Ces grands chantiers qui attendent les députés mahorais

Les Mahorais ont voté, ce dimanche, et décidé d’envoyer la novice Estelle Youssouffa et l’expérimenté Mansour Kamardine à l’Assemblée nationale. Cet attelage destiné à défendre les intérêts de l’île ne manque pas de sujets pour cette nouvelle législature.

Entre le député Les Républicains (LR) et l’ancienne présentatrice, des idées communes vont leur permettre de se retrouver à l’Assemblée nationale. Sur la convergence des droits, la lutte contre l’immigration clandestine ou la piste longue par exemple, les parlementaires mahorais ont cinq ans pour convaincre les Mahorais qu’ils ont fait le bon choix.

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La composition de l’Assemblée nationale de la XVIe législature de la Cinquième république.

Une loi Mayotte à ressortir du placard

Promise par le président de la République Emmanuel Macron, pour les dix ans de la départementalisation, la loi Mayotte n’a pas encore vu le jour. Sébastien Lecornu, l’ex-ministre des Outre-mer, a décidé de la mettre au placard en mars, voyant une forme de désaveu dans l’avis négatif prononcé par le conseil départemental de Mayotte. Mansour Kamardine, député réélu et conseiller départemental, avait insisté pour que l’avis consultatif soit négatif « en l’état ». Il avait argué que la formule permettrait de garder les négociations ouvertes avec le gouvernement. S’il n’en a rien été, les députés mahorais ont tout intérêt à renouer le dialogue s’ils veulent qu’une loi nécessaire pour accélérer le développement de l’île soit de nouveau sur la table.

Augmenter les moyens contre l’immigration et l’insécurité

Ça a été le thème favori de la campagne d’Estelle Youssouffa et il a été central dans celle de Mansour Kamardine. Sur l’immigration et l’insécurité, les deux députés ont promis de faire pression sur le gouvernement pour que plus de moyens matériels et humains soient alloués à Mayotte. Le Républicain demande ainsi « la construction d’une base de la Marine nationale permettant d’accueillir un patrouilleur outre-mer de nouvelle génération ». Il est favorable également « à la suppression du droit du sol à Mayotte » et « l’assouplissement des procédures de la démolition de l’habitat informel ». Sur ces questions, il y a de grandes chances qu’un front mahorais voit le jour au sein du palais Bourbon.

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Estelle Youssouffa portera la voix des électeurs mahorais pour la première fois.

La convergence des droits sociaux à finaliser

Avec la départementalisation, les Mahorais commencent à obtenir les mêmes droits qu’en métropole (indemnisation du congé paternité dès le 1er juillet, allocations permettant d’accompagner des proches mises en place d’ici la fin de l’année,…). Cependant, tout cela se fait au coup par coup. Tous les candidats aux législatives l’ont bien compris et ont inclus la convergence des droits sociaux dans leurs programmes. Aux deux seuls élus de s’activer maintenant pour que le processus passe à la vitesse supérieure.

La construction de la piste longue

Le serpent de mer a vu ses premières études élaborées il y onze ans maintenant. Que ce soit Estelle Youssouffa ou Mansour Kamardine, les deux poussent pour qu’une piste longue voit le jour à Mayotte. La première demande notamment « un désenclavement par l’aérien ». Au rayon des infrastructures toujours, les deux députés ont promis la construction d’une troisième retenue collinaire. Elle permettrait de réduire les problèmes d’approvisionnement en eau potable que les Mahorais connaissent depuis des années maintenant.

L’implantation du projet gazier

La promesse que Mayotte devienne « la base arrière » du projet Mozambique LNG n’a pas encore vu le jour. Les deux candidats l’ont toutefois défendu à maintes reprises. TotalEnergies doit commencer à extraire du gaz situé au large du Mozambique « en 2026 ». Le conseil départemental s’intéresse de très près au super projet qui pourrait attirer emplois et finances pour les collectivités de l’île aux parfums. Une perspective que les parlementaires auront à cœur de défendre à Paris. Toutefois, selon l’AFP, en fin janvier, le groupe français n’avait pas avancé depuis un an à cause des attaques djihadistes à Palma, près de sa base logistique.

En outre, le développement grâce au projet doit faire la part belle au port de Longoni, dont la délégation de service public (DSP) a été un sujet fréquemment abordé lors de cette élection. Les députés pourraient avoir un avis divergent sur la question. La directrice de Mayotte Channel Gataway, Ida Nel, a soutenu la candidature d’Estelle Youssouffa, tandis que Mansour Kamardine s’est montré favorable à la fin de la DSP qui lie le port à la MCG.

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Élu en 2002 et 2017, Mansour Kamardine entame un troisième mandat après sa victoire, dimanche soir.

 

Estelle Youssouffa progresse de 251% entre les deux tours

C’est l’enseignement de ce second tour des élections législatives. Le nord de Mayotte a massivement porté Estelle Youssouffa à l’Assemblée nationale. Deux tiers des électeurs de la première circonscription (66.6%) l’ont choisi, son nombre de voix augmentant de 251% entre les deux tours. Son opposant, Théophane « Guito » Narayanin, avait peu de chances, même en doublant son nombre de suffrages du dimanche précédent (+109%).

Au sud, le report de voix pour Issa Issa Abdou a été limité. Malgré le soutien de nombreux candidats du premier tour, il n’est pas parvenu à renverser la vapeur (+132% des voix). C’est mieux que Mansour Kamardine (+105%), mais ça reste trop peu pour pouvoir le battre au vu de l’avance prise au premier tour par l’élu des Républicains. Il s’est imposé largement (59.2%), ce dimanche.

Concernant l’abstention, si elle reste élevée, surtout au nord (54.6%), elle est finalement moindre qu’au premier tour dans les deux circonscriptions mahoraises.

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