Des jeunes du Grand nord de Mayotte à la découverte de leur patrimoine

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A l’issue de la visite, Soumaïla Daoudou, deuxième vice-président de la CAGNM a partagé un message d’unité aux adolescents face aux divisions dans la société : « La richesse d’une culture, c’est son patrimoine. Et qu’est-ce qui nous unit ? C’est notre culture et notre histoire ».

Du 22 au 26 juillet, soixante jeunes des communes du Grand nord de Mayotte ont visité des sites patrimoniaux du territoire. Au-delà de leur faire découvrir l’histoire de l’île, le but est également de créer de la cohésion entre adolescents de villages différents.

« On entre dans un lieu sacré ici, il faut enlever ses chaussures », informe l’une des guides aux soixante adolescents présents. Ce jeudi 25 juillet, des jeunes de 14 à 18 ans sont venus visiter Joumbe Magno (Troni) au port de Longoni, un lieu de culte animiste sur une colline. Issus des quartiers prioritaires des quatre communes au nord de Mayotte (Acoua, Koungou, Bandraboua et M’tsamboro), ils ont visité le patrimoine de la communauté d’agglomération du Grand nord (CAGNM) dans le cadre de l’opération “C’est mon patrimoine”.

« La CAGNM a remporté un appel à projets lancé par la direction des affaires culturelles et par la préfecture de Mayotte. Nous nous sommes dit que la collectivité compte de nombreux sites intéressants à faire découvrir aux jeunes », indique Toiyfati Saïd, coordinatrice et animatrice de la politique de la ville au sein de la CAGNM. Chaque jour de la semaine, ils ont découvert de lieux historiques des quatre communes, par exemple les marches d’Acoua, la mangrove de Bouyouni.

« Sortir les jeunes de l’oisiveté »

Ce jeudi, des rires traversent le groupe et une complicité semble s’être installée. « Alors que des violences existent entre les jeunes des différentes communes, le but est aussi de favoriser la cohésion sociale entre eux », évoque la coordinatrice. Il s’adresse aux adolescents pour « les sortir de l’oisiveté et parce que cette tranche d’âge est la plus susceptible d’être fauteuse de troubles », souligne-t-elle. Cette semaine a été financée par la direction des affaires culturelles à hauteur de 7.000 euros, la préfecture a donné 3.000 euros et la CAGNM 10.615 euros.

A la fin de la semaine, Toiyfati Saïd est fière de voir « cette cohésion et les liens qui sont tissés » au sein du collectif. Pour autant, l’alerte demeure constante. Six policiers municipaux les escortent en permanence au cours des cinq jours. Un snap envoyé par un jeune peut prendre de graves proportions.

« Ce qui nous unit ? C’est notre culture »

« C’est vraiment beau », s’exclame Hakim, 14 ans, une fois arrivé au sommet de la colline qui surplombe le port. Au cours de la visite, les guides leur ont expliqué le caractère sacré de cette forêt où vivent les esprits des ancêtres. « Je n’ai pas l’habitude de sortir de mon village. Cette semaine, j’apprends plein de choses », se réjouit Askandary Hamidi, 14 ans, qui vit à Acoua. Ce qu’il a préféré ? « La vue sur les îlots depuis les hauteurs d’Acoua. » Une semaine d’activité bien remplie alors que le reste des vacances, « je passe beaucoup de temps sur mon téléphone », décrit pour sa part Hakim. « Moi, je dors tout le temps », soupire son voisin assis à côté.

Au terme de la visite, Soumaïla Daoudou, deuxième vice-président de la CAGNM a sensibilisé les jeunes à l’importance de la culture comme trait d’union pour les habitants de Mayotte à travers un hommage vibrant : « La richesse d’une culture, c’est son patrimoine. On ne peut pas faire vivre notre pays tant qu’on n’est pas uni. Et qu’est ce qui nous unit ? C’est notre culture et notre histoire ».