Absent du débat sur TF1, lundi dernier, Jean Lassalle avait le moral dans les chaussettes ces derniers jours. Il aura fallu une visite à La Réunion et un passage à Mayotte, ce jeudi, pour que le candidat à la présidence de la République oublie son envie de renoncer à cette campagne dans laquelle il dit vouloir “mettre un coup de boule”.
Blagueur, déterminé, Jean Lassalle a changé en quelques jours. “Moi, j’ai la baraka [la chance, ndlr.], Macron a la scoumoune [malchance]”, se plaît-il à répéter, oubliant de dire qu’il avait une heure de retard à cause de son vol depuis La Réunion. Le candidat du parti Résistons ! est enthousiaste, ce jeudi soir. “Venir dans les îles, ça m’a dopé. Les gens ici me donnent des vitamines. À Paris, tout le monde est mou”, déclare-t-il. Cet engouement n’était pourtant pas de mise ces derniers jours.
Le candidat lui-même laissait entendre qu’il n’irait peut-être pas au bout, mardi. La faute à un débat, la veille, sans “les petits candidats”. Une non invitation qu’il vit comme une injustice dans une campagne présidentielle dans laquelle il rêve de “mettre un coup de boule”. Son hésitation, son équipe a dû jongler avec. Son passage à Mayotte s’est d’ailleurs fait à la dernière minute, le programme étant donné le matin-même. Une visite d’exploitation à Combani, un point-presse au stade de Combani, tout s’organise un peu à la va-vite autour du député en poste, notamment grâce à son neveu, professeur à Tsararano.
Attentif au sort des agriculteurs mahorais
Ce côté improvisé n’est pas pour déplaire à Jean Lassalle, lui qui aime parler du dernier match du Paris-Saint-Germain avec les jeunes footballeurs ou demander aux journalistes qui l’accompagnent d’où ils viennent pour leur chanter une chanson. À ses côtés, Soumaila Anwar Moeva, le président des Jeunes agriculteurs, invite les spectateurs du show Lassalle à voter pour le Béarnais. « Ca me rajeunit beaucoup. Chez nous, il n’y avait pas de piste, on allait aux champs à pied. On travaillait à la main. Dis-donc, tu m’as fait une sacré cure de jeunesse”, confie Jean Lassalle à son interlocuteur.
La visite de l’exploitation d’ylang-ylang lui permet aussi d’aborder un sujet avec lequel il se sent à l’aise : l’agriculture. Difficulté d’accès au foncier, vol des cultures, le candidat a bien compris les problématiques des exploitations sur Mayotte. “Je mettrai quatre milliards d’euros par an dans un grand projet agricole érigé en grande cause nationale. Il sera défini selon les territoires et leurs particularités”, promet-il.
Moins au fait des autres sujets, il utilise sa verve pour répondre aux questions. Sur l’immigration, il dit “qu’il va gérer le problème”, mais ne se lance pas dans la manière dont il compte le faire. Et à l’inverse, des mesures sortent parfois du lot. “Je veux que des bourses soient données aux étudiants en médecine. En échange, ils iront six ans là où la France a besoin d’eux”, défend-il comme idée.
Content d’avoir rencontré Réunionnais et Mahorais, Jean Lassalle repart dès ce vendredi. Une détermination de nouveau intacte.