Mayotte : Un pacte de sécurité en Petite-Terre pour coordonner les interventions

Après la signature du premier pacte de sécurité avec la ville de Mamoudzou le 22 octobre dernier, c’était au tour de Dzaoudzi-Labattoir et de Pamandzi de parapher le partenariat avec la préfecture ce mercredi 9 décembre. Les deux communes vont renforcer les effectifs de leur police municipale respective ainsi que les liens avec la gendarmerie, pour mener ensemble la mission de lutte contre de la délinquance. Sans oublier les volets de l’éclairage public et de la vidéoprotection.

« Nous poursuivons notre front commun », prévient sous le bruit de la pluie battante Jean-François Colombet, le préfet de Mayotte, lors de la signature ce mercredi 9 décembre du pacte de sécurité avec les communes de Dzaoudzi-Labattoir et de Pamandzi. Une date à cocher sur le calendrier qui intervient un peu plus d’un mois après celui paraphé avec la ville de Mamoudzou, avant quelques autres au cours du premier trimestre 2021. Dans le document, les mêmes prérogatives prédominent, à savoir l’augmentation des rangs des polices municipales « pour être présents sur des créneaux horaires » plus élargis, notamment la nuit, le déploiement de la couverture lumineuse ainsi que l’installation de caméras de vidéoprotection sur les sites les plus exposés « pour permettre à l’autorité judiciaire d’élucider les faits ».

« Piqûre de rappel à la population »

Un partenariat qui concorde avec les promesses électorales de Madi Souf, le maire de Pamandzi, qui avait fait de la sécurité l’une de ses priorités avec l’emploi, l’éducation et la santé. D’ailleurs, les premières délibérations prises lors des derniers conseils municipaux vont dans ce sens, avec le recrutement d’un chef de la police municipale et d’un adjoint pour former les 6 agents, l’allongement du service jusqu’à 22h, l’acquisition d’un nouveau véhicule tout terrain pour effectuer des déplacements rapides, le changement de locaux ou encore la demande de subvention au titre du fonds interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation pour le financement d’équipements, qui pourraient être des boucliers et des bâtons téléscopiques. À terme, l’édile aspire à renforcer ses effectifs et compter sur 15 policiers dans le but de mettre en place le système des 3/8. « Tout n’est pas rose, nous avons en moyenne 2 ou 3 interventions au niveau du boulevard Marcel Henry, mais il suffit bien souvent de faire une piqûre de rappel à la population », confie Issouf Oili, en charge du maintien de l’ordre depuis le mois de septembre, après avoir opéré à Koungou.

Les maux et les actes

Un engouement partagé par son voisin de table, Said Omar Oili, qui rappelle les investissements déjà « visibles » ou en cours de réalisation pour mener à bien cette mission. En ligne de mire, les 1.8 million d’euros de subvention accordés par l’État et le Département pour réaliser les travaux d’éclairage public. Ainsi que l’instauration d’une équipe pédestre dans le centre-ville et deux autres composées de 5 agents pour le reste de la zone, munies de casques et de bottes à l’image des militaires. « Nous luttons essentiellement contre la consommation d’alcool sur la voie publique », précise Bravo Toilibou, le chef  de la police municipale depuis 2 ans. Des patrouilles locales qui semblent faire leur preuve. « Si nous ne pouvons pas changer les maux, nous pouvons modifier les actes. Nous n’allons pas crier victoire trop tôt, mais c’est de bonne augure », s’enthousiasme le premier magistrat de Dzaoudzi-Labattoir. Avant de rappeler les fondements de la Constitution française : l’application des lois de la République et le respect des règles. Dans le souci d’apporter toujours plus de tranquillité à ses administrés, il annonce la création d’un poste de directeur territorial de sûreté vers février-mars. « Un interlocuteur privilégié en lien avec la préfecture pour avoir plus de fluidité dans nos échanges. »

Coordonner les interventions avec la gendarmerie

Ne reste plus qu’à « se mettre en ordre de marche pour combattre l’insécurité », insite Jean-François Colombet. De part la proximité des deux communes, le délégué du gouvernement attend également avec impatience l’adoption du projet de loi « sécurité globale » pour permettre aux policiers municipaux de partager des informations et des images avec « une plus grande facilité ». Enfin, ce pacte prévoit surtout une meilleure collaboration avec les services de la gendarmerie nationale, installés en Petite-Terre, notamment en termes de formation. Mais pas seulement. « Nous aurons la même fréquence radio pour coordonner les interventions », précise Said Omar Oili. Et ainsi permettre d’éviter les violences, à l’instar de celles connues dimanche dernier à Labattoir à la suite d’un match de football ?

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