Comores : Union africaine : trois juntes militaires demandent l’aide de Moroni

Le Burkina Faso, le Mali ainsi que la Guinée-Conakry, tous dirigés par des juntes militaires, sont suspendus de l’Union Africaine. Ils sollicitent l’Union des Comores, qui prendra la tête de la présidence de l’Union Africaine lors de la prochaine conférence des chefs et de gouvernements, pour plaider en leur faveur. 

L’offensive diplomatique se poursuit pour les ministres des Affaires étrangères du Mali, du Burkina et de la Guinée-Conakry. Après la déclaration de Ouagadougou (Burkina Faso), le 9 février, où ils demandaient la levée des sanctions qui visent leurs pays respectifs, Abdoulaye Diop, Olivia Rouamba et Morissanda Kouyaté continuent de rechercher des soutiens. Mercredi, à Addis-Abeba, les trois ministres se sont entretenus cette fois-ci avec leur homologue comorien, Dhoihir Dhoulkamal, dont le pays devait être désigné pour diriger l’Union Africaine (UA), ce dimanche. A l’ordre du jour, leur retour au sein de la communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et de l’institution panafricaine. Ces deux organisations ont suspendu le Mali, le Burkina Faso et la Guinée-Conakry en guise de protestations contre les coups d’État survenus dans ces pays au cours de ces trois dernières années chassant au pouvoir les présidents en place. « C’est une visite de courtoisie rendue à un frère. Mais nous sommes venus également féliciter son pays qui s’apprête à prendre la tête de l’Union africaine pendant la conférence des chefs d’États. Pendant nos échanges, il a été question aussi des préoccupations de trois pays, notamment le Mali, le Burkina et la Guinée en ce sens qu’ils sont tous et se trouvent suspendus actuellement de l’UA », a introduit, Olivia Rouamba, la cheffe de la diplomatie burkinabè.

Coups d’État

Avec ses deux autres homologues, ils ont soumis à leur hôte, qui les recevait à l’ambassade comorienne sise à Addis-Abeba (Éthiopie), d’autres dossiers qui les préoccupent tant, notamment les questions sécuritaires. De son coté, Dhoihir Dhoulkamal a salué la démarche et s’est porté garant de faire parvenir aux pays du continent le message. La suspension du Mali des instances et organes de l’UA avait été annoncée le 1 juin 2022, après le putsch des hommes du colonel Assimi Goïta. Il s’agissait du deuxième coup d’État en moins d’un an commis en terre malienne. Même sort pour le Burkina qui a été le théâtre de deux putschs en l’espace de huit mois. Les occidentaux accusent la Russie de soutenir ces régimes. Une implication qui s’expliquerait par la présence au Mali d’instructeurs sont soupçonnés d’être des mercenaires du groupe Wagner (un groupe paramilitaire proche du pouvoir russe). Le chef de la junte burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré, qui a récemment exigé le départ des 400 membres d’une force française qui était postée dans le pays, a nié toute présence de cette armée russe de l’ombre.

Insécurité

 Un débat qui n’a pas lieu d’être estime le chef de la diplomatie malienne. « Nos pays qui sont des pays africains font face à des difficultés auxquelles ils cherchent des solutions, pour pouvoir apporter des réponses à nos problèmes. On travaille avec tous les partenaires répondant à nos besoins peu importe leur provenance. Nous nous battons contre l’insécurité, les groupes criminels et terroristes qui contrôlent une bonne partie de nos territoires », a expliqué Abdoulaye Diop, balayant les critiques de ceux qui leur proximité avec Moscou. A l’en croire, chaque pays doit être libre de faire ses choix. On devrait selon lui chercher à comprendre les problèmes des pays pour voir comment les accompagner au lieu de les juger. « Je pense que ce serait totalement erroné d’avoir une telle appréciation pour nos pays qui veulent tendre la main à tous les partenaires surtout africains qui sont plus exigeants pour le retour à l’ordre constitutionnels et font peu aujourd’hui pour aider nos pays à sécuriser nos territoires », tranche le ministre malien, qui n’avait pas manqué de critiquer le 15 août dernier l’Organisation des Nations Unies pour son silence après une saisine du Mali qui accusait la France « de tentatives de déstabilisations et de violations » répétées de son espace aérien. Une semaine avant cette rencontre avec le ministre comorien des Affaires étrangères, Olivia Rouamba, Morissanda Kouyaté et Abdoulaye Diop s’étaient retrouvés au Burkina. A l’issue de cette réunion, un communiqué conjoint et destiné à la communauté internationale annonçant leur volonté de conjuguer les efforts pour faire face au fléau de l’insécurité avait été publié. Dans le continent africain, le terrorisme n’épargne presque aucune région.

Mais c’est surtout au Sahel où la situation s’empire progressivement que les mouvements djihadistes continuent de gagner du terrain.

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