L’eldorado du vote enseignant

À l’aube de l’élection présidentielle des 10 et 24 avril prochains, Flash Infos et Mayotte Hebdo vous proposent chaque semaine un tour d’horizon des programmes des candidats à l’Élysée. Durant ce mois seront ainsi abordés la représentation nationale, l’éducation, l’économie, la sécurité et la santé. Si certains candidats bénéficient de comités de soutien sur Mayotte pour faire campagne, d’autres n’ont pas cette chance. Malgré cela, elles et ils proposent nombre de mesures pour perfectionner le système éducatif français.

Si le président sortant a annoncé un dégel du point d’indice des enseignants d’ici cet été, c’est parce que ses concurrents à l’Élysée le proposent presque tous. C’est le cas de Fabien Roussel (Parti communiste français), qui vise une augmentation de salaire de 30%, comme Jean-Luc Mélenchon (France insoumise). Yannick Jadot (Europe-écologie Les Verts), Jean Lassalle (Résistons !), Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) et Valérie Pécresse (Les Républicains) visent quant à eux une hausse de 20%, synonyme d’alignement sur la moyenne de l’OCDE. Éric Zemmour (Reconquête) n’évoque que des « primes », alors que Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière) veut embaucher plus. Anne Hidalgo (Parti socialiste), quant à elle, a fait des enseignants ses cibles privilégiées, en leur promettant un salaire de 2,300 euros en début de carrière.

Il faut dire que le vote enseignant est très recherché. Comme les autres fonctionnaires du service public, les profs pensent plus facilement à l’intérêt général, valeur habituellement véhiculée par les partis de gauche, même si cette tendance se vérifie de moins en moins. De plus, le corps enseignant est encore plus politisé que le reste des fonctionnaires, assurant une très faible abstention de leur part. À noter que cet électorat reste traditionnellement réfractaire à l’extrême-droite. Cette dernière ne manque pourtant pas de propositions. Éric Zemmour promet en effet un accès à la voie professionnelle dès 14 ans, quand Yannick Jadot veut « construire des ponts » entre les filières professionnelle, générale et technologique. Fabien Roussel, comme Jean-Luc Mélenchon, veut refaire passer le bac pro sur quatre ans.

Dans la filière générale, la suppression du très contesté Parcoursup est au programme de Philippe Poutou, Nathalie Arthaud et Fabien Roussel, qui veulent également mettre fin à la réforme du baccalauréat. Yannick Jadot et Anne Hidalgo veulent améliorer cette dernière, tout en supprimant Parcoursup. Éric Zemmour, comme Emmanuel Macron (La République en Marche) et Valérie Pécresse, ambitionne de le « perfectionner ». D’autres mesures de facilitation des études existent : Fabien Roussel propose une hausse de 45% du budget de l’Éducation nationale, Jean Lassalle, un prêt étudiant pouvant aller jusqu’à 20.000 euros à taux zéro, Nicolas Dupont-Aignan, de « rétablir la gratuité » des universités. Anne Hidalgo et Yannick Jadot se portent sur des plans de mixité sociale, le candidat écologiste proposant des ensembles locaux de lycées « favorisés » et « défavorisés ».

Enfin, le contenu pédagogique est au cœur des débats. Éric Zemmour défend un retour aux bases du « lire-écrire-compter », un apprentissage accru du latin et du grec, la fin de prétendues « propagandes idéologiques », ainsi que le retour du certificat d’études à la fin de la primaire, comme Valérie Pécresse. Yannick Jadot et Fabien Roussel, quant à eux, veulent réorganiser les horaires scolaires, le premier souhaitant accorder plus de temps et d’importance aux exercices oraux, le second visant 27 heures hebdomadaires en primaire et 32 heures au lycée, pouvant grimper à 36 avec les options.

Marine Le Pen (Rassemblement national)

eldorado-vote-enseignant-le-penTous les Mahorais se disent très inquiet pour l’avenir de leurs enfants. En effet, il faut reconnaître, que ces dernières années, l’éducation de nos enfants a été massacrée par la massification de la scolarisation au détriment de la qualité de l’enseignement. C’est la raison laquelle, dans le cadre de l’élection présidentielle, Marine Le Pen a tenu à présenter un programme éducatif concret, ambitieux et applicable à court terme.

Soucieuse de rétablir l’excellence éducative à la française, élue Présidente, la première mesure de Marine Le Pen sera de définir par la loi les contenus des enseignements. Le Ministre de l’Éducation nationale pourra ainsi valider les programmes scolaires après consultation de la représentation nationale.

