La Maison de Mayotte à Paris est en grève

Depuis lundi, la Maison de Mayotte à Paris est en grève. 12 agents sur 20 protestent contre leurs conditions de travail, et la suppression de la prime de dépaysement, correspondant à 30 % de leur salaire.

Fin des années 80, la Maison de Mayotte voit le jour en tant que structure associative. En 2003, elle devient un service du Conseil départemental. Depuis, les interrogations sont nombreuses quant aux actions menées par ce service, et sa visibilité.

 

Méconnue par bon nombre de mahorais, la Maison de Mayotte a été créée dans le but d’être une vitrine du 101ème département à Paris. Si son action est aujourd’hui recentrée sur les étudiants mahorais et leurs problèmes, c’est par manque de moyens, explique Djaouharia Mohamed, déléguée adjointe. “Ça fait des années qu’on nous dit qu’on fait rien. On aimerait mener des actions, assister à des salons comme les autres départements, on nous donne pas les moyens”, lance-t-elle. Alors faute de projets, la délégation est devenue un pôle social pour les Mahorais de l’hexagone. “Les étudiants ou les familles viennent nous voir quand ils ont des problèmes, on fait beaucoup de réinsertion.” Un rôle que la structure prend très à coeur, relatant les nombreux problèmes auxquels font face les Mahorais de la capitale, et les solutions trouvées. Deux ans plus tôt, la délégation avait encore quelques moyens. “Nous avons porté le trophée de l’art culinaire créole, le forum pro jeunesse, aujourd’hui tous nos projets sont en stand-by”, continue-t-elle.

 

“Si vraiment on ne sert à rien, qu’on ferme la Maison de Mayotte !”

 

Assister au salon de l’agronomie, ou encore à la foire de Paris, c’est ce qu’aimeraient les agents de Maison de Mayotte. Ces demandes, comme celle d’avoir une visite médicale avec un médecin du travail, sont restées sans réponse. Si aujourd’hui, la majorité des agents a décidé de grever, c’est parce que la majoration qui leur était versée en raison de leur éloignement, a été supprimée depuis fin août, et cela sans préavis. Une décision aux conséquences lourdes, selon Djaouharia. “La vie est chère à Paris, c’était une prime d’installation. Aujourd’hui, certains ont vu les huissiers débarqués chez eux. Passer d’un salaire de 2200 à 1600, ce n’est pas rien.” Elle n’hésite pas à parler de mépris, et de manque de considération. “Si vraiment on ne sert à rien qu’on ferme la Maison, et qu’on nous rapatrie à Mayotte. C’est les Mahorais d’ici qui vont en pâtir”, s’exclame-t-elle. Face à ce ras-le-bol, les agents ont rencontré le président du Conseil département, Soibahadine Ibrahim Ramadani, fin septembre. Ce dernier a rappelé la situation difficile dans laquelle se trouvait la collectivité, promettant tout de même des solutions d’ici 2017. En attendant, aucun service téléphonique n’est assuré à la Maison de Mayotte, les autres agents des provinces devraient se joindre au mouvement. 

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