Le dialogue : mot d’ordre du nouveau président du SDIS de Mayotte

Le service départemental d’incendie et de secours de Mayotte vient de changer de conseil d’administration. Ce mardi après-midi, certains élus du Département, les syndicats et le directeur du SDIS se sont réunis pour installer le nouveau président de la structure. Ben Issa Ousseni a délégué son poste à Abdoul Kamardine, conseil-ler de M’tsamboro, qui n’a pour mot d’ordre que le dialogue.

Apprendre les erreurs du passé et entrer dans une nouvelle ère, c’est la politique du nouveau président du service départemental d’incendie et de secours de Mayotte, Abdoul Kamardine. Nommé par le président du collectivité, Ben Issa Ousseni, le conseiller du canton de M’Tsamboro prend les rênes du conseil d’administration de la structure pour les six prochaines années.

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Abdoul Kamardine hérite d’un SDIS marqué par les nombreux conflits entre les agents et sa prédécesseure, Moinécha Soumaila, mais aussi et surtout par un dialogue rompu entre les deux parties. De ce fait, le binôme de Zouhourya Mouayad Ben au conseil départemental souhaite rétablir le lien de confiance. « Nous ne pouvons pas faire mieux que le dialogue… L’avenir, c’est le dialogue social, c’est de travailler avec l’ensemble des agents du SDIS pour construire cette belle institution », martèle-t-il. Une stratégie soute-nue par le directeur, le colonel hors classe Olivier Neis, qui s’inscrit dans cette lignée. « Le passé est une leçon qu’il ne faut pas reproduire. Il faut savoir entendre et écouter », prévient celui qui a pris ses fonctions au mois de mars.

Des dossiers brûlants sur la table

Le nouveau président arrive avec des objectifs et des projets que l’ancienne mandature n’a pas pu finaliser. Modernisation, développement, sécurisation… Tous les dossiers sont brûlants, alors le conseil d’administration n’a plus de temps à perdre. « Nous allons commencer les travaux de notre école de formation à Kahani qui va s’agrandir, nous allons construire de nouvelles casernes à Dembéni et Chirongui. Notre objectif est d’assurer la couverture de tout le territoire pour que chaque Mahorais se sente protégé », assure Abdoul Kamardine. Et au colonel Olivier Neis d’ajouter : « Les casernes sont en cours de finalisation et de sécurisation, il faut compléter les équipements pour les sécuriser. »

La nouvelle équipe le sait, elle doit répondre aux nombreux besoins des sapeurs-pompiers. Et pour cela, il faudra énormément de moyens. D’où le budget de 35 millions d’euros alloués au SDIS de Mayotte : 25 millions d’euros pour la section fonctionnement et 10 millions d’euros pour la partie investissement. Une enveloppe financée à hauteur de 56% par le conseil départemental (contre 44% par les communes). Mais Abdoul Kamardine souhaite aller encore plus loin. « Il faut aller trouver d’autres moyens d’investissement, cela signifie aller sur le marché et emprunter », précise-t-il, toujours dans l’objectif d’être présent sur l’ensemble de l’île aux parfums.

Les syndicats restent vigilants

Des promesses et des ambitions passées au crible par les représentants des syndicats des sapeurs-pompiers et ceux du personnel administratif. Ainsi, ils gardent les pieds sur terre et n’oublient pas les discussions houleuses avec l’ancienne présidente… « Votre discours nous laisse rêver parce que le passé du SDIS 976 est amer », insiste Boucherane Colo, au nom de l’intersyndicale en s’adressant directement au nouveau président. Il n’hésite pas à rappeler le rôle des élus au sein de la structure et leur de-mande plus de considération. « La plupart du temps, nous avons du mal à avoir ne serait-ce que deux élus sur une commission, ils brillent par leur absence. J’ose espérer que c’est du passé », avertit-il.

Celui qui est aussi président du syndicat autonome FA/SPP-PATS Mayotte (fédération autonome des sapeurs-pompiers professionnels et des personnels administratifs et techniques spécialisés) de-mande aux membres du conseil d’administration d’être à l’écoute de leurs doléances. « Les pompiers sont les techniciens qui sont sur le terrain et ce sont eux qui connaissent les réels besoins », rap-pelle-t-il, à l’égard de ceux qui en doutaient encore. La présence régulière des élus dans les casernes est plus que nécessaire pour Boucherane Colo puisqu’« ils ne peuvent pas rester au conseil départe-mental et savoir ce qu’il se passe chez nous ». Déterminé, le nouveau président a pour ambition de faire table rase du passé. Mieux, il promet un changement radical en termes de management ! Sur ces belles paroles, les syndicats acceptent de lui faire confiance et repartent avec beaucoup d’espoir. En guise de bonne foi

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