La base résiste. Alors que les organisateurs de la grève générale avaient appelé à la levée des barrages dès lundi soir, les obstructions routières se sont poursuivies mercredi sur l’île, au grand dam de l’intersyndicale et du collectif.
Longoni, Tsararano, Chirongui, Chiconi, Coconi, Dembéni, Nyambadao et Koungou : huit barrages paralysaient encore l’île mercredi, en fin d’après-midi, selon la préfecture. Celui de Koungou n’était pas tenu par des manifestants en fin de journée. Ces barrages se sont donc multipliés, par rapport à mardi, mais « leurs conditions sont plus permissives », indique la préfecture, précisant qu’ils laissaient passer les piétons et les véhicules sanitaires, de secours et des forces de l’ordre (à l’exception de Longoni, qui ne laisse passer que les piétons).
« On a eu un problème de communication », reconnaît Maoulida Momed, un des leaders du mouvement. « On continue le travail de pédagogie auprès des barragistes », déclare celui qui espère une levée totale des barricades pour vendredi. Désormais, nous apprend-il, les manifestants demandent que la France « accélère le travail diplomatique » avec les Comores et qu’elle confirme « que dès que la crise diplomatique sera résolue, les reconduites à la frontière reprendront ». L’intersyndicale et le collectif devaient faire remonter cette demande auprès du préfet mercredi après-midi, en marge d’une réunion avec le délégué du gouvernement.
Les nombreux points de blocage encore en place ont sans doute compliqué l’action de la Deal (Direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement) ce mercredi. La veille, la levée partielle des barrages a permis de « dégager un certain nombre d’axes qui ont été rebloqués pour partie dans la même journée », souligne le chef du service infrastructures. « Nous ne sommes pas là pour lever les barrages. On vient une fois que la préfecture nous en a donné l’ordre à la suite ou en accompagnement des forces de l’ordre pour lever les encombrants qui bloquent la circulation », poursuit-il. « S’il y a des gens sur les barrages, on n’intervient pas. » Parmi les interventions menées mardi sur les routes nationales et départementales, celle sur la RD3 entre Vahibé et Miréréni retient l’attention, puisqu’il y avait « énormément d’arbres tombés ».
Et le chef du service infrastructures de la Deal d’ajouter : « Des grévistes ont pris le parti de dire qu’ils nous rendent service en coupant des arbres. » La réalité est toute autre. « C’est un vrai souci. Nous, ça nous pose des difficultés au niveau de l’exploitation du réseau routier et sur la problématique de la biodiversité et de la gestion du réseau en eau », affirme-t-on du côté de la Deal.
Par ailleurs, dans ce contexte de multiples obstructions, « on n’est pas en capacité d’assurer le patrouillage et la sécurité des usagers de la route », déplore le chef du service infrastructures. Pire : la Deal manque d’enrobés pour boucher les nids-de-poule, du fait de la fermeture de l’usine de Koungou qui les produit, en raison de la grève. Les trous s’accumulent, notamment sur le réseau départemental.
Le responsable de la Deal indique également que le week-end du 24-25 mars a été marqué par l’effondrement d’un ouvrage hydraulique dans le secteur de Dzoumogné. Et comme « les gros engins sont stockés au parc de Kawéni », impossible de faire une réparation complète. Une solution provisoire a été mise en œuvre. La Deal arrive à « continuer de travailler sur le glissement de Majicavo » qui s’est produit mi-mars mais de nombreux autres travaux ont été retardés. « Pour revenir à la normale, ça va être compliqué ».
Une autre interception de kwassa par des villageois
Un kwassa a été intercepté mercredi en fin de matinée par des villageois à Bouéni, a confirmé la préfecture. Vingt personnes à bord ont été interpellées, majoritairement des Africains originaires du Burundi et du Rwanda, et quelques Comoriens.
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