Fonds européens : une enveloppe de près de 470 millions d’euros pour la programmation 2021-2027

Ce jeudi 31 mars, se tenait un comité de suivi sur le fonds européen de développement régional (Feder) et le fonds social européen, en présence des membres de la commission européenne, Gaëtane Meddens et Michel Wolf. Ce rendez-vous a notamment permis de dégager les objectifs, les priorités et les montants alloués pour 2021-2027, mais aussi de dresser un bilan de la période 2014-2020.

« Mayotte a l’un des taux de dépense les plus faibles de France. Ces difficultés doivent être surmontées au plus vite pour établir un bon niveau de régularité de l’utilisation des fonds. » Face au groupement d’intérêt public « L’Europe à Mayotte », réuni à l’occasion du comité de suivi Feder/FSE dans l’amphithéâtre du centre universitaire de formation et de recherche de Dembéni, ce jeudi 31 mars, Michel Wolf de la commission européenne ne passe pas par quatre chemins pour dire que le temps presse.

D’où ce point d’étape nécessaire alors que les programmations opérationnelles 2014-2020 et 2021-2027 se chevauchent jusqu’en décembre 2023, date de clôture de la première phase. « Il reste 70% du Feder à certifier en à peine deux ans », insiste Maxime Ahrweiller, la nouvelle secrétaire générale des affaires régionales. Si l’enveloppe de 140 millions d’euros est programmée à 102.79%, le taux de certification ne s’élève pour le moment qu’à 29.04%. Pour relever ce pourcentage, l’autorité de gestion représentée par l’État et le Département aspirent à mettre les bouchées doubles et financer de nouveaux projets d’eau et d’assainissement, la déchetterie de Malamani ou encore le ponton de Petite-Terre.

Un bonus de 130 millions d’euros

Idem pour le fonds social européen, qui développe « une stratégie de croissance inclusive […] en soutenant une économie créatrice d’emplois », précise Gaëtane Meddens, elle aussi présente sur le territoire pour le compte de la commission européenne. La barre des 62 millions d’euros est encore loin d’être atteinte ! Une hérésie sachant que cette manne financière peut jouer un rôle prépondérant dans plusieurs volets tels que l’intégration des jeunes, l’emploi et la lutte contre la pauvreté. Par ailleurs, la représentante de Bruxelles invite les acteurs locaux à se manifester pour l’axe 11 sur les capacités administratives qui « ne figurera plus » sur la prochaine période. À ces deux montants se greffent 130 millions d’euros dans le cadre du REACT-EU, la réponse à la crise du Covid-19. « Ces dispositions financières additionnelles doivent se consommer dans le calendrier existant, il n’y a pas de prolongation possible », rappelle Michel Wolf. Des liquidités supplémentaires pour lancer l’aménagement touristique de l’îlot M’Tsamboro, l’extension du quai numéro un à Longoni, le chantier du Caribus, ou encore le développement de la filière agro-alimentaire via un projet de conditionnement de fruits et légumes.

L’enveloppe du Feder plus que doublée

Dans le même temps, la programmation 2021-2027 se trouve déjà dans les starting-blocks ! Avec 347 millions d’euros, le Feder se structure autour de sept grandes priorités telles que l’innovation économique, le très haut débit et la fibre, la gestion durable de la ressource en eau, les moyens de transports propres (téléphérique, navettes maritimes, pistes cyclables), l’amélioration de la mobilité durable (port), l’inclusion… Des pistes concrètes sont d’ores et déjà fléchées : 77 millions d’euros pour l’eau et l’assainissement, 18 millions d’euros pour les projets aéroportuaires, 5 millions d’euros pour les projets non urbains, 10 millions d’euros pour la formation, 17 millions d’euros pour la santé, 10 millions d’euros pour le logement. Il faut ajouter une allocation spécifique versée aux régions ultrapériphériques de l’ordre de 55 millions d’euros qui sera réservée pour la construction de la piste longue. « Ce programme est susceptible d’évolution, mais il n’y aura pas de changement majeur. Nous attendons simplement son adoption [auprès de la commission européenne] », confie Maxime Ahrweiller.

60 millions d’euros pour l’insertion et l’emploi

Pour le FSE, la ligne de conduite à suivre semble également déjà toute tracée. Son enveloppe d’environ 120 millions d’euros se concentre pour près de la moitié à l’insertion professionnelle et l’inclusion sociale des personnes les plus éloignées de l’emploi. Pour autant, le GIP « L’Europe à Mayotte » n’oublie pas l’insertion, les jeunes et la réussite scolaire, ainsi que le renforcement des compétences, l’amélioration des systèmes de formation initiale et continue et l’adaptation aux mutations économiques. Ce dernier point s’avère « un réel défi », comme le rappelle la secrétaire régionale aux affaires régionales, tant la période 2014-2020 n’a pas été un franc succès dans ce domaine. Concernant la faible marge de manœuvre financière sur la promotion d’un marché du travail inclusif et un environnement du travail adapté et sain, sur l’aide matérielle aux plus démunis, et sur l’innovation sociale et l’essaimage de dispositifs innovants, il est nécessaire dans un premier temps de « réaliser tout un travail d’animation ».

À la lecture de ces chiffres, les sourires peuvent être de sortie. Toutefois, « il ne faut pas tout miser sur les fonds européens, il faut aussi chercher de la complémentarité », insiste le préfet de Mayotte, Thierry Suquet. En d’autres termes, les dispositifs nationaux devront venir compléter ces fonds puisque les taux maximums de cofinancement seront de l’ordre de 85%. En attendant, l’heure est au travail. « L’année 2022 est déjà bien engagée », rappelle Michel Wolf, comme pour indiquer que les millions peuvent repartir aussi vite qu’ils ne sont arrivés.

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