Élections sénatoriales 2023 : Salim Nahouda et « S2O » à l’assaut du Sénat

Les deux parcours sont diamétralement opposés. Salim Nahouda, le syndicaliste, et Saïd Omar Oili, le politique, concourent aux mêmes élections sénatoriales, le dimanche 24 septembre. Chacun des deux Petits-Terriens se veut porteur d’espoir pour les habitants de l’île. Adeptes d’un certain franc-parler, ils aspirent à représenter les collectivités locales mahoraises. Concernant l’actualité, ils ont été invités à donner leurs avis sur l’absence de drapeau français aux Jeux des Iles de l’océan Indien.

Flash Info : Qu’est-ce qui vous a poussé à être candidat ?

Salim Nahouda : Je dirai les très nombreuses années d’action dans le mouvement syndical et social, ainsi que l’expérience acquise durant dix ans à la tête de la Caisse de sécurité sociale de Mayotte (CSSM). A travers ces expériences, j’ai compris qu’il reste encore beaucoup à faire pour assurer l’évolution de notre territoire, en matière de droits, de lois, de moyens à donner aux collectivités locales. Après le mouvement de 2018, ma réflexion m’a conduit à me positionner en vue d’une candidature à ces sénatoriales de 2023. Tout au long de ces cinq années, j’ai continué à assumer les fonctions de la CSSM, j’ai été secrétaire général d’une organisation syndicale respectée dans l’île (N.D.L.R. la CGT-Mayotte) et à mon grand étonnement, j’ai essuyé des refus systématiques à chacun de mes demandes des rendez-vous avec les ministères à Paris. Pourtant, cela ne s’était jamais produit avant ces événements de 2018, j’avais la possibilité d’aller négocier et traiter directement les dossiers de Mayotte. Autre chose, sur le plan local, à l’occasion de la visite du chef de l’État dans l’île, à Mamoudzou, en 2019, où il devait prononcer un discours, l’accès m’en a été interdit en même temps qu’Estelle Youssouffa, l’actuelle députée. Alors même que j’étais le président de la Caisse de sécurité sociale. J’ai compris que tout cela avait savamment été préparé localement dans le but d’étouffer toute expression en faveur de Mayotte et de l’intérêt d’une grande majorité de sa population. Sur cette même place, un congrès avait réuni un certain nombre d’élus et un parlementaire a déclaré dans son intervention que nous devrions d’abord obtenir la légitimité des urnes si nous voulons être écoutés. Ma réponse aujourd’hui est que le message est bien passé, je suis résolu à poursuivre mon engagement de 25 ans au service de ce territoire et de l’intérêt général, à travers l’action syndicale et les dix ans passés aux commandes de la CSSM.

Saïd « S2O » Omar Oili : En tant que conseiller général dans le canton de Dzaoudzi-Labattoir en 2001, j’ai eu la chance et le privilège de siéger avec le Younoussa Bamana, en qualité de troisième vice-président en charge de l’aménagement du territoire. Élu président du conseil général de Mayotte en 2004, je suis le premier à avoir assumé la succession du Younoussa Bamana, avec comme premier challenge, la mise en place de la décentralisation. J’ai eu donc à connaître toutes les difficultés auxquelles sont confrontées les collectivités locales, étant en plus, maire de Dzaoudzi-Labattoir et président de la communauté de communes de Petite-Terre. En ma qualité d’élu local, je n’ai pas la possibilité d’agir sur les leviers que sont les lois, d’où ma candidature. Et, en étant sénateur, ces barrières, ces freins, qui sont les nôtres seront ma bataille au quotidien en faveur de l’ensemble des élus mahorais. Je rappelle qu’au terme de l’article 24 de la Constitution française, le Sénat assure la représentation des collectivités territoriales. Avec l’Assemblée nationale, il vote la loi, contrôle l’action du gouvernement et évalue les politiques publiques. Je citerai tout simplement un adage de chez nous à Mayotte : « Gnoumba kwayi laliya kouji vahanou yi voujawo » (tu ne peux pas connaître les fuites dans la toiture d’une maison que tu n’habites pas). Ayant connaissance de toutes ces difficultés, je me suis dit que, peut-être, je serai mieux armé que d’autres pour défendre les intérêts des collectivités mahoraises qui sont nombreuses. 

