Le collectif des associations de Mayotte reçu par la préfecture

Mardi durant près de deux heures, le collectif des associations de Mayotte a été reçu par la préfecture afin d’échanger sur les questions d’immigration clandestine. Une entrevue « utile sans doute » pour le directeur de cabinet Etienne Guillet, « sans réponse » pour le collectif des associations de Mayotte.

A sa demande, le collectif des associations de Mayotte a été reçu mardi par le directeur de cabinet de la préfecture, Etienne Guillet, afin de « demander à l’Etat un moratoire sur les régularisations des personnes en situation irrégulière », précise un communiqué émis par ce collectif. Une dizaine de personnes dont des membres du Codim, des Assoiffés du sud, des Femmes leaders se sont donc entretenues mardi midi avec le directeur de cabinet au sein de la préfecture de Grande-Terre.

Durant cette entrevue « longue et intense », ainsi que l’a qualifiée le sous-préfet, ont été évoqués de nombreux sujets relatifs à la question de l’immigration. Si les moyens alloués à la lutte contre l’immigration clandestine ont fait partie du panel des questions soulevées, le directeur de cabinet – qui était accompagné du procureur de la République et du colonel Leclercq, commandant de la gendarmerie – a également reprécisé quelques fondamentaux concernant le droit des étrangers. « On applique la loi : un étranger en situation irrégulière a le droit de demander un titre de séjour », a dû rappeler le directeur de cabinet au collectif. Un moratoire sur les régularisations opérées par la préfecture de Mayotte est donc inenvisageable, notamment au regard des textes internationaux. « L’enjeu était de rappeler que nous sommes dans un état de droit », a fermement martelé Etienne Guillet. Le procureur de la République a pu, quant à lui, expliquer un certain nombre de décisions judiciaires rendues dans un contexte social parfois difficile.

19 898 titres de séjour

Interrogé par le collectif sur les contrôles effectués lors de la délivrance des titres de séjour, le directeur de cabinet a souligné que le nombre de demandes baissait tandis que les chiffres de notifications de refus augmentaient. En 2016, selon la préfecture, 19 898 titres de séjour ont été délivrés dont plus de 16 000 au titre d’un renouvellement et 2488 demandes ont essuyé un refus. Au 31 août 2017, près de 13 000 titres avaient été octroyés pour plus de 2000 refus. Même si l’année n’est pas terminée et donc les chiffres pas arrêtés, Etienne Guillet estime que l’augmentation du nombre de refus de titres de séjour prouve bien un contrôle accru des demandes. « Nous sommes vigilants sur les titres de séjour que nous délivrons avec une grande parcimonie », a déclaré à ce titre le sous-préfet. « On est sortis sans réponse », juge pourtant un membre du collectif ayant participé à l’entrevue qui ajoute du bout des lèvres : « On verra bien la suite à donner à cet échange ». Peu diserts, les membres n’ont pas souhaité communiqué davantage d’informations à la presse présente sur place.

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