« Ce que nous craignions est en train d’arriver » selon le sénateur de Mayotte Thani

Invité à la matinale de Public Sénat, dans l’émission « Bonjour chez vous », ce lundi 8 février, le sénateur Thani Mohamed Soilihi s’est longuement exprimé sur la situation sanitaire préoccupante dans le 101ème département. L’occasion de revenir également sur la frontière entre l’immigration clandestine et les violences.

2.231 nouveaux cas entre le 30 janvier et le 5 février et un taux d’incidence de 798.3. La crise du Covid-19 affole tous les compteurs sanitaires. Face à cette flambée épidémique, le sénateur Thani Mohamed Soilihi était l’invité ce lundi matin de l’émission « Bonjour chez vous », lors de la matinale de Public Sénat. Et bien évidemment, le parlementaire a été interrogé sur l’instauration du nouveau confinement pour une durée minimum de trois semaines. « Une décision inévitable » à ses yeux. « Au travers des chiffres, c’était malheureusement la seule voie », a-t-il regretté, malgré l’alerte donnée début janvier au ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, concernant l’apparition à Mohéli du variant sud-africain, plus contagieux à hauteur de 50%. « Ce que nous craignions est en train d’arriver. » Un mois plus tard, le constat est sans appel. Dans ces conditions, le gouvernement a-t-il réellement pris en compte ses appels de pied ? Silence… Toutefois, le sénateur Thani a plaidé pour accompagner les populations les plus précaires, qui « auront du mal à respecter le confinement ». Mais aussi pour l’envoi de renforts supplémentaires, notamment dans les rangs des forces de l’ordre.

 

Des appels à l’aide en vain…

 

Concernant la campagne de vaccination, l’élu de la majorité présidentielle a milité pour qu’une situation particulière soit accordée à Mayotte et à la Guyane, où le variant brésilien, visiblement plus mortel, sévit fortement. « L’extrême fragilité mériterait qu’il y ait une considération pour ces deux territoires. » Une demande qui ne semble pas avoir été entendue puisque les deux départements ont reçu un nombre de doses relativement faible, comparé à leurs homologues ultramarins (respectivement 3.510 et 1.950 contre 9.700 pour la Guadeloupe ou 8.875 pour La Réunion selon un communiqué du ministère des Outre-mer en date du 2 février).

Au cours de son interview, le sénateur Thani a également eu l’occasion d’évoquer le sujet épineux de l’immigration clandestine, qui ne serait pas étrangère à la propagation du virus de ces dernières semaines. Une « pression insensée » qui vient fragiliser la tension hospitalière. Ainsi, il a invité Paris à mettre l’Union des Comores face à ses responsabilités, et à lui rappeler ses devoirs après la signature de l’accord-cadre de juillet 2019 entre les deux pays. Toujours dans le même thème, le parlementaire s’est attardé sur le lien concomitant avec la montée des violences, comme l’avait explicitement avoué le préfet, Jean-François Colombet, en septembre dernier. Selon le sénateur, l’arrêt des reconduites à la frontière pendant une bonne partie de l’année 2020 a ajouté de la précarité, « propice au passage à l’acte », à celle déjà existante sur l’île aux parfums. Sans toutefois s’aventurer dans les détails sur les événements « imputables aux immigrés ».

Malgré tout, le Mahorais a vanté les mérites de l’opération Shikandra, qui prévoit de renvoyer plus de 30.000 personnes en 2021, et en a profité pour pointer du doigt l’absence de solutions apportées au cours des deux dernières décenies. « Aucun gouvernement n’est parvenu à juguler ces deux fléaux. ». De l’histoire ancienne ? Pas vraiment puisque selon ses mots, « ce n’est pas [non plus] le cas pour l’instant ». Alors en marche !

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