et que le flou règne sur la situation sanitaire en Union des Comores, la LIC se poursuit, d’ailleurs amplifiée pour limiter l’impact que pourrait avoir l’importation de nouveaux cas sur le territoire. Pour autant, après une baisse, les arrivées de kwassas tendent à reprendre depuis quelques jours, sans qu’elles ne soient a priori imputables au Covid-19. Le point avec Julien Kerdoncuf, sous-préfet délégué à la lutte contre l’immigration clandestine. 

Plus discret, mais impliqué dans les négociations actuelles autour du double projet de loi Mayotte, le député Mansour Kamardine fait un constant sombre de la situation du 101e département, qui enchaîne « les crises migratoires, sanitaires, démographiques, sécuritaires, hydriques et sociales ».

« Pour mieux comprendre Mayotte, je me propose de vous parler de son combat héroïque pour rester française, de ses difficultés actuelles et les perspectives législatives à court terme qui la concerne : Mayotte pour celles et ceux qui la connaissent peu ou pas encore, est une île française depuis bientôt deux siècles et en tout état de cause bien avant Nice et la Savoie pour avoir été librement cédée à la France par son sultan de l’époque Andriantsouli ; c’était en 1841 et déjà pour se protéger des invasions malgaches et anjouanaises. En 1974, elle a refusé d’accéder à l’indépendance avec les autres îles qui formaient le territoire des Comores. Après quatre consultations au cours desquelles elle a affirmé sa volonté de demeurer dans la France, elle est devenue le 101ème département français, le 1er mars 2011, à la suite d’une consultation sur la base du pacte pour la départementalisation de Mayotte, pacte approuvé par plus de 93% des électeurs mahorais qui se sont mobilisés dans les urnes.

Mais Mayotte, c’est aussi le territoire par excellence de toutes les crises : migratoires, sanitaires, démographiques, sécuritaires, hydriques et sociales. Elle est une île surpeuplée avec des enjeux démographiques particuliers. Sa population actuelle est estimée à plus de 341.000 habitants dont plus de la moitié est d’origine étrangère et particulièrement d’Anjouan, l’une des trois îles qui forment l’Union des Comores. Mise à part la région Île de France, l’île est densément la plus peuplée de France avec une densité de 855 habitants au km2 en 2017. Sa population a quadriplé en un peu plus de 30 ans passant de 91.000 habitants en 1991 à 341.000 actuellement, chiffre très en deçà de la population réelle.

« Des crises sociales à répétition »

Cette population est caractérisée par sa jeunesse, la plus importante de toute la France car plus de 50% de celle-ci a moins de 17 ans. Elle est aussi le territoire où la pauvreté est partout. Plus de 77% de sa population vivent sous le seuil français de pauvreté et plus de 40% du seul international de pauvreté ; les conséquences de cette situation sont sans appel : crise sanitaire avec le Covid-19 et du choléra actuellement, crise hydrique avec un accès à l’eau rationnée jusqu’à un jour sur trois avec une nette amélioration depuis quelques semaines après une saison de pluies heureusement très arrosée, crise migratoire caractérisée par une arrivée massive, continuelle et permanente de migrants venus des pays de notre environnement immédiat avec les Comores et Madagascar, mais également depuis l’Afrique des Grands lacs malgré cette crise hydrique ; une crise sécuritaire caractérisée par un caillassage au quotidien des forces de sécurité intérieure, des caillassages permanents des bus scolaires mettant en danger les enfants se rendant dans nos différents établissements scolaires et ce malgré la mobilisation des moyens importants des forces de sécurité intérieure sur les routes et devant les établissements scolaires ; des affrontements entre bandes et entre communautés villageoises ; c’est enfin des crises sociales à répétition portées par le collectifs mahorais pour dénoncer l’invasion migratoire subie et l’insécurité démentielle. Sur ce point, je relève qu’en 2018, et durant 41 jours, les populations locales sont descendues dans la rue pour réclamer plus de sécurité pour leurs enfants dans les écoles, pour eux-mêmes sur les routes et pour leurs biens dans leurs maisons et dans leurs champs.

En réponse à cette crise, le gouvernement a répondu à côté par des constructions scolaires pour accueillir toujours plus d’enfants immigrés, de logements sociaux pour mieux régulariser et loger les migrants qui se sont imposés clandestinement au territoire. Les objectifs poursuivis par ces politiques publiques interrogent car plus l’on accueille les enfants dans les écoles plus leurs familles viennent les déposer sur nos rivages avec l’aide des kwassa kwassa. Actuellement, ce sont plus de 120.000 gamins qui attendent impatiemment l’occasion pour arriver à Mayotte.

