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« Il ne faut pas traiter le problème de l’immigration avec passion, mais avec intelligence »

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Munia Dinouraini, une benjamine prête à redistribuer les cartes de la politique

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Discorde à la mairie de Mamoudzou

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Julien Kerdoncuf, sous-préfet à Mayotte en charge de la lutte contre l’immigration clandestine : “Nous n’avons pas constaté d’arrivées de kwassas liés au Covid”

Alors que l’épidémie de Covid-19 continue sa propagation à Mayotte et que le flou règne sur la situation sanitaire en Union des Comores, la LIC se poursuit, d’ailleurs amplifiée pour limiter l’impact que pourrait avoir l’importation de nouveaux cas sur le territoire. Pour autant, après une baisse, les arrivées de kwassas tendent à reprendre depuis quelques jours, sans qu’elles ne soient a priori imputables au Covid-19. Le point avec Julien Kerdoncuf, sous-préfet délégué à la lutte contre l’immigration clandestine. 

Circonscription sud. Ahumad Salime est candidat divers droite dans la deuxième circonscription de Mayotte aux élections législatives qui auront lieu les dimanche 30 juin et 7 juillet. Sous la bannière du Front des patriotes de Mayotte, celui qui a longtemps défendu politiquement la cause environnementale en s’engageant pour les Verts, avant un revirement auprès du parti Solidarité et Progrès, a décidé de se présenter aux électeurs sans étiquette, notamment motivé par la lutte contre l’insécurité.

 Si vous étiez député, qu’est-ce que vous feriez pour…

Limiter l’immigration irrégulière ?

Ahumad Salime : C’est très simple. Je propose qu’on régularise tous les étrangers qui sont à Mayotte, ceux qui sont déjà là. Car il y a des gens qui méritent d’être régularisés. Il y en a, ça fait quarante ans qu’ils sont là, qu’ils ont apporté des choses à Mayotte, de la valeur positive pour Mayotte. Donc, on ferme les frontières et on régularise tous ceux qui sont dedans. Après, les nouveaux arrivants, eux, on leur demande de rentrer avec un visa. Face à un robinet qui coule, il ne faut pas essuyer l’eau, mais fermer le robinet d’abord. Il faudrait donc fermer les frontières pendant deux ans, on régularise ceux qui sont là, certains sont même nés ici et sont bloqués. Le « rideau de fer » déployé actuellement, ce n’est pas assez pour fermer les frontières. Il faut responsabiliser et donner les moyens aux maires qui habitent dans les zones où les gens rentrent de contrôler les entrées. Sans pour autant utiliser une méthode musclée. Il faut les moyens humains de dissuader. Et une autre solution à long terme, c’est de réellement sanctionner l’État comorien et développer les Comores. Si les gens viennent ici, c’est pour deux choses : l’éducation et les soins, notamment pour les femmes enceintes. Il faut que les écoles, les dispensaires et les hôpitaux se développent là-bas, et on réduira de deux tiers l’immigration ici. Il ne faut pas traiter le problème de l’immigration avec passion, mais avec intelligence.

Renforcer la sécurité ?

A.S. : Il faut passer par l’application des lois. Pour régler le problème de l’insécurité, il y a les sanctions. Les jeunes ne sont pas sanctionnés. Il va falloir aller à Paris et demander à la rigueur qu’il y ait une loi spécifique pour permettre aux jeunes qui n’ont pas été formés, qui sont en oisiveté, d’être sanctionnés. Il n’y a pas de sanction, c’est pour cela que la délinquance est là. Aujourd’hui, il n’y a pas de liberté de circulation à cause de la peur de circuler, notamment de nuit, il faut trouver des solutions, former ces jeunes. Certains disent que cette violence vient de l’immigration. Je ne veux pas qu’on rentre dans l’excès, il y a deux types d’immigrés : il y a les immigrés légaux, car un pays ne peut pas vivre en autarcie, Mayotte ne peut pas vivre sans la région et les étrangers. Il faut une immigration positive et choisie. Mais maintenant, je suis pour la fermeté à l’encontre des descendants d’immigrés qui sont là et qui sabotent Mayotte. Pour l’instant, je trouve que la législation est trop laxiste. Il faut former les jeunes qui veulent être formés, je pense que c’est important. Je n’ai pas le remède miracle, mais il est temps que nous expliquions que trop, c’est trop. Nous avons envie de vivre dans une île en paix.

