La phase des 500 parrainages passée, on connaîtra ce lundi après-midi les candidats qui peuvent se présenter au premier tour de l’élection présidentielle prévu le 10 avril prochain. Ils devraient être une douzaine si Philippe Poutou (proche des 500 signatures la semaine dernière) arrive à se qualifier. À Mayotte, cette course aux signatures a semblé avant tout profiter à Valérie Pécresse (Les Républicains) et Emmanuel Macron (La République en marche). S’ils ne valent pas toujours soutien, on le rappelle, on a fait le tour des choix de vos élus.
On peut déjà noter que parmi les maires mahorais, on assiste pratiquement à un plébiscite pour Emmanuel Macron. Sur les treize qui ont choisi de parrainer un candidat pour l’élection présidentielle avant vendredi, onze ont préféré l’actuel président de la République. C’est l’un des enseignements de la liste annoncée par le conseil constitutionnel, lundi, trois jours après la clôture de ce processus si particulier. Et même si un parrainage ne vaut pas soutien, il est facile de deviner qu’avoir un bon réseau d’élus locaux peut s’avérer efficace. C’est en tout cas le sentiment que peuvent partager par La République en Marche (LREM) et Les Républicains (LR).
Avant l’annonce finale, aujourd’hui, le président sortant est arrivé premier en termes de parrainages mahorais avec plus d’une vingtaine de signatures, dont la moitié provient des premiers magistrats. Ceux de Dembéni, Chirongui, M’Tsamboro, Pamandzi, Bandrélé ou Bouéni figurent ainsi sur la liste. Président de la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema), Rachadi Saindou en fait partie également. Trois parlementaires s’y ajoutent, les sénateurs Hassan Abdallah et Thani Mohamed-Soilihi, tout comme la députée Ramlati Ali. Les deux derniers ont d’ailleurs affiché leurs parrainages sur les réseaux sociaux. Sept conseillers départementaux ont aussi porté leurs choix sur le candidat sortant. À noter toutefois qu’il y a autant d’élus de l’opposition et de la majorité départementale.
Dans cette assemblée justement, qui comprend plusieurs élus LR ou proches de la droite, les soutiens de Valérie Pécresse demeurent plus nombreux, avec huit signataires. Lui aussi conseiller départemental, Mansour Kamardine a apporté son soutien à la candidate LR en tant que député. Enfin, seuls deux maires, Saïd Maanrinfa Ibrahima et Bacar Mohamed, respectivement élus LR à M’Tsangamouji et Tsingoni, ont fait le choix de l’actuelle présidente de l’Île-de-France.
Des miettes pour Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon
Hors candidats LR et LREM, il y a peu de signatures pour les autres. Preuve qu’il est toujours aussi compliqué de convaincre les élus locaux d’adouber quelqu’un quand on est loin de la métropole. Marine Le Pen, pour le Rassemblement national (RN), a obtenu seulement deux signatures d’élus au conseil départemental. On compte notamment Daniel Zaïdani. L’ancien président du conseil général est devenu l’un de ses plus fervents soutiens sur l’île, intervenant régulièrement pour la défendre et étant même invité à s’exprimer pendant un grand congrès du RN à Reims (Marne), le 5 février dernier. La deuxième est Nadjima Saïd, représentante du canton de Bandraboua. « Par ces temps difficiles, il convient de souligner la maturité politique de notre jeune élue qui a su faire preuve d’écoute et d’empathie pour la population mahoraise », a d’ailleurs indiqué son aîné pour la remercier.
Ancien candidat à la mairie de Mamoudzou et lui aussi conseiller départemental, Elyassim Manroufou est le seul à avoir apporté un parrainage à la gauche, en l’occurrence Jean-Luc Mélenchon, le candidat de la France Insoumise (LFI). Il prévient toutefois : « Ce parrainage ne veut pas forcément dire que je vais battre le pavé pour LFI. » Il y voit plutôt une promesse tenue « à des amis très engagés et conquis par les idées de la France Insoumise, qui m’ont apportés leurs soutiens quand j’en avais besoin ». Pour les autres candidats, la course n’a même pas eu lieu, preuve que le réseau d’élus mahorais reste l’apanage que de quelques-uns.
Candidats qualifiés : Emmanuel Macron (LREM), Valérie Pécresse (LR), Fabien Roussel (Parti communiste), Anne Hidalgo (Parti socialiste), Jean-Luc Mélenchon (LFI), Yannick Jadot (Les Verts), Eric Zemmour (Reconquête !), Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France), Marine Le Pen (RN), Jean Lassalle (Résistons!), Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière) et Philippe Poutou (Nouveau parti anticapitaliste, la confirmation de sa candidature doit tomber aujourd’hui).