« Un système à la dérive, hors de tout contrôle »

Enfin, plus les autorités préfectorales régularisent les irréguliers plus elles doivent construire des logements sociaux pour les loger ; plus elles les logent, plus les migrants arrivent. Et plus ils arrivent, plus l’État mobilise des forces de l’ordre pour lutter contre l’immigration irrégulière. Nous avons l’impression de vivre un système à la dérive, hors de tout contrôle. En un mot, les politiques publiques développées ici sont inadaptées à une politique sérieuse de lutte contre l’immigration de masse. On a beau chercher la cohérence d’ensemble d’un tel comportement sans succès. Bref, à y regarder, on a l’impression d’assister au comportement d’un État extrêmement riche au point qu’il est disposé à jeter par la fenêtre son argent ou dépenser sans compter, sinon comment comprendre qu’il continue à construire des équipements pour accueillir tous ceux qui arrivent pendant qu’il mobilise des forces pour lutter contre l’immigration ?

Pendant ce temps, il s’abstient de réaliser les infrastructures porteuses de développement durable pour Mayotte, ce qui permet de maintenir l’île dans un état de sous-développement chronique afin d’éviter les écarts de niveau entre le département et les pays riverains. Désormais de plus en plus de voix s’élèvent au plan national pour demander un chiffrage précis du coût de l’immigration à Mayotte dans le budget de l’État.

Mayotte, c’est également le territoire dont le niveau de développement est le plus faible de l’ensemble du territoire de la République : près de 30% de sa population vivent dans des bidonvilles appelés « bangas » sans eau, sans électricité et sans toilettes ; c’est le territoire où l’assainissement est inexistant malgré les obligations européennes de la France dans ce domaine donc un territoire propice à toutes les crise sanitaires liées à l’hygiène; c’est le territoire dont le taux d’équipements est le plus faible de pays.

Opposé à la construction des écoles

Mayotte est enfin le territoire où la population a peur du déclassement en raison de l’impact démographique. Si les chiffres officiels indiquent une population officielle totale de 321.000 habitants en janvier 2024 dont 50% d’autochtones et 50% d’étrangers, la population réelle se situe au-dessus de 450.000 habitants dont un tiers de nationaux, un tiers de réguliers et un tiers d’irréguliers. Au total, deux habitants sur trois à Mayotte sont des migrants. Reportée à l’échelle nationale : la population serait de 44 millions de migrants dont la moitié en situation irrégulière. Les Mahorais ont peur et quittent massivement leur territoire, peur de perdre leur vie ou celles de leurs enfants, de perdre la terre de leurs ancêtres, de perdre leur culture remplacée par la culture anjouanaise et de perdre leur « souveraineté », c’est-à-dire de voir arriver à la tête de leurs communes, de leur département et au parlement des élus sans doute français mais issus dans leur immense majorité de l’immigration, c’est-à-dire cette population même avec laquelle ils refusent de partager un même destin depuis plus de deux siècles. C’est cela qui explique dans une très large mesure les crises sociales auxquelles l’île est confrontée depuis bien des années : 1989, 2012, 2018 et 2024. Les Mahorais refusent d’être Comoriens, ils refusent d’être administrés par leurs bourreaux historiques et actuels.

À la suite de la crise de 2018, l’État a proposé des solutions de sortie de crise. Ces solutions ont pour l’essentiel amélioré les conditions d’accueil des migrants sur notre sol tout en leur refusant l’accès au territoire hexagonal. C’est la même démarche qui prévaut actuellement à la suite de la crise de février-mars 2024. Le gouvernement propose des mesures fortes dont la fin du droit du sol plébiscitée localement et la fin du titre de séjour territorialisé en même temps qu’il persiste dans ses erreurs de construire plus d’écoles pour toujours accueillir plus d’enfants comoriens, de sorte que d’ici à dix ans, nos écoles seront peuplées à plus de 90% d’enfants de parents étrangers tous en provenance d’un même pays et d’un même peuple : le peuple d’Anjouan.

Dans le même temps, l’État refuse d’engager le développement durable du territoire qui est le territoire au taux d’équipements le plus faible de l’ensemble national. Cette perspective à court terme se dessine chaque jour un peu plus sur le territoire. Sauf à y prendre garde, elle est aussi celle qui se profile à l’horizon pour l’Hexagone avec le déni qui frappe le regard naïf ou suicidaire de la classe politique nationale. En ce domaine, la seule différence entre Mayotte et le reste du territoire national réside dans le fait que les changements en perspective concernent la submersion organisée par un peuple unique sur le peuple mahorais alors que dans la métropole la source de peuplement migratoire est diversifiée provenant de plusieurs pays d’Afrique et d’Europe de l’Est, étant précisé que dans un demi-siècle, les prévisions migratoires démographiques connues et venant d’Afrique laissent penser que finalement la Nation dans son ensemble suivra le sort que la République réserve à Mayotte. Enfin, dans l’immédiat, l’Hexagone n’a pas la contrainte de la superficie géographique à la différence de la petite île de 374 km2 qui est Mayotte.

J’ai conscience qu’il est politiquement incorrect de dire des mots pareils et de cette nature, car nous sommes le pays des non-dits ; mais je dois cette vérité à ceux qui m’ont élu en me faisant confiance. »

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Mayotte Hebdo n°1096

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