Garantir une eau quotidienne ?

A.S. : Le problème de l’eau, c’est un problème très facile à régler. Il suffit, et je le propose depuis longtemps, qu’on crée deux sortes de robinets. Des robinets bleus, d’eau potable, et des robinets d’une autre couleur, d’eau non potable. Quand les Mahorais veulent laver leur voiture, faire la vaisselle, la lessive, ça ne sert à rien d’utiliser l’eau potable. Il faut donc refaire les canalisations partout. Une chasse d’eau, c’est dix litres pour une personne, ça ne sert à rien d’utiliser de l’eau potable et de la jeter dans les toilettes. Il faut prendre de l’eau inutile, comme celle salée de l’usine de dessalement. Puis aussi, il faut qu’il y ait au moins trois retenues collinaires. Il faut renforcer celles existantes, et en construire une autre au Sud. Il faut aussi un retour à la nature, c’est-à-dire ne plus déboiser les zones au bord des rivières. Il faudrait faire des bassins en parallèle pour stocker l’eau. Parce que là on vient de faire quatre mois intenses de pluie, mais ça n’a pas été gardé. On va encore avoir des coupures d’eau. Il suffit de faire des bassins en plus des retenues collinaires.

Faire aboutir une loi Mayotte ?

A.S. : Il faut d’abord sensibiliser tous les députés de métropole et les autorités sur les vrais problèmes de Mayotte. Car là-bas, ils ne sont pas au courant des vrais problèmes de Mayotte. Je me rappelle, quand j’étais chez les Verts, je demandais cent affiches pour faire campagne à Mayotte. On m’a dit que cent, cela faisait beaucoup, et qu’on allait m’en donner une dizaine. Je répondais que non, Mayotte avait besoin de centaines d’affiches. Cela montre qu’en métropole, ils ne sont pas sensibilisés. Beaucoup de ministres arrivent ici, en vingt-quatre heures, ils ne voient pas Mayotte. Les Mahorais ont besoin de la métropole, et les métropolitains ont besoin de Mayotte, par exemple au niveau stratégique. Si la France perd Mayotte, la France n’est plus une puissance. Et Mayotte a besoin de l’administration, de la technologie française.

Améliorer l’attractivité du territoire ?

A.S. : Il faut développer le tourisme, c’est ça le plus important. Deuxième chose, réguler le problème d’insécurité. Puis développer l’économie. Mayotte ne peut pas vivre sous perfusion métropolitaine. Le tourisme peut apporter de l’argent à Mayotte. Il faut redorer l’image de Mayotte en montrant que Mayotte, ce n’est pas seulement la délinquance, ce n’est pas seulement la violence. Ce sont aussi les plages, c’est aussi l’ylang-ylang. Il y a un tourisme à développer. Par exemple, Mayotte est un des seuls territoires français musulmans. Pendant le mois de ramadan, on pourrait accueillir des touristes des pays environnants. Le tourisme ne peut pas venir que de métropole, car c’est loin, il faut aussi qu’il vienne de La Réunion, de la région. Les Qataris pourraient venir par exemple.

Préserver l’environnement ?

