Marine Le Pen sur son terrain à Mayotte avant les élections européennes

Tout au long du week-end, Marine Le Pen était à Mayotte pour soutenir la candidature de Jordan Bardella aux élections européennes du 9 juin. La cheffe de file des députés du Rassemblement national a profité de son déplacement pour surfer sur ses sujets de prédilection, dont la lutte contre l’immigration clandestine fait intrinsèquement partie.

Dans le cadre de sa tournée en outre-mer en vue des élections européennes, Marine Le Pen s’est rendue, deux jours durant, à Mayotte, après une escale à La Réunion. Celle qui est actuellement la cheffe de file des députés du Rassemblement national a atterri, samedi matin, à l’aéroport Marcel-Henry avec deux objectifs affichés : voguer sur les problématiques migratoires en vigueur à Mayotte, mais aussi rappeler que le président de son parti, Jordan Bardella (venu à Mayotte en décembre 2022), brigue un second mandat à Strasbourg.

Une centaine de personnes ont assisté à un meeting de la cheffe de file des députés Rassemblement national à Cavani.

Chaudement accueillie durant son séjour, Marine Le Pen a aussi profité de ce week-end sur l’île aux parfums pour revenir sur les propos controversés de l’extrême-droite allemande, incarnée par l’Alternative für Deutschland (AfD), au Parlement européen. Ces derniers, qui constituent par ailleurs un allié de poids du Rassemblement national à l’échelle européenne, ont estimé le mercredi 17 avril dans une question écrite adressée à l’assemblée parlementaire allemande que la France devait « restituer l’archipel de Mayotte à l’Union des Comores ». Ce qui n’avait pas manqué de faire réagir Marie Guévenoux, ministre déléguée chargée des outre-mer sur X (ex-Twitter) au lendemain. « Le Rassemblement national n’aime pas Mayotte », taclait la ministre déléguée.

Embarrassée, Marine Le Pen a tenté de tempérer en indiquant qu’elle envisageait une scission avec cet allié politique historique de son parti.  « L’AfD ferait mieux de s’occuper des problèmes de l’Allemagne et je suis fâchée de cette situation », a assuré la dirigeante du RN à son arrivée à l’aéroport. « Je vais leur expliquer la raison pour laquelle les Mahorais ont par trois fois déjà exprimé leur souhait d’être Français », a-t-elle ajouté.

Au chevet des habitants de Cavani

Le même jour, celle qui réclame la fin du droit du sol à l’échelle nationale, pas qu’à Mayotte, s’est rendue à Cavani, dans la commune de Mamoudzou, où les tensions autour des migrants d’Afrique continentale se cristallisent. Face à une centaine de personnes, elle y a tenu un meeting d’une heure – décrit comme un « échange avec les collectifs civils » dans son programme – au cours duquel les critiques acerbes de la politique des gouvernements successifs sous la présidence d’Emmanuel Macron n’ont pas manqué.

Quelques membres du collectifs mobilisés pour le démantèlement du camp de migrants en place sur le stade de Cavani se sont succédé au micro avant de lui laisser la parole. « Je réitère que les Mahorais vous ont donné leur confiance et je pense que cette fois-ci encore ils seront au rendez-vous », a déclaré Safina Soula, porte-parole du collectif des citoyens de Mayotte 2018 et l’une des représentantes des Forces vives.

Marine Le Pen, plébiscitée par les membres des différents collectifs, a d’abord qualifié la première opération Wuambushu « d’échec ». Puis, comme un contre-pied à la prise de position de l’AfD, elle a vertement blâmé la politique étrangère des Comores et les aides françaises dont bénéficient le pays. « Il va falloir siffler la fin de récréation, parce que si on ne le fait pas, Mayotte n’a pas d’avenir », a-t-elle ajouté sur une petite scène, aux côtés du conseiller départemental du canton de Pamandzi, Daniel Zaïdani, et du député européen RN, André Rougé.

Si le premier, considéré comme un des élus mahorais dont elle est le plus proche, était pressenti pour les élections européennes (il pourrait perdre son éligibilité dans le procès des concerts de Sexion d’Assaut), seul Saïdali Boina Hamissi, délégué départemental du RN à Mayotte, devrait figurer sur la liste de Jordan Bardella, le 9 juin.

Rédacteur en chef de Flash Infos depuis 2022. Passionné de politique, sport et par l'actualité mahoraise, ainsi que champion de saleg en 2024. Passé un long moment par l'ouest de la France, avant d'atterrir dans l'océan Indien au début de l'année 2022. Vous me trouverez davantage à la plage quand je ne suis pas à la rédaction.

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