La présidente du Front national et candidate à l’élection présidentielle Marine Le Pen arrive aujourd’hui à 11h45 à l’aéroport de Pamandzi. Durant moins de deux jours, l’eurodéputé va visiter l’île et rencontrer différents acteurs de la société mahoraise. Mais c’est sur l’épineux sujet de l’immigration clandestine dans le 101ème département que la fille de Jean-Marie Le Pen est attendue. Une thématique sur laquelle elle a déjà été amenée à s’exprimer pendant son séjour à la Réunion.
Quel sera le comité d’accueil tout à l’heure à l’aéroport pour la candidate du Front national aux présidentielles de 2017 ? Officiellement, une réception sera organisée par la fédération locale de son parti sur le parvis de l’aérogare puis à l’embarcadère de Mamoudzou. Mais à l’instar de ce qui s’est produit sur l’île Bourbon, des opposants à l’élue frontiste se rassembleront-ils à l’aéroport ou dans d’autres lieux où elle se rendra lors de son séjour ?
Quoi qu’il en soit, un dispositif de sécurité classique sera déployé pour éviter tout débordement lors de son parcours selon la préfecture. Son voyage tournera principalement autour de l’immigration en témoigne sa rencontre programmée avec le collectif du sud ou la visite du centre rétention, mais pas que. Une rencontre avec les agriculteurs est prévue afin d’aborder avec les difficultés qu’ils rencontrent pour bénéficier des fonds européens. Lors de son séjour à La Réunion, Marine Le Pen s’est déjà exprimée sur Mayotte et la problématique migratoire. “L’immigration clandestine fait des ravages. Les Mahorais sont contraints de quitter leur île pour se réfugier à La Réunion. Cela n’ira pas sans poser de problèmes”, déclarait la candidate Front national devant nos confrères du journal de La Réunion. Autre préoccupation la présidente du FN : l’investissement des pays du Golfe aux Comores : “je m’inquiète aussi de voir l’Arabie saoudite investir massivement dans les Comores. Je pense qu’à un moment donné, ça va déborder sur Mayotte, et si ça déborde sur Mayotte, ça déborde sur La Réunion”. Ces questions ne manqueront pas d’être de nouveau soulevées lors de son passage dans l’île aux parfums qui s’annonce d’ores et déjà intriguant.
Son programme présidentiel pour l’outremer
Lors de sa visite à La Réunion, la leader frontiste a dévoilé ses idées et souhaits pour l’outremer si elle était élue présidente. L’AFP avait récapitulé les différents points énoncés lundi dernier par la députée européenne :
– Mise en place d’un ministère de la Mer et des Outre-mer. Le domaine maritime est “une chance de développement inouï”, qui a été “laissée en jachère par les précédents gouvernements”, soutient-elle. “Je veux donner à la mer une dimension stratégique, et c’est sur l’Outre-mer que notre pays va devoir s’appuyer”, a-t-elle ajouté.
– Attirer les investissements extérieurs en remettant en place des dispositifs d’allègement de charges ou de défiscalisation (dispositifs Pons, Perben, Girardin, etc.) et créer des “zones ultramarines françaises d’investissement prioritaire” pour lutter “contre un chômage endémique”.
– Dénoncer “la concurrence déloyale” qu’instaure selon elle l’Union européenne, qui “permet d’importer des produits en Europe qu’on n’a pas le droit de produire”, et “fragilise” l’économie ultramarine. – Lutte contre la vie chère : elle propose de revenir sur l’octroi de mer qui est selon elle “responsable de l’inflation”.
– L’immigration clandestine : elle est “totalement dérégulée”, notamment à Mayotte, à la Réunion et en Guyane. “Partout nous augmenterons les effectifs de la police aux frontières et les moyens de surveillance”, a déclaré la femme politique avant d’ajouter, “et l’une des premières mesures sera la réforme du code de la nationalité et la suppression du droit du sol”.
– “Appliquer la priorité nationale au système scolaire”, déplorant que dans certains territoires, “l’école est obligée de prendre en charge une immigration de plus en plus importante”, une charge “que nous ne pouvons plus supporter”, a-t-elle martelé, estimant que Mayotte était sur ce sujet “le symbole du chaos”.
– Suppression de la sur-rémunération des fonctionnaires qui exercent en outremer. Pourtant l’indexation permet notamment de compenser le différentiel de coût de la vie avec l’Hexagone. Marine Le Pen préconise également qu’une “part significative de fonctionnaires” soit issue des territoires.
– En matière d’emploi, elle n’est “pas opposée” à une préférence régionale en outremer, sorte de priorité d’accès à l’emploi pour les locaux.
Le programme de sa visite
Le programme de Marine Le Pen est susceptible d’être modifié selon le comité de soutien local.
Aujourd’hui (mercredi) :
– Arrivée à l’aéroport à 11h45 avec réception devant le parvis de l’aérogare
– 13h30, réception à l’embarcadère de la barge à Mamoudzou avec danses folkloriques et chants en présence du collectif du sud (célèbre pour avoir expulsés de leurs villages des ressortissants comoriens en avril et mai dernier). – V isite du marché couvert à 14h.
– 15h, meeting à M’tsahara.
Demain (jeudi) :
– Matinée : Rencontre avec les cadis, visite de la chambre d’agriculture, visite du Centre de rétention administratif et visite de Petite- Terre
– Après-midi : rencontre avec les acteurs de la vie locale (la police probablement) et visite des quartiers défavorisés à Mamoudzou.
– 18h conférence de presse au bar le 5/5 à Mamoudzou.
– 21h : départ pour Paris.
Démenti : « pas de rencontre entre le MEDEF Mayotte et Marine le Pen »
Le syndicat patronal a souhaité démentir l’information donnée par le Front national concernant le programme de visite de Marine Le Pen à Mayotte. Contrairement à ce qu’annonçait la fédération locale, aucune rencontre entre le Medef et la candidate à l’élection présidentielle n’est prévue.
« Je tiens à démentir avec vigueur cette (dés)information : aucune rencontre n’est programmée entre le Medef Mayotte et Marine Le Pen et il est exclu que la moindre rencontre ait lieu entre le Front national et le Medef que ce soit au plan national ou à Mayotte », déclare Thierry Galarme, le président du Medef Mayotte.
Il a ainsi rappelé les prises de positions nationales du syndicat : Pour Pierre Gattaz, le programme du FN « n’est pas économiquement responsable. Il n’est tourné ni vers l’avenir, ni vers la compétitivité. On ne peut pas fermer les frontières. Le monde attend la France et ce n’est pas en nous recroquevillant sur nous-mêmes que nous allons y arriver. Il s’agit de ne pas confondre les problèmes sécuritaires avec les problèmes économiques. »
Thierry Galarme a ajouté: « S’il s’avérait que tant le nom du Medef Mayotte que le nom de son président Thierry Galarme étaient détournés par l’appareil de désinformation du Front National nous apporterions les réponses adéquates et proportionnées à commencer par le précédent communiqué
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