« Ça c’est la vision d’aujourd’hui et ça c’est celle du 15 janvier », montre en photo le préfet de Mayotte François-Xavier Bieuville à la ministre déléguée aux Outremer, Marie Guévenoux, en déplacement pour la troisième fois sur le territoire, ce mercredi 3 avril. Sur la première, figure celle d’un stade vidé de son camp, sur la seconde, les 108 habitats précaires démantelés depuis par ses propres habitants, en échange, normalement, d’un logement. Une situation que peut contempler la ministre directement depuis les tribunes du stade. Les bâches étendues par les commerçants du marché de Cavani camouflent au loin les « 200 personnes » du stade restées dehors, en attente de solution, qui ne feraient pas partie de la liste de la préfecture réalisée en début d’opération de démantèlement, nous indique le sous-préfet chargé de la lutte contre l’immigration clandestine, Frédéric Sautron.
« On continue à faire des propositions de relogement régulièrement », informe le préfet, aux côtés des représentants des associations Coallia et Mlezi Maore, et du premier adjoint au maire, Dhinouraine Mcolo Mainty. « On a déplacé le problème. Aujourd’hui les personnes sont partout dans les rues », insiste l’adjoint. « Je pense que si ça dure encore plus longtemps, la cohabitation va être difficile. »
« Il va falloir qu’on instruise chacune des situations […] On ne peut pas déloger quelqu’un sans lui assurer un logement », répond la ministre. « Avec cette pression du logement qu’on a en ce moment sur l’île, c’est effectivement très compliqué. Il va falloir qu’on fasse preuve d’une forme d’agilité au niveau créativité. » Marie Guévenoux envisage même une certaine forme de souplesse administrative. « Je laisserai la tâche au ministre du logement (Guillaume Kasbarian, N.D.L.R.) pour voir de quelle façon avancer », conclut-elle. « Si ces personnes ont besoin d’être relogées, on fera en sorte de pouvoir les reloger. »
Journaliste à Mayotte depuis septembre 2023. Passionnée par les sujets environnementaux et sociétaux. Aime autant raconter Mayotte par écrit et que par vidéo. Quand je ne suis pas en train d’écrire ou de filmer la nature, vous me trouverez dedans.