Saindou Attoumani devient le nouveau président de la société publique locale

Le conseiller départemental du canton de Ouangani a pris vendredi ses nouvelles fonctions de président de la société publique locale, une structure qui, à Mayotte, a souffert d’une mauvaise réputation, sur laquelle l’homme politique entend tirer définitivement un trait.

Au début, personne ne pariait sur moi”, s’amuse aujourd’hui Saindou Attoumani. Pourtant, à l’été dernier, il devient, pour la première fois, conseiller départemental dans le canton de Ouangani. À l’origine, l’ancien directeur général des services par intérim à la mairie de Kani-Kéli n’était pas le binôme inscrit sur les listes aux côtés de Bibi Chanfi. Mais lorsque son partenaire initial se retire de la course à la présidence pour des raisons de santé, Saindou Attoumani décide de franchir le cap et se présente.

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Je n’avais jamais été élu jusqu’alors, mais j’ai toujours travaillé avec les mandatures municipales, je connais les rouages, l’administration, la population, alors je me suis dit que j’avais une expérience à apporter.” Un coup de poker gagnant pour l’homme issu du parti sortant lors des dernières municipales.

Désormais, et depuis ce vendredi 8 octobre, c’est un tout nouveau rôle qui lui est confié, en plus de ses fonctions politiques, puisque Saindou Attoumani vient d’être nommé président de la société publique locale, mieux connue sous le nom de SPL976, une structure juridique à disposition des collectivités – ses actionnaires – pour la gestion de leurs services publics . Une casquette supplémentaire qui lui permettra de mettre à profit ses dix années d’expérience en tant qu’économiste et sa formation technique dans le secteur du BTS.

1.5 million d’euros de dépenses

La tâche pourrait sembler délicate, tant l’image de la SPL a été entachée ces dernières années. En 2017, la cour des comptes épinglait les finances de la société publique locale, en constatant 1.5 million d’euros de dépense sur les fonds publics, dont 71% pour des charges de personnel alors qu’aucun chiffre d’affaires n’était alors réalisé. Plus récemment, en 2020, le tribunal administratif condamnait Daniel Zaïdani, ancien directeur général de la structure, à trois mois de prison avec sursis pour des faits d’atteinte à l’égalité des marchés publics.

Mais depuis, l’eau a coulé sous les ponts et “les gens ne connaissent pas la situation actuelle de la SPL”, regrette Saindou Attoumani. Alors que la présidence précédente devait liquider la structure, elle réussit finalement à la sauver in extremis en négociant avec l’ancien président du conseil départemental, Soibahadine Ibrahim Ramadani, un accord cadre permettant de relancer ses activités.

Depuis, les projets pleuvent. Après la rénovation des anciens bureaux de la SIM, la SPL planche aujourd’hui sur le plateau couvert de M’Tsangamouji et celui de Chiconi, dont le démarrage des travaux est prévu pour l’année prochaine. Désormais, le nouveau président de la société pour les six années à venir entend accélérer le lancement de plusieurs chantiers “qui ne nécessitent pas d’études trop longues”, et cite en exemple les centres médico-sociaux de Dzoumogné, Koungou, Labattoir et Chirongui. Une politique qui fait déjà des adeptes : “Une ouverture d’actionnariat a été initiée par l’ancienne équipe et la commune de M’Tsamboro vient de délibérer pour intégrer la structure”, applaudit Saindou Attoumani. “Je vais tout faire pour intégrer l’interco’ centre ouest (3CO) et d’autres communes.” De quoi tirer un trait sur le passé tumultueux de la structure.

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