La restauration de l’efficacité du système éducatif passera par la création d’internats pour les collégiens et les lycéens qui offriront de meilleures conditions d’étude aux élèves pour qui cette solution est la meilleure, voire la seule, chance de réussir. De la même manière, les élèves et les étudiants qui poursuivent leur scolarité ou leurs études en métropole sans leurs parents, auront la garantie de pouvoir être hébergés dans un internat ou dans le parc de résidences universitaires.

Pour remédier aux handicaps propres à notre 101ème département, Marine Le Pen diminuera les effectifs des classes de primaires et augmentera les heures de français à l’école primaire et au collège. Enfin, un plan de construction d’écoles et de collèges soutenu sera élaboré en début de mandat qui nécessitera en parallèle de renforcer les recrutements à l’aide notamment des concours locaux des enseignants du premier degré.

Daniel Zaïdani, président du comité de soutien à Mayotte de la candidate Marine Le Pen.

Jean-Luc Mélenchon (La France Insoumise/Union populaire)

eldorado-vote-enseignant-melenchonCandidat de l’Union populaire et défenseur d’une harmonie entre les êtres humains et avec la nature, Jean-Luc Mélenchon prévoit de remodeler le système éducatif pour le rendre plus performant. Une garantie d’autonomie de 1.063 euros par mois sera versée à chaque étudiant de plus de 18 ans et à chaque lycéen professionnel de plus de 16 ans, ce qui leur permettra de se consacrer pleinement à leurs études. Une fois élu, le futur président de la République mettra fin aux réformes du lycée et du baccalauréat, ainsi qu’à Parcoursup, plateforme discriminant et laissant trop de jeunes sur le côté.

La pédagogie devra être la même partout, pour tous. Ainsi sera mis en place un cadrage national des horaires scolaires. Une réduction d’effectifs sera opérée dans les classes, pour ne pas qu’elles dépassent 19 élèves. À Mayotte, cela implique la construction de plus d’un millier de salles de classe, en plus de la rénovation du bâti et de l’équipement de celles-ci (informatique). Les cours de soutien scolaire deviendront gratuits, pour que toutes et tous aient les mêmes chances. Favoriser et développer les formations agricoles et intégrer de l’écologie dans les programmes scolaires sont d’autres mesures de Jean-Luc Mélenchon.

Enfin, les enseignants ne seront pas en reste, puisque le gouvernement de l’Union populaire, dès son arrivée au pouvoir, procèdera à une hausse immédiate du point d’indice, équivalant à une hausse de salaire de 15%. Une seconde hausse du même ordre sera discutée avec les syndicats, afin de porter cette revalorisation à 30% sur l’intégralité du quinquennat. Il ne faut faire aucune concession sur le bien-être et l’éducation des jeunes français et mahorais, qui constituent la pierre angulaire de notre Avenir en commun.

Comité de soutien mahorais de Jean-Luc Mélenchon

Emmanuel Macron (la République en Marche)

eldorado-vote-enseignant-macronEn raison de la jeunesse de sa population et de son dynamisme démographique, notamment à Mayotte, les Outre-mer constituent l’avenir de la France. À ce titre, l’éducation et la formation sontdes enjeux absolument essentiels pour préparer le monde de demain. Des efforts inédits ont étéréalisés lors de ce quinquennat. La totalité des classes de CP et de CE1 a été dédoublée en éducation prioritaire dès 2020. Plus de 37.000 élèves ont bénéficié de l’opération « petits déjeuners » depuis mars 2020 dans l’ensemble des écoles REP et REP +, 682 emplois d’enseignants ont été créés dans le 1er et 2nd degré depuis 2018. Sans oublier le plan de 500 millions d’euros sur cinq ans, mis en œuvre à Mayotte pour rattraper les retards en matière de constructions scolaires.

L’école est une première marche, elle doit être tournée vers l’avenir des élèves et leur donner les clefs de leur réussite à la fois sur le plan des compétences, de la santé, de la confiance en soi et en la société. C’est pourquoi, il nous faut rebâtir une école de la confiance, un système social rénové pour mieux protéger les Français et réduire les inégalités à la racine.

Pour les cinq ans à venir, Emmanuel Macron veut donner plus de marge de manœuvre aux équipes pédagogiques. Plus de moyens, de rémunération, de liberté pédagogique, dans un dialogue avec les familles, les associations et les communes. Faire une grande réforme du lycée professionnel sur le modèle de notre réforme de l’apprentissage : partenariat plus étroit avec les entreprises, rémunération des stages en entreprise et ouverture de places dans les filières qui correspondent aux besoins de la nation et une initiation au codage et à l’informatique. Mettre en place une demi- journée « Avenirs » par semaine au collège dès la 5ème, consacrée à la découverte des métiers et des entreprises et au numérique avec un enseignement au codage notamment, pour améliorer l’orientation en associant les entreprises.

Comité de soutien mahorais d’Emmanuel Macron

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Mayotte Hebdo n°1112

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