Maternité, choléra, unions frauduleuses : les parlementaires face aux réalités de l’île avec Marie Guévenoux

La ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux, accompagnée de plusieurs députés, s’est rendue au Centre Hospitalier de Mayotte puis au service des titres de la mairie de Mamoudzou. Des visites ayant pour but de montrer les problématiques de l’île aux parlementaires, qui devront bientôt plancher sur les différents projets de loi pour Mayotte.

Ce vendredi matin, la ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux, a visité le Centre Hospitalier de Mayotte (CHM) accompagnée de Sylvain Maillard, député et président du groupe Renaissance, Christophe Naegelen, député et président du groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoire (Liot) et Blandine Brocard, députée et représentante du groupe Mouvement Démocrate, afin que ces derniers prennent « la mesure de la réalité de ce qui se passe ici à Mayotte », selon la ministre. Une étape qu’elle juge nécessaire au vu du travail qui attend les parlementaires sur les différents projets de loi pour Mayotte. Ils se sont d’abord rendus à la maternité. « Il y a 11.000 naissances par an à Mayotte, dont 7.500 prises en charge directement au CHM. C’était important pour les parlementaires de voir comment fonctionne ce service, voir que parfois, les couloirs se transforment en chambre d’accouchement », déclare la ministre.

Ils ont ensuite visité l’unité médicalisée de prise en charge des cas de choléra, qui comprend 15 lits, guidés par le docteur Alimata Gravaillac, cheffe du pôle Usec (Urgences, SAMU/SMUR, Evacuation sanitaire, Caisson hyperbare). « J’ai actuellement 5,3 équivalents temps plein sur les 44 nécessaires », indique cette dernière, en répondant aux questions sur les effectifs de la députée de la 1ere circonscription de Mayotte, Estelle Youssouffa, également de la visite. Le directeur de l’Agence Régionale de Santé, Olivier Brahic, a pu expliquer comment fonctionnait l’unité, à savoir que chaque cas positif est isolé pour être traité. Du gel hydroalcoolique et des pastilles de chlore pour désinfecter l’eau sont également distribués. La ministre a également indiqué la venue de 19 réservistes pour prêter main forte.

« C’est autre chose quand on y met les pieds »

Le cortège s’est ensuite rendu à la mairie de Mamoudzou, au service des titres. « Nous devons traiter 500 demandes d’acte d’état civil par jour », explique aux visiteurs Anliati Demou, directrice du service. Cette dernière a présenté différentes problématiques à la ministre et aux parlementaires, notamment les reconnaissances frauduleuses de paternité et de maternité, mais aussi les unions frauduleuses. « Sur les 15.000 titres de séjour délivrés annuellement à Mayotte, 85% sont liés à la naissance d’un enfant reconnu comme français, puisque né à Mayotte », délivre la ministre à l’issue, avant de préciser que ce nombre est de 38% dans l’Hexagone. Une visite qui lui a permis de défendre le projet d’abrogation du droit du sol à Mayotte.

« Il était important pour moi de venir pour constater réellement ce qui se passe sur place, qu’on puisse prendre des décisions fortes à l’assemblée pour venir en soutien aux Mahoraises, aux Mahorais, qui vivent une situation extrêmement compliquée », commente Christophe Naegelen durant la matinée. « Vu de l’Hexagone, Mayotte, on en connaît un certain nombre de choses. Mais c’est autre chose quand on y met les pieds et qu’on constate dans plusieurs domaines ce qui se passe », dit de son côté Blandine Brocard, qui a vu en l’île « un concentré de toutes les crises », auxquelles il faut apporter des solutions.

Journaliste à Mayotte depuis septembre 2023. Passionnée par les sujets environnementaux et sociétaux. Aime autant raconter Mayotte par écrit et que par vidéo. Quand je ne suis pas en train d’écrire ou de filmer la nature, vous me trouverez dedans.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1112

Le journal des jeunes

À la Une