F.I. : En quoi vous serez un bon sénateur ?

S.N. : Premièrement, n’étant pas issu d’un appareil politique, je n’aurai pas à me limiter à des orientations dictées par d’autres, j’aurai une totale liberté dans ma démarche et la défense des intérêts de Mayotte. On le voit bien avec Estelle Youssouffa qui démontre le contraire à Paris où certains l’imaginaient isolée. Pour ma part j’ai déjà commencé à travailler depuis quelques temps avec un groupe centriste au Sénat, cela me permettra d’agir à l’avenir sur toutes les questions qui se posent à notre île. L’expérience que j’ai acquise en matière de négociation me permettra de mieux défendre les dossiers relatifs à l’évolution des budgets des collectivités locales. Il faudra beaucoup de lobbying, de la ténacité pour atteindre ces nombreux objectifs. En parallèle, sur le territoire, je ne comprendrai pas que certaines organisations soient mieux loties que d’autres ou encore qu’une organisation en particulier transforme Mayotte au fur et à mesure en un territoire d’action humanitaire. Ce n’est pas avec cela que nous construirons l’avenir de cette île. Dans mon action de sénateur, je m’associerai aux 17 maires qui concentrent sur eux toutes les demandes de nos concitoyens. Ils ont besoin de moyens conséquents en investissements, action sociale et accompagnement fort des CCAS. Ce sont eux qui disposent d’une meilleure connaissance des populations qu’ils administrent. Il y a aussi les centres sociaux qui ont besoin de moyens financiers et humains, sachant que le système actuel ne peut pas perdurer, jour après jours et années après années. La violence que nous vivons actuellement n’est pas tombée du ciel. Elle résulte d’une organisation politique défaillante imposée depuis très longtemps et qui nous place le dos au mur aujourd’hui.    

« S2O » : Dans la mesure où le sénateur est le défenseur des collectivités, je constate aujourd’hui toute l’ampleur des problèmes auxquels sont confrontées celles-ci. La première problématique visible localement, c’est leur situation financière qui demeure très préoccupante pour les années à venir avec des charges structurelles appelées à croître, notamment à cause de la démographie, de l’alignement des points d’indice que nous impose sans notre avis, l’augmentation du SMIG, les participations aux différents syndicats … Face à cela comment élaborer des PPI (plans pluriannuels d’investissement) si on ne connait pas le niveau de nos ressources ? La fiscalité directe locale est quatre fois plus faible à Mayotte que dans les autres DOM à cause d’un cadastre toujours pas à jour. Par conséquent, j’avais le choix entre rester maire ou me porter candidat au Sénat pour essayer de porter des solutions face à ce problème de ressources. Soit on continue à improviser des successions de rustines au fur et à mesure que les problèmes sont identifiés et qu’ils se traduisent en instabilité budgétaire et une insécurité pour les propriétaires, ou acter que le système est défaillant, ce que je dis, et amener les services de l’État à raisonner en termes de compensation aux collectivités. Si on prend les DGF (dotations globales de fonctionnement) des collectivités, il faudra les repenser pour prendre en compte le manque de ressources fiscales directes. Autre raison de ma candidature, il faut reconnaître que Mayotte a des revendications sociales de manière permanente. Toutes les grèves portent un seul slogan, l’égalité sociale. Effectivement quand on regarde le niveau du RSA (revenu de solidarité active) à Mayotte est de 303 euros pour une femme isolée, alors qu’il est de 911 euros à La Réunion. Résultat des courses nos familles quittent notre territoire et vont s’installer à La Réunion, vivent parfois dans des conditions très difficiles mais s’imposent cela pour simplement avoir cette petite dignité. Comment sortir les collectivités locales de cette situation ?

L’eau est, une fois de plus, source de grandes préoccupations quotidiennes pour les Mahorais. A quand une réelle considération du gouvernement de cette situation catastrophique que nous vivons ? Cette crise de l’eau ne touche pas que l’être humain, elle impacte tous les secteurs économiques, en particulier le BTP qui est l’un des principaux moteurs de l’économie locale et de l’emploi mais aussi toutes les filières agricoles, notamment l’élevage. Au regard des engagements pris ici et là, de la réalité des choses aujourd’hui, je suis catastrophé. Il est urgent de mettre en place un plan Marshall de l’eau pour que la population, le monde économique et l’éducation retrouve un fonctionnement normal. L’eau, c’est la vie…

F.I. : Quels sujets aimerez-vous défendre au Sénat ?

