Mansour Kamardine demande des excuses après des propos insultants d’un député

L’élection de Mansour Kamardine à la présidence de la commission d’enquête sur la gestion des risques naturels majeurs dans les territoires d’outre-mer a déclenché la colère de Jean-Philippe Nilor, le député martiniquais étant à l’origine de ladite commission. Devant les propos insultants tenus par ce dernier, le 21 décembre, le député mahorais souhaite « des excuses publiques, dans la presse régionale et dans la presse nationale ».

« C’est vraiment lamentable. Et ce qui est le plus triste pour moi, c’est qu’il y a toujours un nègre de maison pour faire le boulot avec les maîtres, à côté des maîtres, accompagner les maîtres, à l’encontre même de sa propre population », a déclaré Jean-Philippe Nilor, le député de Péyi-A, un parti martiniquais incorporé à la Nupes (Nouvelle union populaire écologique et sociale), à nos confrères de La 1ère , jeudi 21 décembre. Le « nègre de maison » vise ici Mansour Kamardine, celui-ci ayant été récemment élu président de la commission d’enquête sur la gestion des risques naturels majeurs dans les territoires d’outre-mer, contre le Martiniquais (17 voix pour Kamardine, 9 pour Nilor).

La phrase, qui fait référence à l’esclavage, ne passe pas pour le député mahorais, tout comme « un acte de prostitution » déclaré le même jour dans la presse régionale. « Non content des résultats du suffrage, Monsieur Jean-Philippe Nilor a tenu jeudi 21 décembre, dans la presse nationale et antillaise, des propos à mon endroit qui sont insultants et attentatoires à mon honneur et à ma considération. […] Il s’agit d’une insulte publique à caractère raciale de la part d’une personne chargée d’une mission de service public qui contrevient en outre à la bienséance des rapports entre parlementaires », a réagi le représentant de la deuxième circonscription de Mayotte, avant de les qualifier « d’inacceptables ».

« Je suis mahorais, noir et musulman, mais en politique je suis avant tout un citoyen Français élu de Mayotte. J’ai la République et ses valeurs chevillées au corps. Mayotte coulera dans mes veines tant que mon cœur battra. Mais jamais, au grand jamais, je ne n’accepterai le racisme et l’ethnicisme, pas plus de la part d’un ultramarin que d’un métropolitain », prévient-il.

Une commission défavorable à la Nupes

La colère de Jean-Philippe Nilor vient du fait qu’il est l’origine de la proposition de loi créant cette commission dont le but est d’anticiper « les risques spécifiques associés à chaque collectivité territoriale d’Outre-mer, comme les séismes, les tsunamis, l’érosion côtière », et le dérèglement climatique. Mais la composition de l’assemblée s’est avérée défavorable pour le parlementaire martiniquais, car les membres de Renaissance et du Rassemblement national ont préféré le représentant des Républicains comme président. D’ailleurs, hormis Christian Baptiste (apparenté socialistes) à la vice-présidence, la gauche n’est pas présente dans le bureau.

Jean-Philippe Nilor est député de la quatrième circonscription de Martinique.

L’autre raison du mécontentement de la Nupes est qu’elle est majoritaire dans les territoires ultramarins (16 députés sur 27 font partie de l’alliance de gauche). Son camp s’estime donc plus légitime dans une commission centrée sur les Outre-mer. Ce à quoi répond Mansour Kamardine : « Les problématiques ultramarines ne sont pas la propriété privée du député Jean-Philippe Nilor, au même titre que les ultramarins et leurs élus ne sont pas ses biens meubles. »

Avec le retrait du député martiniquais, qualifiant la commission de « mascarade », il reste sept ultramarins (Mansour Kamardine, les Guadeloupéens Élie Califer et Christian Baptiste, le Martiniquais Marcellin Nadeau, le Néo-Calédoniens Philippe Dunoyer et Nicolas Metzdorf, et le Saint-Martinois Frantz Gumbs) sur 28.

Rédacteur en chef de Flash Infos depuis 2022. Passionné de politique, sport et par l'actualité mahoraise, ainsi que champion de saleg en 2024. Passé un long moment par l'ouest de la France, avant d'atterrir dans l'océan Indien au début de l'année 2022. Vous me trouverez davantage à la plage quand je ne suis pas à la rédaction.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1112

Le journal des jeunes

À la Une