La 9ème édition des Journées Européennes de l’Archéologie s’est tenue toute la semaine à Acoua pour les scolaires. La journée dédiée au grand public se tiendra ce samedi 18 juin dans la même commune avec une inauguration dès 9h30 par les élus. Bacs de fouilles, céramologie et perles de l’océan Indien sont notamment au programme de ce rendez-vous qui permettra au grand public de découvrir les bases de l’archéologie à Mayotte.
Qui n’a jamais rêvé lorsqu’il était enfant de devenir archéologue ? Les Journées Européennes de l’Archéologie permettent chaque année aux scolaires et au grand public de découvrir les secrets de ce métier passionnant. Pour cette année 2022, l’évènement se déroule dans la commune d’Acoua. Un choix qui ne s’est naturellement pas fait par hasard puisque c’est là qu’a été découverte la nécropole d’Antsiraka Boira, datant du XIIème siècle, qui a permis aux archéologues d’approfondir leurs connaissances du passé de l’île aux parfums.
Ces derniers y ont notamment trouvé les désormais célèbres « perles d’Acoua », stars récurrentes des ateliers dédiés à l’archéologie au Musée de Mayotte. Elles feront d’ailleurs cette année encore partie des animations permanentes qui seront menées de 9h à 11h et de 13h30 à 16h avec les bacs de fouille et l’atelier céramologie. Une exposition intitulée « l’archéologie australe » donnera également au public la possibilité d’en savoir davantage sur les principales découvertes archéologiques réalisées ces dernières années à Mayotte et dévoilera les différents métiers qui composent cette discipline.
Une conférence sur l’archéologie préventive à Mayotte
La journée sera enrichie de 11h à 12h par une conférence de Marie-Hélène Jamois sur « l’archéologie préventive à Mayotte ». Cette discipline est d’autant plus importante que, depuis 2010, le ministère de la Culture a confié la coordination et la promotion de ces journées dédiées à l’archéologie à l’institut national de recherches archéologiques préventives. Archéologue responsable de la fouille préventive de Koungou-Longoni, Marie-Hélène Jamois présentera les objectifs du tout dernier chantier de fouilles ouvert ce mardi 7 juin à Longoni. Le rectorat souhaite en effet construire un lycée des métiers et du bâtiment à cet emplacement où se trouvent les restes d’une ancienne usine sucrière.
L’équipe de l’INRAP se charge donc du dégagement des ruines enfouies afin d’en réaliser un plan par la technique de la photogrammétrie (technique pour déterminer les dimensions et volumes des objets à partir de mesures effectuées sur des photographies montrant les perspectives de ces objets). Un inventaire sera dressé et les objets les plus significatifs seront conservés. Enfin, une étude archivistique retracera l’histoire de l’usine et de ceux qui y ont travaillé. Ces données seront regroupées dans un rapport mis à disposition des habitants de Mayotte.
Pour les personnes souhaitant en savoir davantage sur les découvertes archéologiques du territoire, une offre numérique est disponible dans la revue archéologique en ligne AdlFI (Archéologie de la France-Informations). Les curieux y trouveront notamment le dernier bilan 2019-2020 du service régional de l’archéologie (SRA), les dernières découvertes faites à Dzaoudzi et un résumé de toutes celles effectuées ces dernières années sur l’île au lagon. Une mine d’or pour celles et ceux qui souhaitent plonger dans les arcanes de son passé si complexe !