S.N. : Actuellement, nous subissons le problème de l’eau, tout le monde en parle. Dans les autres territoires, c’est une prérogative qui relève de la commune mais ici on a fait le choix de confier cette mission à un syndicat représentatif des 17 communes. L’organisation mise en place a montré ses limites et se trouve défaillante, par conséquent j’accompagnerai ces collectivités locales sur la position qu’elles auront choisi pour remédier la situation. Le préfet a déclaré prendre les choses en main ce qui suppose que l’Etat mobilise davantage de moyens financiers afin que les Mahorais n’aient plus à revivre la situation actuelle. Les maires affirment avoir un contact avec une entreprise en mesure de construire rapidement des usines permettant aux Mahorais d’avoir de l’eau. Je les accompagnerai sur l’ensemble de ces projets pour faire émerger ces usines le plus rapidement. En attendant il y a urgence. La députée Estelle Youssouffa et l’Union des CCAS de Mayotte ont fait des demandes pour une distribution gratuite de bouteilles d’eau aux personnes malades, les enfants et les personnes âgées. C’est démarche à enclencher immédiatement par le déblocage de moyens adéquats pour y faire face. Autre sujet qui me tient à cœur, la question de la circulation. La mobilité intérieure cause énormément de problèmes, le tracé des routes n’a pas été fait, il est resté dans des armoires pour des temps indéfinis, et en même temps le PADD n’avait pas prévu la construction de nouvelles routes. Ma démarche tend vers un développement des transports en commun englobant l’ensemble du territoire. Pour alléger la facture énergétique des Mahoraises et des Mahorais, je propose la création d’un syndicat départemental de l’énergie qui se chargera des orientations énergétiques et du développement de l’électrification rurale. C’est-à-dire qu’il reviendra à des élus locaux de définir le montant des factures du consommateur mahorais et non plus à une société, fusse-t-elle détenue en majorité par le département.

L’argent de la sécurité sociale doit être dirigé vers les assurés sociaux et s’il en prend à l’Etat l’envie de poursuivre son action humanitaire, alors qu’il se trouve d’autres financements. Au moment de la mise en place du système de santé actuel en 2004, je m’étais opposé à la gratuité des soins, mais les décideurs en ont décidé autrement. Désormais, cela fait partie de mon combat car le Mahorais a droit à accéder à des soins de qualités comme tout autre Français. Autre combat et non des moindres, les ressources financières des collectivités locales. Celles-ci veulent investir, accompagner leurs populations en matière d’actions sociales. Il leur faut des fonds propres lesquels proviennent soit des taxes sur les entreprises soit de l’octroi de mer. Il y aussi le demande du monde économique en faveur de la transformation de Mayotte en zone franche globale. Cela sous-entend qu’il n’y a plus de cotisations sociales ni fiscales. Le retrait de ces deux éléments constituera une suppression de ressources et fonds propres des communes et du département qui abritent ces entreprises. En qualité de sénateur, je vais devoir réunir l’ensemble des acteurs, politiques, économiques et sociaux pour débattre de cette question de la transformation de Mayotte en zone franche globale, mesurer les différents impacts pour ensuite aboutir à un document cohérent sans avoir à satisfaire une partie, les acteurs économiques, contre une autre, les salariés.

