Ce jeudi 11 février, deux communiqués du ministère des Outre-mer sont tombés coup sur coup : l’un en commun avec le ministre de la Santé Olivier Véran, et l’autre avec le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Pas grand chose de nouveau à se mettre sous la dent, si ce n’est l’annonce commune de l’envoi d’une mission d’évaluation pour étudier la mise en place d’un élément de sécurité civile rapide d’intervention médicale.
Au lendemain du conseil de défense et de sécurité nationale consacré au Covid-19, le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu s’est fendu de deux communiqués dans lesquels il est revenu sur les situations sanitaire et sécuritaire à Mayotte. L’occasion de dévoiler au grand public, et plus particulièrement aux médias métropolitains, tout un tas de mesures déjà connues sur l’île aux parfums.
Concernant le premier volet, il a été décidé avec le ministre de la Santé, Olivier Véran, d’envoyer un certain nombre de renforts en raison de la flambée épidémique que subit le 101ème département depuis plusieurs semaines. Avec pas moins de 2.429 nouveaux cas entre le 2 et le 8 février et un taux d’incidence évalué à 869.1, Mayotte continue de trembler malgré le confinement instauré vendredi dernier. Parmi les annonces, nous étions déjà au courant du dépêchement le 29 janvier dernier de la réserve sanitaire pour renforcer les équipes hospitalières ainsi que du déploiement le week-end dernier d’une équipe du service de santé des armées (31 personnels soignants et 8 militaires du régiment médical de l’armée de Terre). Comme nous le précisions dans notre édition de lundi dernier, le gouvernement attend l’avis favorable de la commission de sécurité pour ouvrir l’hôpital de Petite-Terre, qui pourrait à terme accueillir 40 patients soignés au CHM. Rien de nouveau sous le soleil des tropiques donc…
Au sujet du second volet, pas de folie non plus. À l’instar de la confirmation du maintien des deux pelotons de gendarmes mobiles, envoyés à la suite du triple meurtre dans le quartier de la Vigie les 23 et 24 janvier. « Ces effectifs seront stationnés à Mayotte tant que leur présence sera nécessaire », est-il ajouté. Une bonne manière de noyer le poisson sur son éventuelle présence à long terme… En revanche, 20 policiers doivent débarquer d’ici à mars afin d’assurer le complètement des effectifs de la direction territoriale de la police nationale tandis que 13 gendarmes supplémentaires doivent arriver d’ici l’été 2021 dans le but de créer une compagnie encore obscure et de renforcer la brigade Koungou. Cerise sur le gâteau, le territoire garde « en continu » trois intercepteurs des forces de sécurité intérieure « grâce à l’arrivée de personnels qualifiés depuis l’Hexagone » qui viennent s’ajouter aux moyens prévus dans le cadre de l’opération Shikandra. Entre les navires obsolètes, ceux réellement en état de marche et ceux qui doivent être acheminés, nous nous perdons un peu dans le compte…
Seule réelle nouveauté : la présence, depuis ce jeudi selon le ministère de l’Intérieur ou à partir de ce vendredi selon celui de la Santé (les joies de la communication interministérielle dirons-nous), d’une mission d’évaluation de la sécurité civile pour étudier la mise en place d’un élément de sécurité civile rapide d’intervention médicale. En d’autres termes, nous parlons ici de la possible implantation d’un hôpital de campagne afin de soutenir les capacités hospitalières en cas de saturation en soins intensifs.
En résumé ? Paris n’oublie pas son 101ème département et garde un œil attentif sur l’océan Indien. Heureusement ! Et si l’envie leur prend de venir faire une petite virée chez nous – depuis le temps qu’ils nous le promettent… Caribou !