Marie Guévenoux nommée ministre déléguée à l’Outremer

La dernière salve du remaniement du gouvernement de Gabriel Attal est tombée, ce jeudi 8 février (voir encadré). Elle implique le ministère délégué à l’Outremer qui échoit à Marie Guévenoux, une cadre du parti présidentiel Renaissance. Un changement est à noter à l’Education nationale, Nicole Belloubet y remplace une Amélie Oudéa-Castéra empêtrée dans les polémiques.

Quarantenaire et originaire d’Amiens, comme Emmanuel Macron, Marie Guévenoux monte dans la hiérarchie Renaissance (ex-La République en marche) en devenant ministre déléguée à l’Outremer, le ministre de tutelle restant Gérald Darmanin, confirmé dans ses fonctions, le 11 janvier. Venue de la droite, elle a été attaché parlementaire d’Alain Madelin et présidente des Jeunes populaires (le mouvement de jeunesse de l’ex-UMP). Elle a rejoint Emmanuel Macron, dans le sillage d’Edouard Philippe, l’ex-Premier ministre n’hésitant pas à placer ses proches dans les gouvernements successifs depuis. Grâce à La République en marche, elle a obtenu son premier mandat électif en 2017 dans la neuvième circonscription de l’Essonne.

Elle a siégé plusieurs fois dans l’une des plus importantes commissions de l’Assemblée nationale, celle des lois. Elle exerce également la fonction de première questeure depuis 2022, dont la mission est de tenir les cordons de la bourse de l’Assemblée. L’élue francilienne n’a en revanche jamais occupé de fonctions en lien avec l’Outremer. Elle devra pourtant vite s’acclimater, notamment dans la gestion de la crise à Mayotte, l’île étant paralysée par les barrages érigés par des manifestants demandant de nouvelles mesures contre l’insécurité et l’immigration clandestine.

Départ de Monsieur Crise de l’eau

Venu à cinq reprises sur le territoire mahorais, Philippe Vigier a été particulièrement actif sur le sujet de la crise de l’eau à Mayotte. Le biologiste de formation se faisait pressant sur les élus locaux et les services de l’Etat pour entamer les travaux d’infrastructures qui manquent cruellement sur l’île. Forages, dessalement, captages dans les rivières, distribution d’eau, il a essayé d’être sur tous les fronts. On l’a vu moins à l’aise sur l’aspect sécuritaire et lutte contre l’immigration qu’il laissait volontiers à son ministre de tutelle, Gérald Darmanin.

Actif pendant la crise de l’eau, ici à Jimawéni (Sada), Philippe Vigier n’est plus ministre depuis l’arrivée de Gabriel Attal au poste de Premier ministre.

Ses derniers mois ont été plus difficiles pour l’élu d’Eure-et-Loir. Entre sa confusion entre Guy Losbar (président du Département de la Guadeloupe) et Serge Letchimy (président du Conseil exécutif de Martinique), ses envies d’autres ministères révélées par Politico, il a fini par perdre en crédibilité dans les territoires ultramarins. Même son départ, qui semblait inévitable, a été entaché d’une polémique. Alors qu’il n’exerçait plus ses fonctions au ministère de la rue Oudinot, il y organisait des dîners privés et continuait d’utiliser le véhicule avec chauffeur du ministère pour se rendre dans sa circonscription.

Oudéa-Castéra remplacée à l’Education nationale

Son nom circulait pour remplacer Amélie Oudéa-Castéra, surtout avec le refus de François Bayrou de revenir au gouvernement. C’est désormais confirmé. Nicole Belloubet, ancienne garde des Sceaux (2017-2020) sous le premier quinquennat d’Emmanuel Macron, a été nommée ministre de l’Education nationale au sein du gouvernement de Gabriel Attal. Rectrice de l’académie de Toulouse (2000-2005) et de celle de Limoges (1997-2000), Nicole Belloubet a une formation de professeur des universités. Elle est classée à gauche sur l’échiquier politique.

Nicole Belloubet revient au gouvernement. Elle a été précédemment ministre de la Justice (2017-2020).

Pressenti, le départ d’Amélie Oudéa-Castéra, nommée le 11 janvier à la rue de Grenelle, il y a donc moins d’un mois, fait suite à une longue série de polémiques largement médiatisées, notamment concernant la scolarisation de ses enfants dans l’établissement privé Stanislas. Elle reste cependant au gouvernement. Elle conserve le portefeuille des Sports et chapeautera l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris.

Les nouveaux ministres et secrétaires d’Etat du gouvernement Attal

Nicole Belloubet, ministre de l’Education nationale ; Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, Marie Guévenoux, ministre déléguée chargée de l’Outremer ; Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie et de l’Energie ; Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des Entreprises, du Tourisme et de la Consommation ; Thomas Cazenave, ministre délégué chargé des Comptes publics ; Dominique Faure, ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité ; Sarah El-Hairy, ministre déléguée chargée de l’Enfance, de la Jeunesse et des Familles ; Fadila Khattabi, ministre déléguée chargée des Personnes âgées et des Personnes handicapées ; Frédéric Valletoux, ministre délégué chargé de la Santé et de la Prévention ; Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée à l’Agriculture ; Franck Riester, ministre délégué chargé du Commerce extérieur, de l’Attractivité, de la Francophonie et des Français de l’étranger ; Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de l’Europe ; Patrice Vergriete, ministre délégué chargé des Transports ; Guillaume Kasbarian, ministre chargé du Logement ; Marina Ferrari, secrétaire d’Etat chargée du Numérique ; Sabrina Agresti-Roubache, secrétaire d’Etat chargée de la Ville et de la Citoyenneté ; Patricia Mirallès, secrétaire d’Etat chargée des Anciens combattants et de la Mémoire ; Chrysoula LOU Zacharopoulou, secrétaire d’Etat chargée du Développement et des Partenariats internationaux ; Hervé Berville, secrétaire d’Etat chargé de la Mer et de la Biodiversité.

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