La préfecture de Mayotte, les services de l’Etat, Électricité de Mayotte et la Société mahoraise des eaux (SMAE) ont fait un point, ce lundi soir, sur le retour de l’eau, de l’électricité, la rentrée, huit jours après le passage du cyclone Chido. Le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, a démenti l’existence de charniers (voir encadré).
23.000m3 par jour
Il ne reste que quatre villages qui ne sont pas alimentés en eau, ce lundi. Il s’agit d’Acoua, Dapani, Choungui et Hamjago. « C’est dû à des problèmes techniques et électriques », confirme Françoise Fournial, la directrice de la Société mahoraise des eaux (SMAE), lors d’un point-presse organisé dans les locaux à Mamoudzou de la préfecture de Mayotte, ce lundi. La filiale de Vinci produit actuellement 23.000m3 par jour contre 40.000m3 en temps normal. Ce qui nécessite de limiter la distribution d’eau, de 10h à 18h, deux jours sur trois.
20.000 foyers alimentés
Du côté de l’électricité, il y a aussi du progrès. 20.000 foyers sont ainsi alimentés, soit 37% des abonnés, indique Raphaël Ruat, le directeur d’Electricité de Mayotte (EDM). L’équipe locale a pu compter sur le renforts de 16 collègues Enedis de La Réunion. Ils seront relayés dès ce mardi par 45 personnes venues de métropole, qui seront installées sur une base vie à Longoni.
Base vie à l’hôpital
À l’hôpital aussi, une base vie va être installée pour des soignants qui ont perdu leur domicile et continuent de travailler. Sergio Albarello, directeur de l’Agence régionale de la santé (ARS) de Mayotte, précise que des renforts nationaux sont arrivés et que le centre hospitalier de Mayotte (CHM) va bénéficier du soutien de l’hôpital de campagne de Cavani dès ce mardi. Sur les risques épidémiques, les indicateurs ne montrent pas de choses alarmantes pour le moment.
100.000 litres par jour
Concernant la distribution de nourriture et d’eau, « le stock est suffisant », selon Gilles Cantal. Deux portes-conteneurs sont arrivés coup sur coup, dimanche et ce lundi. L’ex-préfet de l’eau évalue à 100.000 litres par jour la quantité d’eau distribuée.
La question des dons doit être abordée lors de la cellule interministérielle, confirme François-Xavier Bieuville, étant donné que l’aide viendra en premier lieu de la zone. « Tout ce qui peut permette d’avoir des ressources supplémentaires est la bienvenue », ajoute le préfet de Mayotte, qui a estimé que « nous sommes au tout début de la phase de stabilisation ».
Interrogé sur des municipalités où des distributions ont d’abord profité aux agents, il a promis de faire le point avec les maires, ce mardi, rappelant « qu’une vie est une vie » et « l’eau et la nourriture ne sont pas conditionnées ».
12.000 à 15.000 hébergés
Selon le préfet, il y aurait « 12.000 à 15.000 personnes hébergées ». Étant donné que ces hébergements d’urgence sont le plus souvent des établissements scolaires et vu les dégâts sur une partie d’entre eux, François-Xavier Bieuville a demandé au rectorat de lui « soumettre des solutions » en matière de rentrée scolaire.
Zones-tampon
La question des déchets a aussi été abordée. Quatre types de déchets nécessitent un traitement différent. Les ordures ménagères représentent le plus gros défi. Alors que le Sidevam (syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte) aurait bien aimé une intervention de l’armée, la collecte se fait pour l’instant au niveau local. Pour la faciliter, les communes sont invitées à créer des zones-tampon. Pour le bois, le préfet estime « qu’il convient de stocker » pour pouvoir l’utiliser ensuite comme énergie. Il a aussi demandé à la Dealm (direction de l’équipement, de l’aménagement, du logement et de la mer) de voir comment traiter les déchets lourds. Ceux en lien avec le milieu médical sont davantage du ressort de l’ARS et des hôpitaux.
Les charniers, « une fausse information »
poLe nombre de décès reste officiellement à 35, ce lundi. Évidemment, le préfet reconnaît que ce bilan ne prend pas en compte ceux qui peuvent avoir trouvé la mort dans les quartiers jusqu’alors inaccessibles et où la tradition musulmane consiste à enterrer rapidement ses défunts. Toutefois, le préfet indique « qu’il y a très peu de sépultures » et que les charniers sont « une fausse information », les vols en drone n’ayant rien révélé.
Rédacteur en chef de Flash Infos depuis 2022. Passionné de politique, sport et par l'actualité mahoraise, ainsi que champion de saleg en 2024. Passé un long moment par l'ouest de la France, avant d'atterrir dans l'océan Indien au début de l'année 2022. Vous me trouverez davantage à la plage quand je ne suis pas à la rédaction.