« S2O » : Il faut aider les collectivités locales à sortir de la crise sociale actuelle malgré leur manque de ressources. Si l’Etat a décidé à l’époque que la fiscalité pouvait être mis en place à Mayotte, c’est que Bercy estimait que tout était prêt. Le souci c’est que le cadastre ne pas être opérationnel tant que la régularisation foncière n’est pas terminée, que les propriétaires ne sont pas tous connus, reconnus et leurs locaux et terrains enregistrés dans le cadastre avec le nom des propriétaires, la surface et l’adresse.  Il faut savoir que nous avons actuellement beaucoup de propriétaires de terrains et de maisons qui ne sont répertoriés nulle part et qui échappe à l’impôt. La conséquence est que nous avons les impôts les plus élevés de France parce que nous avons en plus les valeurs locatives réelles contre des valeurs locatives datant des années 1990 en métropole. Il est temps de mettre fin à ce désordre financier. Ce terme n’est pas de moi, il nous vient de la Cour des comptes qui relève la présence d’un désordre foncier à Mayotte auquel il convient de mettre fin. La commission d’urgence foncière (CUf) a été mise en place mais faute de moyens il a produit des résultats insuffisants. Il faut trouver autre chose. Je propose la mise en place ici d’une commission de révision du foncier à l’image de ce qui a été fait durant cinq ans pour l’état-civil. Une commission qui serait composée du cadi, du maire de la commune, du président de l’intercommunalité, les grands sages qui pourrait témoigner sur l’occupation de tel foncier par un tel depuis 30 ans … A partir de là on donne le titre foncier ! J’ai entendu dire qu’il y aurait une proposition de loi visant à ramener la durée d’occupation de trente à dix ans. Je suis absolument contre ça car beaucoup de Mahorais risquent de perdre leurs terrains. Il y a dix ans, Mayotte ne connaissait pas une immigration de si grande ampleur, et quand on sait que dans les communes nombreux sont les étrangers qui squattent les terrains d’autrui, va-t-on leur attribuer des titres de propriété sur cette base ? Il y a une loi qui s’appelle les « 3 DS », décentralisation, déconcentration et différenciation. C’est elle qui permettra la création d’une commission qui donnera à nos communes les moyens et l’autonomie financière dont elles ont tant besoin pour investir. Ailleurs, 75 % des investissements faits dans un pays viennent des collectivités locales. Or à Mayotte, nous avons un problème dans la mesure où la recette qui nous permet d’investir vient des impôts. Que fait-on lorsque celle-ci s’avère insuffisante ? Nous augmentons les taux ! Il arrivera un moment où la population va finir par se révolter, c’est déjà un le cas actuellement. Le problème doit donc être réglé.     

F.I. : A quel groupe politique souhaiterez-vous vous rattacher ?

S.N. : Au Sénat, il existe un groupe centriste qui regroupe tous les élus non affiliés à des appareils politiques de droite ou de gauche, il réunit même des indépendants en son sein. Il travaille avec Estelle Youssouffa qui a choisi le groupe Liot à l’Assemblée nationale. J’ai eu déjà l’occasion de rencontrer et échanger avec son président, Hervé Marseille. Il est en attente du résultat des élections sénatoriales, espérant ma réussite.

« S2O » : En toute franchise, je ne le sais pas encore. Il faut d’abord attendre le résultat des élections.

F.I. : Se déroulent actuellement les onzièmes Jeux des Iles de l’océan Indien.   Comment procéder pour empêcher la privation de drapeau et d’hymne national ?

S.N. : Pour commencer, c’est à notre État d’assumer la pleine citoyenneté française des Mahorais, l’affirmer et l’imposer là où nécessité il y a. Il finance beaucoup ces instances de la Commission de l’océan Indien (COI), et à travers lui le contribuable mahorais aussi. Par conséquent, la France doit imposer son point de vue et cesser d’être passive sur cette question du statut de nos athlètes aux Jeux des Iles de l’océan Indien. Cela est également valable pour la limitation de notre espace maritime ou zone économique exclusive. Nous autres sur ce territoire avons aussi notre part de responsabilité à assumer. Il nous faut mettre un terme à nos querelles sans intérêts, nous unir lorsqu’il s’agit de défendre les intérêts supérieurs de Mayotte. Lorsqu’Estelle Youssouffa demande à la commission des éffaires étrangères de l’Assemblée nationale de conditionner le déblocage des financements des programmes de la COI à l’évolution de sa charte et à l’intégration de Mayotte en son sein, si elle avait obtenu le soutien unanime de nos autres parlementaires, je suis convaincu que les lignes auraient bougé et que nous aurons obtenu des avancées significatives. Malheureusement pour nos concitoyens, certains sont inféodés à des appareils politiques qui ont des visions contraires à celle de la majorité des Mahorais.

