Éléments importants de la majorité départementale, Mansour Kamardine et Tahamida Ibrahim ont cédé leurs sièges de conseillers départementaux, ce dimanche 2 octobre, lors de l’élection partielle. Ce revers électoral digéré, les deux ex-conseillers départementaux souhaitent « bonne chance » à leurs successeurs.
À Sada, la défaite de Mansour Kamardine, ancien maire de la commune et sans doute l’homme politique le plus connu de l’île, a été une surprise. Malgré une mobilisation importante entre les deux tours de l’élection départementale partielle (66.2% de suffrages exprimés), le Sadois et Tahamida Ibrahim n’ont pas réussi à combler leur léger retard du premier tour sur Soula Saïd-Souffou et Mariam Saïd Kalame (voir Flash Infos de ce lundi). « Quand on est Mahorais, quand on voit les souffrances au quotidien, quand on est investi depuis sa jeunesse, on a forcément envie de s’impliquer. Mais ça va, la vie politique est ainsi faite », constate celui qui reste tout de même député.
Alors qu’il a remporté les législatives en juin contre une coalition d’autres candidats, cette-fois-ci, l’élection était jouée d’avance selon lui, dénonçant par là une aide extérieure venue du port. « Quand j’ai vu ce qui se passait ce week-end, j’ai compris qu’on allait perdre. On a vu des hordes de jeunes arrivés en camions pour distribuer des victuailles, mabawas et alcools. À Chirongui, les militants m’ont dit que le combat est inégal », raconte-il, avant de souhaiter quand même « bonne chance aux vainqueurs ».
« Les gens mélangent avec ce qui se passe à la mairie de Chirongui »
Au conseil départemental, même s’il n’assurait pas de vice-présidence et que la présidence a été laissée à Ben Issa Ousseni, la voix du Sada comptait, notamment dans le conflit opposant le délégataire du port au Département. « C’est une question de vie pour les Mahorais. J’espère soit que le conseil départemental prenne la mesure de ce qui se passe, soit que le gouvernement s’attaque aux dysfonctionnements. » Même s’il restera attentif à ce qui se passe du côté de Longoni, il concède qu’il y a « trop d’enjeux pour une seule personne ».
« J’avais commencé à faire pas mal de choses », regrette également Tahamida Ibrahim, binôme de Mansour Kamardine. « Je ne sais pas, il faudrait leur demander », répond-elle, quand on la questionne sur le choix des habitants de son canton de se tourner vers le camp d’en face. Conseillère municipale de Chirongui, elle reconnaît que cette double-étiquette l’a peut-être pénalisée vu les déboires cette année de la municipalité. « J’ai l’impression que les gens mélangent avec ce qui se passe à la mairie de Chirongui », admet-elle. Toutefois, même si cette défaite est amère, celle qui est enseignante à Dembéni estime « qu’il n’y a pas mort d’homme » et compte continuer à s’investir en politique. Et l’ex-conseillère départementale a déjà prévenu. « On ne fera pas appel à la justice » pour provoquer une nouvelle élection partielle.
Quelles incidences sur la majorité au Département ?
En quittant le conseil départemental, Tahamida Ibrahim laisse le siège de deuxième vice-présidente en charge des finances et des affaires européennes. Alors qui pourra le combler la semaine prochaine (une nouvelle séance doit se tenir douze jours après l’élection) ? Soula Saïd-Souffou et Mariam Saïd Kalame ne sont pas fermés à l’idée de travailler avec la majorité, même si Ben Issa Ousseni a publiquement soutenu leurs adversaires. Interrogée dimanche soir, la candidate de Chirongui s’attendait d’ailleurs à un appel du président du conseil départemental « dans la soirée ». Comme indiqué ci-dessus, Mansour Kamardine s’est impliqué dans les affaires maritimes en prenant la présidence du conseil portuaire. Là aussi, il y a un poste à combler désormais.