A.S. : Pour préserver l’environnement, il faut d’abord renforcer la forêt mahoraise, c’est-à-dire multiplier la reforestation de Mayotte. Je propose qu’on renforce chaque commune avec des bois, mais qu’on utilise des arbres médicinaux. Il pourrait même il y avoir un concours sur le modèle de Mayotte fleurie pour les arbres médicinaux. Chaque maire qui a fait beaucoup de reboisement, il faudrait qu’il ait des aides de la part de l’État, pour encourager la protection de l’environnement, la reforestation de Mayotte. Il faut aussi refaire des lois sur les sachets plastiques, car il y a déjà des lois, mais les gens partent ailleurs et en ramènent plein. Donc il faut des sanctions. Puis il faut développer le tourisme, mais le tourisme à la mauricienne, c’est-à-dire pas un tourisme de masse, car ce n’est pas bon pour la nature, mais des petites unités touristiques. Puis, il faut aussi renforcer la coopération. Mayotte ne peut pas s’en sortir toute seule, elle doit coopérer avec les Comores et avec Madagascar, par exemple pour la viande. Si Mayotte veut avoir une autosuffisance en viande, il va falloir déforester et utiliser beaucoup d’eau. Donc par exemple, il faut qu’on compense ça avec la coopération avec Madagascar.

Développer quelles infrastructures ?

A.S. : En priorité, c’est surtout les routes, les transports qu’il faut développer. C’est la première chose. Beaucoup d’élus voudraient qu’on fasse des autoroutes, comme à La Réunion. Mais je pense qu’il faudrait plutôt faire des barges-navettes. Il faut deux barges Petite-Terre aller-retour, même quatre, faire un petit port ou un petit stockage à Trévani, un à Dembéni, des barges-navettes pour circuler dans l’île, ça permettra de réguler la circulation. Les autoroutes, ça ne servirait à rien. Il faudrait aussi développer les bus, comme avec des bus à étage, cela réduirait les embouteillages. Mais il faut des bonnes routes. Puis je voudrais aussi développer l’énergie solaire. On va mendier du pétrole, alors qu’on peut avoir du solaire ici. Mayotte est tout le temps ensoleillée, 24h/24. Les mairies sont obligées de donner de l’argent aux mosquées pour payer l’électricité. Il suffirait d’y mettre des panneaux solaires pour réduire de moitié le budget de la mairie. On pourrait aussi mettre des panneaux solaires sur la prison de Majicavo. Et on pourrait même faire de l’énergie marémotrice, et à Choungui, dans la commune de Kani-Kéli, on pourrait faire de l’éolien.

Arriver à la convergence sociale ?

A.S. : Une fois que je serai député, je vais me battre pour faire partie de la commission des affaires sociales. L’ancien député Mansour Kamardine y était, mais j’ai l’impression qu’il n’a pas poussé le dossier à fond. Les inégalités sociales doivent être réduites. Beaucoup de jeunes sont devenus délinquants à cause de ça. Je veux une égalité sociale totale avec la métropole. Et puis il y a un lobbying à faire. En métropole, ils ne connaissent pas Mayotte. Ce lobbying n’est pas fait. Il y a une incompétence politique actuellement, il n’y a pas le patriotisme de vouloir expliquer. Il y a même des élus à Mayotte qui ne sont pas fiers d’être français, beaucoup sont là uniquement en tant qu’élus gestionnaires, mais se fichent de la culture française. Ils ne sont pas amoureux de la France, c’est ça le problème.

La biographie du candidat

Âgé de 59 ans, Ahumad Salime se présente sans étiquette, sous la bannière du Front des patriotes de Mayotte. Il ne s’alliera ni avec l’extrême-droite, ni avec l’extrême-gauche, et rejoindrait davantage le groupe « divers droite » à l’Assemblée nationale. Il lance les Verts à Mayotte dans les années 1990. En 2010, voyant que la protection de l’environnement ne provoque pas l’intérêt qu’il voudrait, notamment auprès de la jeunesse, il se retire de la vie politique jusqu’en 2017, année à partir de laquelle il s’affilie au parti Solidarité et Progrès de Jacques Cheminade. Il s’est présenté quatre fois à des élections législatives au cours de sa vie, dont aux dernières, en 2022, comme candidat Solidarité et Progrès. Depuis 1995, il est secrétaire administratif, et travaille aujourd’hui à la préfecture de Mayotte au service urbanisme et environnement.

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