La candidate des Républicains, Valérie Pécresse, a annoncé ce lundi plusieurs mesures à mettre en œuvre dans les territoires d’Outre-mer. Si le propos était général, certaines particularités, notamment mahoraises sont à relever.
Face aux journalistes et aux parlementaires ultramarins, dont beaucoup en visioconférence, Valérie Pécresse a déroulé son programme pour les Outre-mer, ce lundi après-midi. Pêle-mêle de ses différentes propositions.
Un calendrier et pas un plan de convergence des droits
À une question sur la convergence des droits désignée comme « un combat majeur », la candidate des Républicains fait remarquer que le terme de « calendrier » n’est pas anodin. « Avec un calendrier, il y a une échéance, des dates précises. Alors qu’avec un plan, ce n’est que des promesses », rappelle-t-elle.
Un ministère des Outre-mer renforcé
Pour défendre sa vision des Outre-mer, Valérie Pécresse promet de « renforcer » le ministère qui s’y rapporte. Elle veut mettre aussi en place un conseil des Outre-mer, qui se réunirait chaque année. Celui-ci permettrait de faire un bilan et de programmer les nouvelles mesures à adopter. Toujours pour valoriser les Outre-mer, elle compte faire « une cité des Outre-mer » à Paris. « Beaucoup de présidents l’ont promis, mais ça ne s’est jamais fait », fait-elle valoir.
Le gel des prix sur 600 produits
Dans les mesures concernant l’économie, la prétendante à l’Elysée défend « un gel des prix ». 600 références seraient ciblés, « les produits les plus consommés », annonce son équipe. L’octroi de mer pourrait être également revu. « Il doit mieux protéger les produits locaux », fait-elle remarquer, sans donner plus de détails. Enfin, elle aspire à ce que les territoires ultramarins développent « une autonomie alimentaire » et « énergétique ». Elle cite en premier « le photovoltaïque » et « la biomasse ». Évoquant à de nombreuses reprises les Ultramarins en métropole, elle se dit favorable « à une baisse du prix des billets d’avion ».
Une banque dédiée aux projets ultramarins
Pour des projets structurels, Valérie Pécresse émet l’idée de créer « une banque des Outre-mer », qui aurait vocation à financer les grands projets. Celle-ci fait directement référence « à la piste longue de l’aéroport » ou « au contournement de Mamoudzou » pour ce qui prévaut à Mayotte.
L’appel du pied envers la jeunesse
La présidente de la région Île-de-France le rappelle : « La jeunesse représente 40% de la population dans les Outre-mer. Et celle-ci est souvent tentée par l’exil ». Elle compte ainsi mettre sur pied « une banque des jeunes », afin qu’ils puissent financer leurs projets d’étude. Toujours dans cette optique, une rémunération de 670 euros pourrait être perçue par des jeunes dans des formations où l’emploi est en tension. Cependant, elle ne précise pas quelles seront les conditions à réunir. Plus spécifique à Mayotte, elle annonce que « le pôle universitaire serait renforcé » si elle est élue.
La fin du droit du sol à Mayotte
Annoncée par Éric Ciotti au cours de sa venue à Bandrélé, la suppression du droit du sol est aussi l’une des promesses de Valérie Pécresse, citant « la Guyane » et « Mayotte » en exemple. Voulant « restaurer l’état de droit », elle a pour ambition de renforcer les moyens de la police et de la justice.
« Un lâcher prise »
Alors que plusieurs territoires ultramarins ont toujours des visées autonomistes, la candidate s’engage à « un lâcher prise ». Si ce n’est pas forcément le cas à Mayotte, cette volonté de décentraliser pourrait se trouver dans davantage de compétences attribuées aux autorités locales. Un peu comme un système à la carte. « Parfois, l’État fait beaucoup, mais mal », explique-t-elle. « Là, on pourrait demander quelles compétences ces territoires peuvent prendre et faire mieux. »
Développant son projet pendant une demi-heure, la candidate répond à quelques questions, notamment sur la ressemblance de son programme avec ce que souhaite mettre en place le président sortant. « Emmanuel Macron doit répondre de son bilan. Si certaines de mes idées sont reprises, c’est une bonne nouvelle. Mais si vous voulez l’original, il est ici », préfère-t-elle répondre.
« Mes chers compatriotes de Mayotte »
En amont de l’annonce de son programme pour les Outre-mer, une lettre a été rédigée à destination des Mahorais. Confirmant que passer par Mayotte ne fait pas partie de sa campagne, la candidate promet toutefois, si elle est élue, « à vous réserver, dès cette année, en tant que présidente de la République, l’un de mes premiers déplacements ».
En attendant, plusieurs propositions sont détaillées dans cette lettre de quatre pages et servent de programme spécifique au territoire mahorais. Convergence des droits, piste longue, passage du port de Longoni au statut de grand port maritime, beaucoup de mesures sont déjà vues et figuraient même dans le projet de loi Mayotte mis récemment dans un carton par la majorité présidentielle.
D’ailleurs, il est difficile de ne pas voir ici la patte des Républicains implantés localement, notamment le président du conseil départemental de Mayotte, Ben Issa Ousséni, et le député Mansour Karmardine. Les deux, s’ils ont voté non à la loi Mayotte lors de l’avis consultatif du conseil départemental de Mayotte en janvier, n’étaient pas opposés à ce type de mesures.
C’est donc plutôt logique de retrouver dans cette lettre un mélange finalement d’aspirations locales et de grand plan à l’échelle des Outre-mer (voir ci-dessus).