Après deux années comme maire, Ambdilwahedou Soumaïla veut continuer à créer les conditions pour développer Mamoudzou

Ambdilwahedou Soumaïla et son équipe municipale ont soufflé ce mardi 5 juillet leurs deux ans à la tête de la mairie de la ville chef-lieu. L’occasion pour le premier magistrat de tirer un premier bilan, mais aussi de revenir sur son projet phare, Mamoudzou 2030, ainsi que sur ambition environnementale. Entretien.

Flash Infos : Ce mardi, vous avez célébré vos deux ans à la tête de la municipalité de Mamoudzou. Quel bilan tirez-vous de ces 24 derniers mois ?

Ambdilwahedou Soumaïla : Ces deux premières années nous ont permis de poser les bases, à travers le projet de territoire « Mamoudzou 2030 ». Lors de la précédente mandature, zéro salle de classe n’avait été construite… Grâce à notre schéma directeur des écoles, nous allons en avoir une quarantaine de nouvelles d’ici la fin de l’année. Ce sont des chantiers déjà en cours ! Et plus de soixante-dix autres sont projetées pour 2025. L’éducation reste le ciment pour le développement d’un territoire. Pareil, ce n’est pas normal de ne pas avoir des crèches municipales. Nous avons donc un plan pour aider toutes les initiatives privées et associatives. Chaque porteur de projet peut ainsi recevoir une enveloppe de 15.000 euros.

Nous avons fait le choix de placer Mamoudzou dans l’excellence, notamment éducative. Nous avons obtenu des subventions européennes pour que le numérique devienne une réalité dans les établissements scolaires. Il s’agit de l’un de nos engagements de campagne et nous sommes en passe de le réaliser. Toujours sur le même thème, nous devons passer de la collation à une véritable restauration scolaire. Dès la rentrée prochaine, les premières expérimentations seront menées dans deux groupes scolaires.

Nous devons également créer les conditions pour permettre à la jeunesse d’exceller dans le sport. Raison pour laquelle le conseil municipal a délibéré pour instaurer une bourse d’excellence de l’ordre de 6.000 euros par an car nous ne bénéficions pas encore de centre de formation. D’ailleurs, les travaux du stade de Tsoundzou commencent cette semaine ! Et nous allons prochainement livrer le plateau de Vahibé. Il y a aussi le complexe sportif de Passamaïnty. Et nous allons inaugurer le 19 août prochain la première école de l’excellence sportive à M’Tsapéré entre le plateau couvert, la MJC et le stade de football.

L’agenda des deux premières années a permis de lancer toutes ces réflexions, mais aussi de former nos agents. Nous avons validé un plan de formations sur dix ans pour permettre à qui le veut de se former. Un agent formé assure un service public plus efficace. C’est ce qu’attendent de nous nos concitoyens !

FI : Parmi vos réalisations, de quel projet emblématique êtes-vous le plus fier ?

A.S. : Ma fierté repose sur le fait que nous ayons pu collectivement avec les agents et les partenaires réunir les conditions pour aboutir à un projet de territoire à court, moyen et long terme, ce qui n’a jamais été fait sur la commune de Mamoudzou. Celui-ci se définit à travers 123 actions, six thématiques principales et trente objectifs. Exemples avec la propreté urbaine, cause communale pour les dix prochaines années, l’excellence éducative, l’aménagement et l’équilibre territoriale entre le nord et le sud, l’attractivité, la jeunesse, la sécurité et la tranquillité publique.

Le front de mer est un vrai projet et je suis très heureux d’avoir pu et su mobiliser l’ensemble des partenaires institutionnels et des entreprises qui gravitent autour parce qu’il s’agit de la vitrine de Mamoudzou et de Mayotte plus largement. Nous avons lancé la dynamique pour nous permettre de commencer les travaux lors de cette mandature.

Tout cela se décline aussi avec des projets structurants, notamment la ZAC de Doujani dont le chantier va débuter d’ici la fin de l’année. Sans oublier le palais congrès qui pourra accueillir des événements d’envergure régionales et internationales. C’est l’ambition que nous nous donnons.

FI : Vous l’avez dit, vous avez fait de la propreté urbaine une cause communale dès votre prise de fonction. Comment vous y prenez-vous pour faire évoluer les mentalités de vos administrés ?

A.S. : Comme je le disais, la propreté urbaine a été déclarée cause communale lors du premier conseil municipal et est en cours de mise en œuvre. L’organisme Citeo, qui accompagne les collectivités dans les actions liées au développement durable, à la préservation des écosystèmes et de l’environnement, nous a permis d’obtenir un peu plus de 500.000 euros pour acquérir des moyens matériels, tels que des véhicules roulants, que nous mettrons à disposition des agents. À cela, il faut ajouter la réorganisation des services et l’augmentation des effectifs pour arriver à bout de l’insalubrité chronique dont souffre singulièrement la ville chef-lieu. Nous nous appuyons également sur la mobilisation de l’ensemble des partenaires associatifs pour faire de la sensibilisation. À ce sujet, nous travaillons avec le rectorat pour que les enfants, en plus de savoir lire et compter, aient une sensibilité environnementale.

FI : L’une de vos mesures phares pour réduire les embouteillages a été retoquée par le tribunal administratif. Quelles solutions alternatives allez-vous mettre en place pour rattraper cet échec ?

A.S. : Sur la question de la circulation, j’ai eu l’occasion d’y répondre en proposant une expérience. Nous sommes dans un territoire de France, nous sommes des Républicains. Le juge a considéré que nous n’avions pas mis assez d’alternatives afin de mettre en vigueur ce dispositif novateur. Nous l’avons entendu ! Nous travaillons en parallèle sur la création d’un réseau qui lie le sud et le nord de Mamoudzou pour un montant de 35 millions d’euros, que nous avons appelé les liaisons inter-villages, pour éviter d’emprunter les routes nationales 1 et 2. L’idée, en lien aussi avec le projet Caribus, est de promouvoir les mobilités douces en sécurisant les trottoirs. Une première phase de 15 millions d’euros débutera d’ici la fin de l’année 2023 et s’achèvera en 2025. La seconde se terminera en 2026. Nous sommes pleinement engagés pour que l’ensemble des automobilistes puisse se déplacer dans les meilleures conditions possibles. Une nouvelle voie va voir le jour entre le collège de Passamaïnty et Tsoundzou pour une somme de 2.8 millions d’euros et une livraison en 2023.

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