Comme chaque année, une large majorité de la haute société de l’île s’est retrouvée en Petite-Terre pour assister aux vœux du préfet. Élus territoriaux, leaders syndicaux, chefs d’entreprises, hauts gradés de gendarmerie, magistrats et autres fonctionnaires ont répondu à l’invitation.
Seymour Morsy a commencé son discours en rappelant son bilan 2015. “On n’a pas chômé”, lance-t-il avant d’égrainer les avancées en termes d’intercommunalité, avec l’instauration du diplôme d’université “valeurs de la République et islam”, le lancement de la construction de l’hôpital de Petite-Terre, le renforcement des forces de gendarmerie ou encore la construction d’établissements scolaires.
Il résume toutes ces avancées en rappelant qu’à l’heure actuelle 30 % du programme de développement de l’île intitulé “Mayotte 2025” a été réalisée. “La première des priorités reste l’éducation nationale avec un objectif d’environ 500 classes en plus d’ici 5 ou 6 ans”, annonce ambitieusement le préfet. Une nécessité visiblement, au vu de la croissance démographique du territoire. Le CHM révélait il y a quelques jours, les quelques 9000 naissances enregistrées l’année dernière ce qui correspond à une vingtaine de nouveaux-nés par jour.
Le préfet n’oublie pas la sécurité qu’il estime être “une vraie préoccupation”. Ce dernier admet la hausse de la violence dans l’île ces dernières années tout en les relativisant une fois de plus par rapport à des départements d’envergure identique au niveau du nombre d’habitants. Cependant, il ne nie pas le degré de cette insécurité qu’il estime plus violente qu’ailleurs en France.
Dotation de l’État à Mayotte par habitant : 900 €
Concernant les finances des communes, il a affirmé son souhait qu’elles puissent avoir une visibilité à plus long terme et cela passe par l’aide de l’État, mais aussi l’amélioration de l’adressage et la question du foncier qui sont du ressort des collectivités. “Dès que ces préalables seront réalisés, nous serons prêts pour les titrisations des 10 000 demandes environ que l’on recense sur le territoire”, explique le préfet. Cela devrait permettre ensuite aux entreprises, à l’agriculture au service public, d’investir le foncier.
Au sujet de la dotation de l’État pour Mayotte, elle a été critiquée la semaine dernière par le rapport de la Cour des comptes ainsi que différents élus mahorais. Le préfet rappelle que l’effort du gouvernement est de 900 € par habitant dans l’île. Par comparaison, en métropole la commune la plus dotée par habitant en 2014 était Sarcelles (Val-d’Oise) avec 724 €.
Le préfet a également brièvement évoqué les rapports qu’entretiennent actuellement les différents partenaires sociaux de l’île avec une tension mise entre parenthèses depuis l’instauration provisoire de l’état d’urgence après les attentats de Paris. “Entreprises et syndicats doivent trouver l’équilibre, on est tous utiles au développement de notre département”.
Il a aussi rappelé que les moyens financiers ne suffisent pas, sous-entendant que les compétences et les actions sont bien évidemment indispensables à l’avancée des chantiers en cours ou à venir. Ainsi, il brandit les bons exemples à suivre comme les contrats de ville signés avec toutes les mairies. “Ces contrats entrent dans un champ d’action large allant de l’électrification à la mise en place d’activités socio-éducatives”, détaille-t-il. Enfin, le préfet a voulu lever le doute autour des rumeurs de son départ : “vous allez penser que ma façon de parler laisse croire que je vais quitter l’île, mais pas du tout. Je suis bien ici, je ne bouge pas !”
GD
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