« S2O » : Permettez-moi d’abord de faire part de mon étonnement. Nous sommes département d’outre-mer depuis plus de dix ans, nous sommes une région ultrapériphérique de l’Union européenne, et nous participons à Ces jeux en tant que ressortissants Français. Nous avons les mêmes droits qu’en Guadeloupe, Guyane, Martinique et La Réunion. Je ne peux pas comprendre qu’aux Jeux, une partie des athlètes français soit privée de la bannière tricolore et de la Marseillaise en cas de victoire. Cela est inacceptable à mes yeux, c’est humiliant pour Mayotte, ça nous donne le sentiment d’être les enfants bâtards de la République, ce que nous ne sommes pas bien sûr bien sûr. Nous sommes Français et fiers de l’être ! Le président de la République, Emmanuel Macron l’a maintes fois répété au cours des deux visites qu’il a effectué sur notre territoire : « Maoré na Farantsa paka tcho ». Soit la France nous dit qu’elle ne veut pas fâcher les Comoriens et les choses demeurent en l’état, ou bien elle met tout en œuvre pour que cette injustice soit réparée au travers d’une modification de la charte des jeux. Je signale au passage ici que la charte parle de Jeux des « Iles » et non des états de l’océan Indien. Nous, élus de Mayotte, devons tous faire bloc derrière le gouvernement dans cette démarche. Je peux comprendre que peut-être pour les Comores, plusieurs fois secouées par une poussée séparatiste d’Anjouan et de Mohéli, craignent que celles-ci demandent un jour à y participer distinctement, mais c’est leur problème, pas le nôtre ! Ici à Mayotte, nous avons fait un choix indéfectible de rester Français, c’est le choix du cœur comme a dit Emanuel Macron, nous ferons tout pour protéger notre île, ses habitants et sa jeunesse. En tant que sénateur, j’œuvrerai en faveur de l’épanouissement de nos jeunes et faire modifier cette charte des jeux des îles en engageant des discutions franches avec nos voisins, notamment les Réunionnais, les Mauriciens et les Malgaches pour qu’ils nous aident à sortir de cette impasse. Si je suis élu sénateur, je ferai tout pour faire aboutir ce dossier, et surtout faire en sorte que les prochains jeux aient lieu ici. Vous vous imaginez le côté grotesque d’une telle éventualité, Mayotte, hôte de ces Jeux, mais ne pouvant ni hisser ses couleurs, ni entonner son hymne ? Ce serait un comble ! Les Jeux des Iles à Mayotte relèvent d’une volonté politique, à condition que ce ne soit pas une politique politicienne puisqu’il est question de l’épanouissement de la jeunesse mahoraise.

Le dimanche 24 septembre, les 540 grands électeurs de Mayotte (les 26 conseillers départementaux, les 4 parlementaires et 510 délégués des conseils municipaux) sont amenés à choisir les deux futurs sénateurs de Mayotte pour la mandature 2023-2029. Si les deux ou l’un des deux candidats en tête n’ont pas recueilli 51% des voix ou plus, un deuxième tour aura lieu le même jour.

Le parcours des deux candidats

Salim Nahouda 

L’homme de 56 ans assure aujourd’hui des mandats syndicaux au niveau local et national, notamment au siège à la caisse d’assurance maladie des industries électriques et gazières depuis 2015. Il est administrateur de tous les salariés des industries électriques et gazières de France (métropole et DOM). Membre de la commission nationale du même nom pour défendre toujours les droits des salariés de cette branche professionnelle, salarié et cadre d’Électricité de Mayotte. « A ceux qui ont des doutes sur mes engagements, je leur dirai qu’il aurait fallu l’avoir lorsque j’avais 24 à 50 ans. Ce n’est pas à présent que j’ai 56 ans que je vais changer, je resterai toujours moi-même, combatif, pour les intérêts de Mayotte et des Mahorais »

 Saïd Omar Oili

Professeur jusqu‘en 2022, le Petit-Terrien de 66 ans est connu comme l’un des grands barons de la politique locale mahoraise. Il s’est d’abord imposé au conseil général de Mayotte où il a pris la suite de Younoussa Bamana, à la présidence en 2004, puis à Dzaoudzi-Labattoir où il cumule les fonctions de maire et président de la communauté de communes de Petite-Terre depuis 2017.

Il vient de demander sa retraite pour se mettre, « à 100% », au servir de ses concitoyens durant son mandat de sénateur, s’il a la chance d’être élu.

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