A la mairie de Chirongui, on veut définitivement tourner la page

Six mois sont passés depuis l’élection de Bihaki Daouda à la mairie de Chirongui. Le contexte tendu autour de la condamnation de son prédécesseur, Andhounani Saïd (il a fait cependant appel), n’est toujours pas dissipé. Le nouveau premier magistrat de la commune du sud regrette cette situation, alors qu’il souhaite faire repartir des projets abandonnés.

Le maire de « la capitale du sud » et ses nouveaux collaborateurs ont voulu faire un point sur l’après-Andhounani Saïd et remettre les choses à plat alors qu’une scission du conseil municipal est en cours.

Un passif toujours entre les mains de la justice

Voyages aux frais de la mairie sans justification donnée, recrutement de proches sans qualification requise, marchés publics douteux, le fonctionnement de la mairie de Chriongui époque Andhounani Saïd avait fait la Une des journaux (voir Flash Infos du 28 avril). Est-ce qu’avec les condamnations de l’ancien maire, un de ses adjoints et de ses plus proches collaborateurs (ils ont tous fait appel) toutes les irrégularités avaient été corrigées au sein de l’hôtel de ville ? Le maire depuis six mois, Bihaki Daouda, n’en était pas certain. Il a donc demandé qu’un audit soit fait. Et les résultats montrent que les faits reprochés sont sans doute plus importants que prévus. « Il y a eu d’autres signalements », prévient l’élu, arguant que la justice n’en a pas encore fini Chirongui.

Le nouveau maire au tribunal administratif

Absent pour cause de congrès des maires, Bihaki Daouda sera jugé toutefois le 16 novembre, au tribunal administratif. En effet, la majorité formée en mai par Maesha, l’équipe de Roukia Lihadji, un élu de la droite solidaire et les Républicains s’est effritée au fil des mois. Ces derniers, proches de l’ancien maire, ont choisi de se dissocier de la nouvelle équipe et ont même attaqué le nouvel édile en justice en demandant qu’on lui retire ses délégations. Celui-ci « n’est pas inquiet ». Il a refusé dernièrement que ses anciens alliés ne fassent voter une délibération au conseil municipal sur ce même sujet et a retiré les délégations de deux des protestataires. Cependant, il dit ne pas fermer à la porte aux moins virulents d’entre eux. « Il y a des meneurs. Et pour les autres, il y aussi des effets de groupe. »

Les comptes financiers à nettoyer

Dans nos colonnes, le 22 septembre, le maire a évoqué ces quatre millions d’euros de factures impayées, laissées par l’ancienne équipe. Factures d’eau, d’électricité, de chantiers pourtant structurants pour Chirongui, la priorité du nouvel homme fort a été de remettre les comptes à plat. Selon ses dires, ce n’est pas facile, mais c’est bientôt le cas. « Les 4,5 millions d’euros sont quasiment soldés. » Le centre communal d’action sociale (CCAS), par exemple, a connu un important déficit. Sa charge salariale a considérablement augmenté avec les embauches sous le mandat d’Andhounani Saïd. Bihaki Daouda insiste sur l’aide apportée par les partenaires, dont les services de l’État, pour résoudre les problèmes de trésorerie de la commune aux 10.000 habitants.

Des services en pleine réorganisation

L’ancien directeur général des services, qui avait été maintenu à son poste en raison de l’appel de sa condamnation, a finalement présenté sa démission. C’est Issa Issa Abdou, candidat malheureux à la députation en juin, qui a repris cette fonction. Ce dernier doit mettre en place des fiches de poste pour chaque salarié. Ce, afin de ne pas reproduire les erreurs du passé.  En tout, une centaine de salariés avaient été embauchés par l’ancienne équipe, parfois sur la simple base de liens familiaux. « Il y avait un recours massif aux CDD (contrats à durée déterminée) et en contournant parfois les règles de l’administration », a constaté le nouveau maire. Il assure que la cinquantaine d’agents recrutés avec ce type de contrat ne sont pas restés. « Le directeur général adjoint est aussi parti. Il est retourné au Département », poursuit l’élu. Enfin, une directrice en charge de la recherche du foncier a été recrutée. Elle a pour objectif d’aider la commune dans sa recherche de terrains nécessaires à ses projets.

Les projets « abandonnés » sont repris

Marché couvert de Chirongui, plateau sportif de Tsimkoura, plusieurs chantiers stoppés ont redémarré. Et ceux envisagés sont en bonne voie, explique le maire. A Miréréni par exemple, le projet de première clinique privée portée par les Réunionnais de Clinifutur et l’implantation d’une unité d’accueil et d’hébergement pour les enfants et les adolescents polyhandicapés de l’Alefpa sont toujours sur les rails. En tout, en comptant tous les projets prévus dans les zones d’activité économiques de la commune (qui dépendent de la communauté du sud), « il y aurait 1.000 emplois prévus ».

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