« Il faut montrer qu’on est capable de produire de l’excellence à Mayotte »

Rassemblés pour un colloque, le maire de la commune Ambdilwahedou Soumaïla et le recteur Jacques Mikulovic ont exposé aux enseignants et familles présentes les grandes lignes de cette politique de l’excellence. Ils intervenaient ainsi lors de la première journée du forum de l’excellence, à l’hôtel de ville de Mamoudzou, le vendredi 9 juin.

« L’excellence doit pénétrer chaque domaine et secteur de la vie de nos enfants. » C’est ce qu’affirme Ambdilwahedou Soumaïla, maire de Mamoudzou, lors de la séance protocolaire du forum de l’excellence « ForLexc ». Cet événement, organisé par la commune et le rectorat, a pour objectif d’expliquer aux Mahorais et Mahoraises l’importance de l’excellence sur l’île, notamment dans l’éducation. Pousser les élèves à donner le meilleur d’eux même et à atteindre l’excellence, telle est la solution proposée pour offrir à tous les jeunes de l’île un meilleur accès à la vie universitaire et professionnelle. Sur l’île, 43% des jeunes Mahorais sont en situation d’illettrisme, et plus de 80% des élèves sont en difficulté avec les savoirs fondamentaux (lire, dire, écrire, compter). « C’est énorme », s’exclame Jacques Mikulovic, recteur de Mayotte. « Nous devons absolument réagir face à cette situation. Le meilleur passeport vers la réussite, c’est l’accès à l’éducation» En s’attaquant au système éducatif et en créant des parcours d’excellence, la commune de Mamoudzou espère « rattraper son retard par rapport aux autres départements », explique Inayatie Kassim, adjointe au maire en charge de l’excellence éducative et des affaires scolaires à Mamoudzou.

L’excellence, c’est un défi pour Mayotte, tant pour les élèves, que pour les professeurs. Pour renforcer les savoirs fondamentaux, « il faut adapter les méthodes d’enseignement et la formation des enseignants à la singularité du territoire », estime le maire. Il faut aussi prendre en compte la réalité des conditions de vie et d’apprentissage des jeunes. « Combien d’élèves studieux et volontaires s’éclairent le soir à la bougie, au XIXème siècle, dans le 101ème département français ? » tonne-t-il. « Les élèves doivent bénéficier d’un environnement d’apprentissage de qualité, nous devons tout mettre en œuvre pour développer chez nos enfants, la culture de l’effort en dépit des difficultés matérielles et […] budgétaires ! », ajoute-t-il.  C’est parmi eux « que nous devons trouver les dirigeants de demain, les entrepreneurs, les médecins, les enseignants… »

Les parents, piliers de l’apprentissage

Dans l’apprentissage, les parents jouent un rôle central. Lors du colloque, les représentants des différentes institutions ont tenu à souligner l’importance de leur soutien et de leur aide dans la réussite scolaire. « Les familles doivent être au centre de l’éducation. C’est leur rôle d’échanger avec les collectivités et le rectorat », affirme Inayatie Kassim. « Il faut les associer à cette dynamique de l’excellence », poursuit le recteur. « Parce que la réussite d’une éducation, c’est forcément l’engagement de tous les acteurs : les parents, l’école, les collectivités, les associations. Il n’y a qu’en travaillant ensemble et en combinant nos forces qu’on atteindra les résultats. » Dès le lendemain, samedi, un « village des parents » était organisé au lycée des Lumières à Kaweni, pour réunir les familles et échanger sur la question.

L’excellence ne s’atteint pas en un jour. Les résultats de l’initiative de la ville et du rectorat ne seront pas immédiats, et le maire de Mamoudzou en est bien conscient. Il demeure toutefois positif et confiant : « Aux jeunes, je dis que l’excellence est une quête continue, un chemin ». Et sur le long chemin de l’excellence, plusieurs étapes sont déjà prévues : une soirée de « l’excellence féminine » le 21 juillet, ou encore « un mois de l’écriture » prévu en septembre prochain.

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