Tandis que les représentants des Forces vives doivent rencontrer la ministre, cet après-midi, un communiqué a été envoyé à la rédaction avec la signature d’une faction issue du même mouvement. Daté de ce jeudi, le texte est d’ailleurs écrit à la première personne du pluriel. « Nous, les forces vives de Mayotte, exprimons notre profonde déception et regret face à l’insuffisance des réponses apportées par le gouvernement à la crise de sécurité et d’immigration qui afflige notre île », est-il écrit, dénonçant des effets d’annonce du gouvernement avec l’interdiction de vente de machettes et l’euthanasie de chiens dangereux. Sur la sécurité, ces Forces vives évoquent des attaques qui persistent sur les routes et des violences urbaines qui perdurent dans les grandes communes. Concernant le stade de Cavani, l’inquiétude demeure avec « les migrants qui restent à proximité, rendant la vie difficile aux habitants de cette localité. Chaque jour, un nombre inarrêtable de migrants débarquent sur les côtes mahoraises ». Pareil pour les promesses de fin du droit du sol à Mayotte et du titre de séjour territorialisé, les doutes de Sacha Houlié, le président de la commission des Lois de l’Assemblée nationale, sur l’utilité de modifier le droit du sol ne sont pas passés inaperçus. « Les forces vives regrettent de constater que les préoccupations de Mayotte sont enlisées dans des débats dogmatiques nationaux, alors même que la population est confrontée à un péril immédiat », font-elles remarquer.
Annonçant une assemblée générale à la fin du mois de ramadan, les rédacteurs du texte « tiennent à rappeler que, face à des actions gouvernementales insatisfaisantes, [les Forces vives] seront contraintes de reprendre les blocages, cette fois de façon plus intense, jusqu’à ce que des solutions durables soient mises en œuvre ». Contactés, Safina Soula et Abdou Badirou, deux des porte-paroles du mouvement, confirment ne pas avoir eu connaissance de ce communiqué.