Les murs gris et tagués ? Lassant et austère pour tout le monde. Face à ce constat, l’association Paré Na Rangué, de Petite-Terre organise dimanche une opération pour repeindre le mur du collège Zéna M’Déré. Le premier, on l’espère, d’une longue série. Objectif : rendre les rues de Petite-Terre plus jolies et plus agréables.
Il est grand, il est gris, il est tagué. Bref : il est moche. Mais cela va changer. Dimanche en effet, de 8h à 12h, l’association Para Na Rangué organise une action de peinture collective, entièrement bénévole, pour donner plus de gaieté au mur d’enceinte du collège Zéna M’Déré, à Pamandzi. « Au-delà de l’esthétique, il est dommage que des enfants passent devant des surfaces taguées et tristes », explique Leïla, une des deux fondatrices de l’association. Et de citer la théorie de la vitre brisée, une théorie statistique qui souligne le lien de cause à effet entre la criminalité et une vitre brisée. Imaginez en effet qu’en volant, un canard passe à travers la vitre d’un bâtiment public. Si celle-ci n’est pas remplacée rapidement, laissant entendre que le bâtiment est abandonné, les autres le seront à la suite par vandalisme. Au final, l’état de délabrement qui en résulte attirera la criminalité et l’incivilité. En somme : entretenir et égayer, c’est créer un cercle vertueux, en plus d’un cadre de vie agréable.
Les 400m2 du mur du collège, donc, nécessiteront quelque 80 litres de peinture… et des bras. Une quarantaine de personnes est ainsi attendue pour participer à l’opération, et les personnes souhaitant encore s’inscrire* sont les bienvenus. Mot d’ordre : bonne humeur et convivialité. Le street artiste Papajan sera d’ailleurs lui aussi de la partie.
Rendre Mayotte plus belle
Cette action, menée avec l’accord de la municipalité, pourrait bien être la première d’une longue série. Car la jeune femme tient à la répéter dès que possible : « Idéalement, nous espérons pouvoir en mener une tous les mois, toujours sur des murs publics, et avec l’autorisation des mairies », se réjouit-elle. Il faut dire que les murs de Mayotte à peindre ou à repeindre ne manquent pas.
Son idée, Leïla la tient de ses voyages. Rabat au Maroc, Burano en Italie, etc. : autant de villes qui, avec peu de moyens, mais un peu de volonté, ont su embellir leurs murs de couleurs. À tel point que celles-ci sont devenues des marqueurs de leur identité. Elle en sourit : « On peut vraiment rendre Petite-Terre plus jolie en égayant un peu ses rues, et puis pourquoi pas tout Mayotte ensuite! »
*Pour s’inscrire, envoyez votre nom et votre numéro de téléphone à parenarangue@gmail.com.
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