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Alors que les échéances électorales ont retardé le travail sur le double projet de lois Mayotte, Estelle Youssouffa a déposé deux lois qui en reprennent les grandes lignes à l’Assemblée nationale, ce vendredi 27 septembre.

Un double projet de lois a été promis par le gouvernement aux Mahorais, au sortir des manifestations de janvier et février à Mayotte. Celui-ci ayant pris du retard, Estelle Youssouffa a pris les devants en déposant ses propres textes à l’Assemblée nationale, ce vendredi. En plus d’une loi organique, une autre loi constitutionnelle doit déboucher sur la suppression du droit du sol afin d’endiguer l’immigration illégale en provenance des pays voisins. Au Journal du dimanche, sur le droit du sol, qui a déjà été modifié en 2018 (un enfant né à Mayotte de parents étrangers ne peut pas acquérir la nationalité française si au moins un des deux parents n’est pas sur le territoire légalement trois mois avant la naissance), elle assure que « nous sommes dans une démarche transpartisane qui veut dépasser les clivages ».

La députée de la première circonscription de Mayotte a un allié de choix au gouvernement avec Michel Barnier. Le Premier ministre issu du parti Les Républicains s’était déjà dit favorable à cette suppression. Quant à François-Noël Buffet, le nouveau ministre délégué à l’Outremer, il avait aussi préconisé de rallonger la durée requise du séjour régulier pour les parents à un an dans un rapport sénatorial sur l’insécurité dans l’archipel mahorais.

Avec la nouvelle Assemblée nationale en juillet, la suppression du droit du sol peut cependant s’avérer compliquée pour espérer un 3/5ème des voix du parlement (Assemblée nationale et Sénat réunis). Le bloc de gauche qui a grossi (194 députés contre 149 auparavant) et une partie du camp présidentiel pourraient voter contre, même si Estelle Youssouffa peut compter sur le soutien du néo-député Gérald Darmanin (la Mahoraise a de nouveau participé à la rentrée de l’ex-ministre de l’Intérieur et des Outremer, ce dimanche). Parti comptant le plus de députés, le Rassemblement national (123) est aussi favorable pour la suppression du droit du sol, mais à l’échelle nationale et pas simplement à Mayotte.