Les fonds européens se dépoussièrent au service des porteurs de projets mahorais

Le groupement d’intérêt public de Mayotte consacré aux fonds européens s’est présenté aux porteurs de projets privés et publics ce vendredi 26 novembre à l’Hôtel de ville de Mamoudzou. L’objectif est de rendre plus accessibles les subventions européennes qui sont très réglementées et parfois impossibles à obtenir pour les porteurs de projets mahorais.

La salle de réunion de la mairie de Mamoudzou était pleine à craquer ce vendredi matin. L’atelier consacré aux fonds européens a attiré de nombreux porteurs de projets provenant des secteurs privé et public. Un engouement qui n’étonne pas puisque le sujet intéresse les gens, mais manque de clarté pour certains. « D’une manière générale, les fonds européens ont une mauvaise image car les gens pensent que c’est trop compliqué, que ce n’est pas accessible, ce qui est faux. La réglementation est juste très exigeante parce que c’est le domaine de la dépense publique le plus contrôlé », indique Ali Soula, le directeur du groupement d’intérêt public « L’Europe à Mayotte ». C’est pour cette raison que le GIP a créé un pôle animation afin d’être au plus près des intéressés et faciliter les démarches qui peuvent être fastidieuses.

Cette nouveauté est une nécessité pour les porteurs de projets qui se sentent souvent abandonnés et ne savent pas quoi faire. « Nous sommes le guichet unique, le portail d’entrée de tous porteurs de projets. Nous allons les recevoir, analyser les dossiers dans le cadre d’une pré-instruction avant de passer la main vers les services instructeurs », explique Naïla Louison Boura M’colo, responsable adjointe du pôle animation. Situé au port de Longoni, il a également pour mission de vulgariser le jargon lié aux fonds européens et pour cela, l’équipe est étoffée. L’ancien GIP Mayotte consacré à l’Europe pour la période 2014-2020 regroupait huit instructeurs, contre 19 pour 2021-2027. Ils pourront notamment résoudre les problématiques qui reviennent souvent lors de la construction des dossiers. « La rédaction du projet pose souvent problème, parfois la formulation peut tout changer et ne correspond pas forcément au fonds visés », affirme Naïla Louison Boura M’colo.

Objectif : consommer l’ensemble des fonds européens

La présidence du GIP l’Europe à Mayotte de 2021 à 2027 est partagée entre la préfecture et le conseil départemental. Une première pour le territoire, puisque les fonds européens régionaux ont toujours été gérés par l’État à Mayotte. L’enjeu est donc plus important pour le 101ème département qui doit faire ses preuves et montrer qu’il est capable de gérer les budgets attribués dans leur totalité. « Nous devons consommer l’ensemble des fonds qui sont mis à disposition de Mayotte. Notre premier objectif est que le fonds REACT-EU de 135 millions d’euros puisse être consommé totalement et que les opérations puissent être livrées au 31 décembre 2022 », précise Ali Soula. Autrement, l’enveloppe repartira à Bruxelles, alors que l’île a grandement besoin de cette somme pour son développement.
Le nouveau directeur de ce GIP, magnat de la finance et débauché à Bercy, a de grandes ambitions pour la programmation 2021-2027, période pendant laquelle les fonds européens attribués à Mayotte doivent être utilisés. « Tout doit être effectué à la fin de l’année 2025 parce que nous devons démontrer aux autorités nationales et européennes que nous sommes en capacité d’utiliser les fonds européens. Ce n’est pas de l’incantation, je le dis parce que j’en suis convaincu, et ça va se réaliser. » Rendez-vous donc en 2027 pour faire le point sur la situation et compter le nombre de projets qui auront vu le jour grâce à l’Europe.

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