La municipalité de Petite-Terre fait partie des deux seules de l’île (avec Chirongui) à voir son budget validé par la préfecture de Mayotte, après un examen des comptes par la chambre régionale des comptes La Réunion-Mayotte. Cette particularité est due à l’absence de majorité autour des deux maires, Madi Madi Souf à Pamandzi et Bihaki Daouda dans la commune du sud, lors des votes des budgets. La CRC a rendu public son avis sur la situation budgétaire de Pamandzi, le 20 juillet, et celui-ci se veut assez critique. Pour le budget primitif 2023, « si les déficits prévisionnels s’inscrivent dans la trajectoire de redressement retenue par la chambre dans son avis du 21 juillet 2022, la situation budgétaire reste toujours déficitaire. Elle constate que le niveau de déficit de la section de fonctionnement reste préoccupant. Les mesures prises par la commune pour redresser ses comptes sont donc jugées insuffisantes », constate-elle. Elle incite sur la réduction de la masse salariale, « notamment en agissant sur les contrats à durée déterminée ». Sous la précédente mandature, elle était passée de de 5,4 millions d’euros en 2018 à 8,7 millions d’euros en 2020. La nouvelle majorité autour de Madi Madi Souf a bien amorcé une baisse (8,1 millions d’euros en 2021, 7,9 millions d’euros l’année dernière), toutefois, celle-ci s’avère encore insuffisante pour la CRC qui préconise de passer sous les 7,4 millions d’euros en 2023.
Autre recommandation qui n’a pas été suivie des faits. L’instance a demandé que la commune augmente ses impôts. Les taux fonciers sont aujourd’hui fixés à 22,56 % (la moyenne des communes mahoraises est à 17,15%) pour le bâti, 12,26 % (moyenne à 7,98%) pour le non bâti et 20 % (moyenne à 30,5%) en ce qui concerne la taxe d’habitation sur les résidences secondaires. Elle souhaiterait qu’ils soient augmentés à 33,36 %, 33,36 % et 30,05 % en 2023.
Ainsi, pour le budget primitif 2023 présenté au préfet de Mayotte, en prenant en compte les résultats reportés des années précédentes et les corrections de la CRC, les dépenses de fonctionnement s’établissent à 12,9 millions d’euros et les recettes à 12,5 millions d’euros. En investissement, les dépenses seront limitées à six millions d’euros, tandis que les recettes plafonnent à 4,8 millions d’euros.
Romain Guille est un journaliste avec plus de 10 ans d'expérience dans le domaine, ayant travaillé pour plusieurs publications en France métropolitaine et à Mayotte comme L'Observateur, Mayotte Hebdo et Flash Infos, où il a acquis une expertise dans la production de contenu engageant et informatif pour une variété de publics.