Le programme du sénateur Thani a été riche en évènements importants pour Mayotte cette semaine. Outre sa rencontre ce mardi 21 juin avec Yaël Braun-Pivet, la nouvelle ministre des Outre-mer, il a également reçu deux porteurs d’un projet de production d’énergie renouvelable et a assisté à la reprise des travaux à la commission des finances. Interview.
Flash Info : Sur les réseaux sociaux, vous avez montré votre enthousiasme vis-à-vis d’un projet de « solaire flottant » dans le lagon. Pouvez-vous en dire davantage à ce sujet ?
Thani Mohamed Soilihi : Il s’agit d’un projet porté par Jean-Michel Dumay, un membre de TPA (Total Professeurs Associés), et Bastien Cabrol, consultant chez Explore-conseil. C’était la deuxième fois que je les rencontrais pour évoquer leur projet qui me semble extrêmement intéressant pour produire de l’électricité via l’énergie solaire à Mayotte. Actuellement, 95% de l’électricité produite est issue des énergies fossiles, ce qui a un impact fort sur l’environnement. Ce projet consisterait à installer des panneaux solaires sur le lagon. Ils seraient posés sur le même genre de matériaux que ceux utilisés pour les pontons et le tout serait fixé dans le sol avec des blocs de béton. Mais les créateurs du projet pourront mieux vous expliquer l’aspect technique des choses.
Ce qui compte pour moi est que cette installation permettrait de couvrir 30% des besoins énergétiques du 101ème département en occupant seulement 0.01% de la surface du lagon, soit trois fois moins que pour la piste longue, par exemple. Outre l’énergie produite, ce projet faciliterait aussi la désalinisation de l’eau de mer et pourrait être bénéfique pour une éventuelle reprise des activités d’aquaculture. Il ne souffrirait en outre d’aucun problème de financement puisque c’est le genre de projet volontiers financé par l’Europe. C’est toutefois au conseil départemental de délibérer pour initier une future étude de faisabilité.
FI : Vous avez rencontré la nouvelle ministre des Outre-mer ce mardi. Qu’est-il ressorti de cette entrevue ?
T.M.S. : Oui, à chaque remaniement, je m’efforce de rencontrer les acteurs qui auront du poids pour Mayotte et Yaël Braun-Pivet en fait évidemment partie. C’est quelqu’un avec qui j’ai déjà eu l’occasion de travailler de nombreuses fois au cours de ma carrière et je suis très optimiste sur le fait qu’elle s’occupe sérieusement des grandes problématiques de Mayotte. Nous avons évoqué les grandes difficultés du territoire, à savoir la sécurité et l’immigration clandestine, les ressources en eau, l’assainissement et le développement économique. Yaël Braun-Pivet est non seulement très travailleuse, cela va de soi, mais elle a aussi le don de savoir « arrondir les angles » quand il le faut. Pour moi, c’est le genre de personne qu’il fallait pour Mayotte.
FI : La commission des finances s’est réunie cette semaine pour dresser les conclusions de leur contrôle budgétaire relatif au fond exceptionnel d’investissement outre-mer. Pouvez-vous nous en parler ?
T.M.S. : Le FEI a notamment servi à Mayotte pour financer les infrastructures publiques dont notre île a grand besoin. La commission des finances s’est réunie cette semaine pour décider de la reconduction ou non du programme, car ce dernier arrive à son terme. J’y étais invité en tant que rapporteur pour avis des crédits de la mission outre-mer de la commission des lois. Sa conclusion a été que le programme devait être reconduit, mais qu’il fallait revoir sa gouvernance. Le rapport intégral sera bientôt mis sur le site du Sénat.