Alors qu’il reste moins d’un mois, les candidats sortent du bois

La campagne des élections législatives s’intensifie dans les deux circonscriptions mahoraises et les tracts commencent à circuler. Entre les cérémonies d’investitures et les déclarations publiques, de nombreux candidats* ont déjà fait part de leurs intentions de figurer dans les bureaux de vote, les 12 et 19 juin.

Ce vendredi, les prétendants aux fonctions législatives n’auront plus que quelques heures pour déposer leurs noms et ceux de leurs suppléants à la préfecture de Mayotte. Une obligation à remplir s’ils veulent que leurs bulletins soient placés dans l’urne le 12 juin prochain, jour du premier tour. Au nord, la bataille s’annonce disputée dans la première circonscription. La députée sortante Ramlati Ali (La République en marche) a de nombreux concurrents et pas forcément issus du sérail politique. Estelle Youssouffa, à la tête du collectif des citoyens de Mayotte, fait partie de ces figures (voir Flash Infos du 2 mai). L’ancienne journaliste d’Al Jazeera, qui se revendique sans étiquette politique, s’appuie sur un discours virulent contre l’immigration. Autre forte personnalité, le patron d’IBS, Théophane “Guito” Narayanin, se présente lui aussi dans cette circonscription. Lassé de soutenir des candidats “qui le déçoivent”, le Réunionnais a préféré cette fois y aller en l’annonçant d’abord à ses salariés. S’il a un discours plus mesuré contre l’immigration et une rhétorique libérale, il a déjà rallié Cris Kordjee en tant que suppléante (voir Flash Infos de mercredi).

Une double-étiquette MDM/Nupes pour Yasmina Aouny

moins-un-mois-candidats-sortent-du-bois-carte
Les circonscriptions détenues par Ramlati Ali (La République en marche) et Mansour Kamardine (Les Républicains) au sud sont remises en jeu, le mois prochain.

Battus de peu au second tour des élections législatives de 2017, Les Républicains ont décidé de miser sur un grand connaisseur de la politique mahoraise en la personne d’Issihaka Abdillah. Côté majorité, le M’Tsapérois Mohamed Moindjé (Territoire de progrès) a, un temps, brigué l’investiture. Mais faute de l’avoir obtenue, il s’est lancé en cavalier seul. Une option non retenue par Aminat Hariti. Celle-ci s’est rangée derrière l’avis du parti et s’investit pleinement dans la campagne de Ramlati Ali, selon son camp. Enfin, le MDM (Mouvement pour le développement de Mayotte) espère revenir un peu sur le devant de la scène avec la candidature de Yasmina Aouny. La jeune femme de M’Tsamboro porte une double-étiquette incorportant la Nupes (Nouvelle union populaire, écologique et sociale), l’entitée qui rassemble toute la gauche, dont la France insoumise. Cette investiture sera d’ailleurs un test pour le parti de Jean-Luc Mélenchon qui est arrivé deuxième au premier tour de la présidentielle (24%).

A contrario, malgré des scores importants de Marine Le Pen à la présidentielle en avril, aucun candidat du Rassemblement national n’est sorti du lot au nord. Le Pamandzien Daniel Zaïdani, soutien de Marine Le Pen pendant la campagne présidentielle, avait prévenu qu’il ne se voyait pas se présenter lui-même.

L’investiture de la majorité arrivée tardivement dans le sud

Dans le sud, Mansour Kamardine (Les Républicains) bénéficie toujours d’une forte assise locale. Avant d’essayer de le battre, ses challengers ont donc comme principal objectif d’arriver déjà au second tour. Selon un candidat de la même circonscription, la stratégie du parti d’Emmanuel Macron à Mayotte était de voir deux femmes dans les première et deuxième circonscriptions. En effet, faute de candidates suffisantes en métropole, il a été demandé aux soutiens mahorais d’en trouver deux pour ramener l’équilibre sur le plan national. Si cela ne posait aucune difficulté au nord avec la députée sortante Ramlati Ali, le sud était davantage embêté. Daniel Martial Henry, président du Modem 976 et membre du comité de soutien d’Emmanuel Macron, était ainsi en concurrence avec Boinamani Madi Mari, directeur général des services de Chiconi. Ce dernier, représentant d’Agir, un parti issu de la droite mais s’inscrivant dans la majorité, vient d’obtenir l’investiture de la majorité, ce mercredi. Daniel Martial Henry devra donc faire sans, nous a-t-il confirmé.

Toujours concernant les partis présents, Issa Issa Abdou, figure du MDM, a été investi par sa formation depuis un mois maintenant. Il trouvera face à lui un candidat Nupes avec Ali Djaroudi. Le Bouénien, président de l’Autam, a obtenu l’investiture il y a une dizaine de jours maintenant. Trois autres candidats sans étiquette se sont fait connaître dans le sud. Tombou “Mandela” Maurice, souvent présent lors des échéances électorales, en fait partie. Derrière le slogan “Wakati Upara!” (“L’heure est arrivée”), Anli Madi Ngazi espère créer la surprise. Tout comme l’infirmier et président de l’association des familles du sud, Mouhamed Abdou, un autre de ces candidats dépourvus d’étiquette.

Seul candidat RN investi, Saïdali Boina Hamissi est le porte-parole du parti sur l’île. Il se présente dans une circonscription normalement plus favorable avec des scores très élevés au cours de l’élection présidentielle. Toutefois, à Mayotte, il est rare que les législatives en soient un copié-collé.

*Tous les candidats présentés ici se sont fait connaître publiquement par voie de presse ou sur les réseaux sociaux.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1112

Le journal des jeunes

À la Une