Estelle Youssouffa : « Se remettre au travail au plus vite »

Circonscription nord. Élue députée pour la première fois il y a deux ans, dans la première circonscription de Mayotte, Estelle Youssouffa brigue un second mandat de parlementaire, accompagnée de Fatourani Mohamadi comme suppléante. Elle entend remettre au plus vite sur la table le projet de loi Mayotte, dans la globalité des différents sujets qu’il traite.

Si vous êtes réélue députée, quest-ce que vous feriez pour…

Limiter l’immigration irrégulière ?

Estelle Youssouffa : Il ne me paraît pas possible de faire de fausses promesses aux électeurs et aux électrices mahorais. L’issue de ces élections législatives est plus qu’incertaine et il est impossible de dire quelle sera la majorité à Paris, et même s’il y en aura une. Ce que je sais, en revanche, c’est qu’il s’agit pour moi d’avoir l’honneur et la responsabilité de continuer la mission que m’ont confiée les Mahoraises et les Mahorais lors de mon premier mandat. C’est-à-dire remettre la loi Mayotte sur la table de travail avec le gouvernement qui sera formé à Paris, quel qu’il soit. Moi, je veux continuer à pousser nos dossiers, c’est-à-dire, dans la loi Mayotte, l’abrogation du droit du sol et l’abolition du visa territorialisé, qui permettront de mettre fin à la machine migratoire qui est en train de déstabiliser notre département.

Garantir une eau au quotidien ?

E.Y. : Je pense effectivement qu’il est urgent de continuer à travailler sur la production d’eau potable. Cela veut dire, enfin, aboutir à une retenue collinaire et une usine de dessalement qui ne détruisent pas notre environnement. Cela veut dire aussi travailler sur les énergies renouvelables pour cette production d’eau potable afin que la facture d’électricité ne soit pas hors de prix pour les foyers mahorais. C’est valable aussi pour la facture d’eau. Cela veut dire également travailler sur une logique de consommation d’eau potable qui distingue la consommation pour notre économie et celle des foyers particuliers. Il y a effectivement beaucoup de dossiers sur la table.

Renforcer la sécurité ?

E.Y. : Comme tous les élus, je demande à ce qu’on reprenne l’opération Wuambushu de manière massive et durable pour détruire l’habitat clandestin. C’est l’un des grands chantiers qui reste à faire sur cette question de la violence et de l’insécurité. L’accaparement des terrains publics est un vrai problème à Mayotte. On le voit, c’est un problème de sécurité et de santé publique.

Faire aboutir une loi Mayotte ?

E.Y. : Je pense qu’il est important de remettre sur la table de travail à Paris les questions de santé, puisque l’hôpital s’est complètement effondré alors que l’épidémie de choléra tue de plus en plus sur l’île et que cette épidémie progresse. Il y a la question des rémunérations des soignants qui doit être complètement remise à plat pour que nos statutaires à Mayotte ne soient pas défavorisés par rapport à une logique de remplacement qui a pris des proportions complètement délirantes au centre hospitalier de Mayotte.

Améliorer l’attractivité du territoire ?

E.Y. : Il y a de nombreux dossiers pour qu’on puisse enfin avancer et sortir de la crise, avoir un projet pour Mayotte qui nous permette d’avancer et d’avoir un horizon clair. Je pense que l’aéroport en Grande-Terre permet d’organiser tout un pôle économique majeur dans le nord avec une base militaire adossée au port de Longoni. Je pense que ce projet-là, que j’avais demandé dans la loi Mayotte, ne peut pas voir le jour tant qu’il n’y a pas un projet pour la Petite-Terre qui permette de sauvegarder la population sur place, puisque le gouvernement parle d’un danger naturel imminent avec le volcan. Et un projet économique aussi, puisqu’il y aura une perte d’activité avec la fermeture de l’aéroport actuel qui serait menacé d’effondrement et de tsunami selon le gouvernement. Il y a là un sujet, non seulement d’avoir une desserte pérenne pour Mayotte, mais aussi un plan de sauvegarde des populations et de l’économie en Petite-Terre.

La biographie de la candidate

Estelle Youssouffa, 46 ans, est originaire de Mamoudzou. L’ancienne a travaillé dans plusieurs médias nationaux et internationaux tels que LCI, TV5 Monde ou encore Al Jazeera. La Mahoraise fait parler d’elle en 2018, lors de la crise sociale qui a mobilisé Mayotte durant plusieurs semaines. Elle y est figure emblématique du mouvement et prend la tête du Collectif des citoyens de Mayotte. En 2022, elle se présente pour la première fois à des élections et est élue députée de la première circonscription de Mayotte en battant Théophane « Guito » Narayanin au second tour. Elle est sans étiquette, mais au sein de l’Assemblée nationale, elle siège avec le groupe Liot (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires), qui réunit des députés du centre-droit et des ultramarins.

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