CLSPD de Mamoudzou : « Les moyens ne sont pas là »

En mission depuis quelques jours à Mayotte, les 4 hommes sont là pour évaluer la situation sécuritaire et permettre au territoire de bénéficier de plus de moyens. Leur présence au sein du CLS PD était donc plus que bienvenue pour les élus de la commune. D’entrée de jeu, les inspecteurs ont mis carte sur table, « nous avons vu tout le système de répression, ce qui nous intéresse ici c’est l’aspect prévention ».

Le maire, Mohamed Majani, a tout de suite fait une première demande, la classement de la commune en zone de sécurité prioritaire.

Le procureur a pris la parole pour rappeler les chiffres « catastrophiques », non pas de l’année 2015, mais de l’année 2016, pour les mois de janvier et février seulement. Le nombre d’atteintes aux personnes est en effet toujours en augmentation avec +43% sur les deux premiers mois de 2016. Pareil côté incivilités.

Le conseiller municipal en charge de la politique de la ville, Nadjaïédine Sidi a aussi expliqué que la culture du dépôt de plainte ne fait pas partie des habitudes culturelles à Mayotte et que donc ces chiffres étaient sûrement sous-estimés malgré leur importance.

Ce à quoi le procureur a répondu que c’est néanmoins le nombre de plaintes qui détermine les moyens mis en face par les pouvoirs publics. Il y a donc intérêt pour la population à porter plainte systématiquement.

Pour Bacar Ali Boto, le premier adjoint au maire, la mairie travaille à l’amélioration de la situation. 64 jeunes ont été recrutés avec le dispositif du contrat unique d’insertion (CUI ) comme médiateurs. La moitié sont affectés aux établissements du 2nd degrés.

De même un projet de vidéosurveillance pour 1 million d’euros est à l’étude. Il vise à couvrir les zones sensibles de la commune en priorité. Mais il a aussi rappelé que Mamoudzou, c’est 38 groupes scolaires et 15000 élèves à gérer. M. Sidi, son collègue a aussi tenu à préciser que sur la zone de Kawéni, c’est 10000 élèves qui vont bientôt être accueillis, tout niveau confondu.

Bacar Ali Boto a pointé du doigt l’immigration clandestine comme un des maux majeurs de la commune.

Autre projet de la mairie à l’étude : l’éclairage public dans Mamoudzou. Le projet est budgétisé à hauteur de 9,5 millions d’euros pour un investissement pluriannuel sur 4 ans. « On attend les fonds interministériels pour la sécurité », annonce le maire. M. Sidi a aussi rappelé qu’en matière de prévention de la délinquance, la MJC de Kawéni allait bientôt pouvoir ouvrir au public. La mairie a fait appel à un bureau spécialisé pour obtenir des conseils sur la gestion de ses MJC. Ce qui devrait faciliter le travail des éducateurs sur le terrain. Il y a aussi un projet de maison d’action locale à Kavani, pour venir en aide aux jeunes. Ce ne sont donc pas les idées qui manquent dans la commune, reste à obtenir les moyens de Paris…

Adrien Theilleux

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