Une cinquantaine de personnes ont participé à l’assemblée extraordinaire organisée à l’appel du collectif des citoyens de Mayotte 2018, à la MJC de Tsingoni. Si tous ont fustigé le voyage de Madi Madi Souf, le président de l’association des maires de Mayotte, en Grande-Comore et sa rencontre avec les autorités comoriennes, aucune mesure n’a été décidée et une nouvelle réunion sera programmée entre les parties.
« Nous sommes ici pour dire « non » à l’initiative malheureuse et non concertée du président de l’association des maires, Madi Madi Souf », rappelle Soula Saïd-Souffou, conseiller départemental pour le canton de Sada-Chirongui. À l’appel du collectif des citoyens de Mayotte 2018, une « assemblée extraordinaire » s’est tenue à la Maison des jeunes et de la culture (MJC) de Tsingoni. Tous souhaitent rappeler leur opposition à allègement du visa Balladur (obligatoire pour les Comoriens souhaitant se rendre légalement à Mayotte), tel qu’il a été préconisé dans le compte-rendu du voyage de Madi Madi Souf. En effet, le maire de Pamandzi, accompagné du grand cadi de Mayotte, Mohamouadou Hamada Saanda s’est rendu en Grande-Comore à l’invitation des autorités comoriennes pour assister aux célébrations du Maoulida (la naissance du Prophète). Hors cérémonie religieuse, des discussions ont eu lieu entre l’élu mahorais et ses hôtes comoriens, provoquant l’incompréhension de certains maires mécontents d’être mis devant le fait accompli.
« Sous influence étrangère »
La cinquantaine de participants à la réunion de ce samedi partagent le même avis, qu’ils soient dans les collectifs, membres des Forces vives, cadis ou élus. À tour de rôle, chaque parti prend la parole. Tous fustigent le voyage de Madi Madi Souf. « Nous pensons qu’une série de personnes sont sous influence étrangère dont le président de l’association des maires. Il faut qu’il s’explique, qu’il nous dise quel mandat a-t-il obtenu pour effectuer cette initiative malheureuse ? », s’interroge l’élu sadois.
Daniel Zaïdani, ancien président du conseil départemental et acteul conseiller du canton de Pamandzi, souhaiterait clarifier le positionnement de chaque maire de Mayotte. « On demande à ce que toutes les municipalités puissent mettre à l’ordre du jour au sein de leur conseil municipal une motion sur la question du visa Balladur. Ainsi, la population qui est contre pourra juger si son représentant actuel est digne de le représenter », affirme-t-il. Tous dans la salle craignent que les écrits du représentant des maires mahorais soient pris au sérieux par le gouvernement. Ils aimeraient que le double projet de loi Mayotte, qu’il soit défendu par les parlementaires comme Estelle Youssouffa ou le Département, provoque une unité derrière lui. Zouhourya Mouayad Ben, vice-présidente de la collectivité départementale, est la première à regretter le manque d’union sur la question. « Élus, comme la population, tous doivent être unis pour les intérêts de Mayotte, fait-elle valoir devant une assemblée qui n’a pas choisi de mesure, mais a promise de se revoir prochainement.
Journaliste, aussi passionné par les paysages de Mayotte que par sa culture. J’ai toujours une musique de rap en tête.